*e^KV— # - ** . ■♦ r * ? ï ■ç ,*' J^"^' ~vr -;v- Snrgem General's Office i i AN ENQtIRY ÎNTO, AND OBSERVATIONS TJFON THE CAUSES AND ÉFFECTS OF THE BPIDÈMIC DISEASE, WHICH RAGED IN PHILADEJLPHIA FROM THE MONTH OF AUGUST TILL TOWARD& THE MIDDLE OF DECEMBER, 179/3« i » ' BY JEAN DEVEZE, ASTBR IN SURGERY, FROM CAPE FRANÇAIS, PHYSTCIAN OF THÉ OSFITAL AT BUSH-HILL, SURGEON-MAJOR AND PRINCIPAL PHY- CIAN OF THE MILITARY HOSPITAL ES.TABLISHED BY THB FRFNCH UBLIC AT PHILADELPHIA. REPUBLK 7 <* Nature is tbe first Physidan." Hyppocrates, Pop. MaL b. 6, s. 5.\ -, .aiOi'6 PRINTED BY PARENT, PHILADELPHIA. ? ' 1794- 4 ADVERTISEMENT. TH Ë épidémie difeafe, of which fo many of the citizens of Philadelphia fell vi&ims, and which fpread fuch a feene of terror around it by its ravages in the month of Auguft, interefted the feelings of the compaffionate fo forcibly, that at their own expence the hofpital at Bufli-hill was opened. At this jtintture I arrived on this continent, and was appointed to the médical direction of this hofpital» As the patients multiplied in abondance, t)r. Benjamin DufEeld, â member of the Collège of Phyficïâns of this city, was aflociated with tne by the committee. My firft care was to communicate to him my modeof treat- ment, and my reafons for adopting the various methods I had chofen to encoiinter the deftruclive plague which depopulated the city, and overwhelmed it with mel^if- choly and confternation. Dr. Duffield, after having examined my pra&ice, ând vifited the patients with me in concert, afTured me that his mode of treatment wag entirely conformante to mine, and that he^jjiéuld co- ïncide in the plan I had eftablifhed withoua altération. The approbation of a profeflional man, whofe répu- tation alone fpeaks his eulogy, and who tp his intelli- gence in medicine joins the fuccefsful praclice of furgerys AVERTISSEMENT. 1 4 E t ravages qu'occafionnait en Août dernier, dans la ville de Philadelphie, la maladie épidémique , dont tant de citoyens ont été les victimes , et qui a répandu tant de terreur, ont intérefle l'humanité de quelques âmes compatiflàntes qui ont fondé, à leurs frais l'hôpital quifubfifte encore fous le nom de Bush-hill. J'arrivais à cette époque dans ce continent ; je fus choifi pour avoir la direction de cet hôpital, en qualité de médecin. Comme les malades y abondaient, le comité m'aflocia le docteur Benjamin Duffieldx membre du col. Jége de médecine de cette ville. Mon premier foin fut de lui communiquer la manière dont je faifais ufage , et les motifs.qui déterminaient mon choix pour chacun des moyens que j'adoptais afin de combattre le fléau deftrufteur qui dépeuplait la ville , et répandait par- *. tout la trifteffe et la confternation. M. Duffield-, après avoir examiné, ma pratique et vifité les malades avec moi, approuva ma manière, me dit que la Tienne était en- tièrement conforme, et qu'il adoptait le plan de traite- ment que j'avais établi, fanspropofer aucun changement. L'approbation d'un homme de l'art, dont la répu- tation îeale Jait l'éloge, et qui joint aux connaiflances de la médecine celles de la chirurgie qu'il exerce avec Jes mêmes fuccès , fut pour moi , je l'avoue, un motif d'encouragement ; je me perfuadai d'autant plus d'avoir favfi les vraies indications curatives. Je continuai donc les traitemens d'après mes principes, fauf les modi£~ Ta. was, I confefs, to. me a motive of encouragement. Be- fides, I had perfuaded myfelf, that I had fallen upon lhe true indications of cure; and therefore continuée! my treatment according to my principles, excepting only in thofe cafés in which particular circumftances required its modification. The harmony which perpetually iubfifted between, Dr. Duffield and myfelf, did not a little contribute wiihout dnfjhi to the fuccefs we experienced in the management o. a difeafe, one of the moft deftrucYtve that the human race can be afflicted with. This fuccefs was another motive for me to be particular and exact in the observations I hâve now rhe honour to prefent to the public. They were origindly deftined to re- main buried in my port-folio, for my own ufe, and to hâve recourfe to in café of neceiïïty, if ever the famé difeafe fhould again appear with the famé fymptoms and variations. But I could not refift the folicitation of fome particu- lar friends ; and I moreover imagined that they mightf be ufeful to profefhonal gentlemen vvho hâve npt had an opportunity of follo.wing the difeafe through all'its modifications, and to whom the danger of experhnents. and endeavours-, always painful and afflicting to huma- nity, has been difpenfed with, I had another motive, vyhich was to incite thofe to whom the difeafe was already known, to exécute better than myfelf the; délire I had of hsing ufeful m\ cations dont les circonftances déterminaient la néceflîté. La bonne intelligence qui n'a ceffé de régner entre le docteur Duffield et moi , n'a pas peu contribué , fans doute, aux fuccès que nous avons obtenus dans le trai- tement d'une maladie des plus meurtrières , dontl'ef- pèce humaine puifTe être affligée. Ces fuccès ont été pour moi un motif de plus pour mettre quelque clarté dans les obfervations que je préfente au- jourd'hui au public. Elles n'étaient d'abord deftinées qu'à demeurer enfevelies dans mon porte-feuille, pour moi feul et pour les confulter au befoin , quant à l'ufage des moyens que j'avais employés , fi toute fois la même maladie venait à fe reproduire avec les mêmes variations et les mêmes fymptômes ; mais je n'ai pu me refufer à la follicitation de quelques amis. J'ai penfc en outre que , d'une part, elles pourraient être utiles aux perfonnes de l'art qui n'auraient pas eu occafion d'étudier cette maladie et de la fujvre dans toutes fes modifications, et qui feront difpenfées du danger des expériences et des eflais toujours fâcheux et toujours afïligeans pour l'humanité, et que d'une autre part elles pourront engager ceux à qui elle ferait déjà connue à remplir mieux que moi le défir que j'ai eu de bien faire. De plus, quelques directeurs de cet hôpital, et le comité, à qui l'adminiftration en a été confiée, m'ayant laifle entrevoir qu'ils verraient avec plaifir mes obfer- vations mifes'au jour , j'ai cru devoir céder à ce defir, et à la fatisfadion que j'éprouve à leur en faire l'hom- mage. Si mon zèle a pu être utile , je le dois en partie à l'encouragement qu'ils m'ont infpiré et à l'exemple qu'ils m'ont donné , les ayant vu remplir avec la piété la plus religieufe , les actes de la bienfajfancc et de la Added to. this, fome directors of the hofpiral, ancf the committee to whom its administration was intrufted,. hâve informed me, that they fhould with pleafure fee my obfervations publifhed. T therefore thought it a duty to yield to their requeft, and to grati^y my own Peelings in this teftimony of myefteem for thern. If my endeavours hâve beeH ufefùl, it k in part owing to thé encouragement they infpired me with, and to the example they placed before my eyes, in performing with the mort religious pity, the moft mçritorious acts of benevolence and charity. I dare then to flatter my- felf, that thefe motives which hâve infpired me, rather than the defire of book.making, will be a fufficient excufe for the faults which will necefTarily be found in this performance, and will obtain the indulgence of the reader, who will neither find that élégance and correct- nefs of ftile fo neceffary in worksof entertainment, and fo fuperfluous when fimple faéts are to be narrated. If thefe refearches and obfervations on the caufas, qualifies, and treatment of the difeafe. which was their object, fhould meet whh.any contradictions, or perfons. of a différent opinion, I now, once for ail, déclare that; I renounce ail controverfy. «- f C vij ] charité la plus méritoire. J'ofeme flatter que ces mptîfl auxquels j'ai cédé plutôt qu'à celui de faire un livre, feront pardonner les négligences qui doivent fe ren- contrer dans cet écrit, et m'obtiendront l'indulgence du Lecteur , qui n'y trouvera ni cette élégance , ni cette correction de ltile , fi nécefiaire dans des ouvrages de pur agrément, et fi fuperflues dans une fimple narration de faits. Si mes recherches et mes obfervations fur lescaufes, les qualités et le traitement de la maladie qui en fait l'objet, rencontraient quelques contradiction ou quel- que* perlonnes d'une opinion différente, jepréviens ligne 6, des felles , lisez les felles. Page 83 , ligne 22 , on , Usez fon. Page 91 , lignes 30 et 31, retranchez auparavant. Page 93 1 ugne 20 > vitriol , Usez nitre. Page 133? I>gne5,ciaient, lisez étaient, et retranchez et. Ditto, ligne 13 , traité , lisez traités. Ditto, ligne 31 fuffifent-elle , lisez fuffifent-ils. RECHERCHES E T OBSERVATIONS, Sur les Causes et les Effets de la Maladie Épidémique qui a régné à Philadelphie, depuis le mois d'Août juscjues vers le milieu du mois de Décembre tie l'année ijqs ; Par JEAN DEVÈZE, Maître en Chirurgie, du, Cap-Français , Médecin de l Hôpital Bush-hill, Chirurgien-major et Médeciiz en chef de l Hôpital militaire , établi à Philadelphie au compte de la République Française. . V " --1---"■—' "' ' ' ' ■ '" '" M------—--- La Nature est Je premier Médecin. Hypocrate , Malad. poruil. , Liv, 6 , Sec t. 5. Ml II II ■ I..HII Mil | ■■ I «1 '- A PHILADELPHIE) De l'Imprimerie de Parent. A N E N Q U I R Y INTO, ÀND OBSERVATIONS UPON THE CAUSES AND EFFECTS OF THJE EPIDEMIE DISEASE, "Which raged in Philadelphia from the month of August till towards the middle of De- cember, 1793. AFew days after my arrivai at Philadelphia. the feventhof Auguft, 1793,it wasrepcnec' many.per- fons had loft their lives in confequencè of a fore throat. The rapid progrefs of the difeafe gave reafon to fuppofe, it had fomè contàgious property annexed to it ; the death of many perfons in the famé quarter, and nearly at the famé time, fo far gave fanction to this opinion, that it was proved to a certainty to be very dangerous to approach thofe who were attacked with it. The month of Auguft had nearly elapfed before I had an opportunity of infpecling into the nature of this complaint, when I attended a girl about fix or eight and twenty years of âge, fervant to Mr. Bohlen, merchant, in North, Water-flreet. She was very ro- buft and of a fanguine habit ; the family phyfician, a relpectable and well-informed practitioner, judging the café unfavourable, and fuppofmg me would probably fhare the fate that had attended many of his patients, called in and engaged me, in café fhe funk under it, to open the body, and endeavpur to find out the caufe of fo fatal a maladv. RECHERCHES E T OBSERVATIONS, Sur les Causes et les Effets de la Maladie Epidémique qui a régné à Philadelphie , depuis le mois d'Août jusques vers le milieu du mois de Décembre de l'année 1790. P X e u de jours après mon arrivée à Philadelphie , le 7 août 1793 > j'appris par 1a voie publique , que plu- fieurs perfonnes y étaient mortes des fuites d'un mal de gorge. Les progrès rapides de cette maladie firent croire qu'elle portait avec elle quelques qualités contagieufes. La mort de plufieurs perfonnes dans le même quartier et dans un tems tfes-rapproché, accrédita cette opinion au point qu'il pafiait pour certain qu'il était très-dan- géreux de s'approcher de ceux qui étaient attaqués de cette maladie. Ce ne fut que vers la fin du mois d'août que j'eus occafion de connaître cette maladie , dans une fille- âgée d'environ 26 ou 28 ans , fervante de M. Bollens , négociant, dans Water-ftreet nord. Elle était très- Fobufte et d'un tempérament fanguin. Le médecin ordinaire de la maifon, homme refpectable et très-înf- truit , n'en jugeant pas favorablement, et penfant qu'elle fubirait le fort de plufieurs malades qu'il avaic foigné , m'avait appelle et engagé , au c?s qu'elle- fuccombât t à faire l'ouverture de fpn cadavre, a-fift. i& connaître les caufes d'une maladie fi fane (le*. ( 6) aftaelced with the famé difeafe, and had the happinefs not to lofe any, except a child that was placed under my care at the laft extremity. Let ït trot be fuppofed, thefe obfervations are made as an apology for bleeding. I acknowledge having, cured many without that help; although it was geue- rally requifite, hâve often obfcrved fymptoms which forbid its ufe. I then fubftituted-glyfters, gargles, baths, lemonade, chicken water, fkimmed milk, eraul-, fions, fimples, and fedatives, and even foraetives hâve ufed them in conjunction with the lancet. If in the begînning of this unfortunate malady re- courfe had been had to a fimilar treatment, I am con« vinced it would feldom hâve proved mortal. But an ill-directed public often acted contrary to what was efficacious. The difealed were carefully fhut up in clofe rooms, and covered with three or four blankets ; their beverage was infufions of camomile Madeira wine, and other inflammatory liquors, which increafing the difeafe brought the patient to extremity, having produced mortifications and over.charged the brain. After death, the victim of this fatal practice had a livid appearance, and the vefiels of the head and brain were in the famé ftate as thofe who die with ar fit of the apoplexy. If) la même maladie ; j'ai eu le bonheur de n'en perdre aucune, à l'exception d'un enfant qai n'a été encre ines mains que fur la fin de fa maladie. Que l'on ne penie pas que ce foit pour faire l'apo- Jogie de la faLgnée que je cite ces obfervations. Je dois mê'ne convenir que j'ai guéri plufieurs perfonnes fans ce fecours. Quoique ce moyen fût généralement très- bien indiqué, j'ai obfervé fou vent de contre-indications qui m'ont empêché de le mettre en ufage. Alors les lavemens , les gargarifines , les bains , la limonade, l'eau de poulet, le petit lait , les émultrons finrpies-et fedatives, font les moyens que j'y ai fubftiroés , quel- quefois même je les ai employés et mis en afflige con- jointement avec la faignée. Je fuis perfuadé que cette maladie aurait été moins funefte , fi dans le commencement on avait eu recours à un pareil traitement, auquel je penfe qu'elte aurait rarement réfifté. Mais le public mal dirigé , faifait fouvent le eot*- traire de ce qui aurait été efficace. Les malades étaient renfermés datvs des chambres clofes avec le plus grand foin; ils étaient chargés de trois ou quatre couver. tures. Leur traitement était pour boifibn de l'infufion de camomille , du vin de Madère, et autres liqueurs femblables et brûlantes, qui, agiffant en feris é\gal avec h maladie , faifait périr les malades , après avoir pro- duit la-gangrène dans toutes les parties affectées, et des engorgemens dans le cerveau. Les victimes de cette pratique meurtrière devaient , après leur mort, avoir la figure livide, et les vaifîeaux de la tête et de la poi- trine dans le même état que ceux oui meurent d'une Attaque d'apoplexie. (*) Some days after the fore throat appeàred, the fever, which fpread devaftation through the city, carried mourning into families that were enjoying the purity of their mannersin the bofbm of peace, and under the protection of laws dictated by independemre, wifdom, and virtue. AfFectionate wives ! unfortunate mothers and or- phans ! your fate overwhelrns me with heart-felt dif- trefs—Would to heaven I could affilage your forrows, by accumulating the m in my own breaft, and thus re- ftore you to the happinefs inexorable death lias de- prived you of, in the objects of your deareft affection, and make you forge t your misfortunes. Bur alafs ! my wifhes are ufelefs, and there remains to me only the hope, that by fulfilling the duties my profeffion and humanity require, I may foften your ills by diminilhing their nurnber. The misfortunes you hâve experienced are grenr, but on looking back how dreadful muft be the profpect: to thofe who hâve to reflect, that in fuffering their minds to be aifected by vain fears, which I will not fay extinguifhed, though it ftifled the facred fentiments Nature has graven in every heart ; when they call to mind this terror was the caufe of their forgetting the firft of duties, and abanâoning to ail the bitternefs of difeafe their neareft relations and »deareft friends • yet error juftines, nay more, I will fay, prefcribed the conduct ; the ideas fuggefted was the caufe of your abandoning the unfortunate victims of this fatal malady, - ( 9 ) . Quelques jours après les* maux, de gorge , parurent le's fièvres qui ont dévafté cette ville , porté le deuil dans les familles, qui jouiffaient au fein de la paix, du bonheur de vivre dans la pureté des moeurs, et fous la protection des lois dictées par l'indépendance, la fageffe et la. ver tu. Chaftes époux ! mères infortunées ! orphelins mal- heureux ! ah ! combien votre fort rn'attrifte >. que ne puis-je vous fecourir en accumulant dans mon cœur tous les chagrins qui vous dévorent- Que ne puis-je vous rendre le bonheur dont la mort inexorable vous a ravi les objets ? Que ne puis-je vous faire oublier que vous êtes malheureux ? mais hélas K mes vœux font impuif- fans , et je n'ai que l'efpoir , enrempliflant les devoirs que mon état et l'humanité m'impofent, de foulager et d'adoucir vos maux en en diminuant le nombre.- Les malheurs que vous venez d'éprouver font bien grands ; mais combien ne vous paraîtront-ils pas affreux lorfque failant un pas en arrière, vous vous rappellerez que votre efprit affecté par une vaine crainte , contre laquelle il luttait fans cefle , cette terreur a, je ne dirai pas étouffé , mais fait taire en vous ces fentimens facrés que la nature a gravée dans tous les cœurs- lorfque vous vous rappellerez que cette crainte irréflé- chie vous a fait oublier le plus faint des devoirs , quand vous vous rappellerez que vous avez abandonné à toute l'amertume de leurs maux , vos proches et vos amis le? plus chers. L'erreur a juftifié , je dirai plus , elle a pour ainfi dire prefcrit votre conduite , et les malheu- reufes victimes d'une maladie funefte le font devenues encore de ce fentiment qu'on vous a fuggéré : elles B C 10 ) negleéted and .Ieft alone to expire in ail the horror of defpair. Children! mothers ! hufbanJs!. thînk of the dnty which God has prefcribed to you. Inftinct will dicta te, give way to its impulfe, and you will follow the road to virtue ; but if deaf to the voice of nature, thofe for whom alone you ought to live are deprived of the cares they expcct from you—think what will be your remorfe when they are no more. But fay you, the fear of fliaring the famé fate, without the poffibility of faving another, was the only caufe of your flight. This mode of reafoning proceeded from thofe only who gave way to préjudice, which prevented their feeing, that by fuch an example they juftifietl a fimilar conduct in their children and fervants. But why fhould I endeavour to infpireyou with fen- timents that are already in ^our hearts. An hofpitable and generous people cannot be inhuman. If this vir- tue, which does Iionour to your morality—if the exer- cife of humanity ceafed for a moment amongft you, your hearts had no part in it—fear and error are an excufe ; they, for a time, fufpended your courage, yet you foon after was convinced your fears vvere ill- founded. In fhoxt, the public p?pers infpired you with terror by pretending to déclare the difeafe contàgious. They wentfarther—.they advifedmarking thofe houfes where the épidémie had already facrificed fome victims. Tins was, no doubt, one of the principal caufes of the rapid deftruction, which fpread devaftation through this un- fortunate city. Honoured with your confidence, and that of ycur reprefenratives united in the committee, which an- (II ) ont péri faute de foins , et expirées dans l'horreur du défefpoir. Epoux , mères , enfans , frères fongezau«devoir que Dieu vous a prefcrit. Liftinct vous le dicte , cédez à cette impuïfion et vous fuivrez le chemin de la vertu ; niais fi, fourds à la voix de la nature , ceux pour qui feuls vous devez vivre font privés des foins qu'ils atten- dent de vous. Jugez de vos remords lorfqu'ils ne feront plus. Mais, dites-vous , la crainte d'éprouver le même fort fans pouvoir fauver mon père, me l'a feule fait abandonner. Ce raifonnement n'eft que celui du plus aveugle égofime, et ne voyez-vous pas que votre con- duite juftifie d'avance celle de vos enfans et de vos fer- viteurs. Mais à quoi bon chercher à vous infpirer des fenti- mens qui font dans votre cœur. Un peuple hofpitalier et généreux ne peut être inhumain. Si cette vertu qui fait le complément de votre moralité ; fi l'humanité a ceffé un inftant d'être exercée par vous, votre cœur n'y a aucune part. La crainte et l'erreur font vos excules : elles ont anéanti votre courage ; mais ainfi que vous le verrez dans un inftant, elles étaient mal fondées. En effet, les papiers publics vous ontinfpiré la ter- reur en affectant d'annoncer que la maladie était conta- gieufe. On a été plus loin , on a prétendu qu'il fallait marquer la porte des maifons où l'épidémie avait déjà ]mmolé quelques victimes. Telle eft, n'en doutez pas, une des principales caufes du ravage rapide qui a dé- vafté cette ville infortuuée. Honoré de votre confiance et de celle de vos repré- ientans ; réunis en comité , qui m'a choifi pour diriger B 2 ( 12 ) pointed me to the care of thehofpital at Bufli-hill, the refuse of the deftitute, unfortunate perfons attacked with this épidémie ; to you I owe the refult of my obfervations—may I acquit myfelf of the duty by the production of ufeful ideas. It will, perhaps, appear ftrange to many, that, con- trary to the public opinion, I dare aflert the malady was not.contàgious. But the truth being unalterable, could I refufe to believe circumftances proved to me by continuai obfervations ? It is to the well-informed, and thofe uninfluenced by party, I leave to pronounec upon the proofs I will give, aud which feem to me to eftablifh my opinion in an inconteftlble manner. Thefirft public report inconfiderately fpread abroad, was that the difeafe had been imported in the brig Mary, Captain Rufh, from Cape François, with many paffengers on board, and that during the voyage feve- ral perfons had died of the difeafe which afterwards raged in Philadelphia. I was myfelf a paffenger on board the brig, and can affirm thefe pretended facts, fo forcibly authenticated, are without foundation. It h true, after having been pillaged by the pirates,(i) (i) How can I otherwise name men, who In contempt of every law and principle of humanity, could spéculation our misfortunes and take from us the little wehad saved from,thedevouring fiâmes and rage of the assasin; cannibals, whose déplorable victims we are. Thèse men do not blush to call themçelves privateers, pos- sessing siill more venom, or at at least accomplices by the deed wiih the wretches, who by fiâmes forced to flight the few that had escaped the swordof the banditti ; thèse men, I say, hâve failed in thefirstof dlduties,humanity ; they hâve violated every law, by firsc piunderiug us at sea, arjd then carrying us into an English port'to ( 13 ) Fhôpital de Bush-hill, refuge deftiné à recueillir les malheureux attaqués de l'épidémie, je vous dois le fruit de mes obfervations ; je m'emprefle de vous en faire l'hommage : puhTé-je , en m'ac quittant de ce devoir , vous développer des idées utiles. Il paraîtra peut-être étonnant à quelques perfonnes que, frondant l'opinion publique, j'ofe avancer que la maladie n'était pas contagieufe ; mais la vérité étant une, je ne puis me refufer à l'évidence que m'ont dé- montre mes obfervations. Je laifle aux hommes inftruits et dégagés de tout efprit de fyftême à prononcer fur les preuves que je vais donner , et qui me femblent étayer mon opinion d'une manière inconteftable. Le premier bruit public , que l'on s'eft plu à répan» dre inconfidérément, a prétendu que la maladie avait été apportée par le briq le Mary , capitaine Rush , venant du Cap-Français avec beaucoup de paflagers, et que pendant fa traverfée plufieurs perfonnes étaient mortes de la même maladie , qui depuis a régnée à Philadelphie. J'étais moi-même pafTager à bord de ce briq, et je puis affurer le contraire de ce prétendu fait, qui s'eft fi fortement accrédité. Il eft vrai , qu'après avoir été pillé par les pirates , (i) nous (O Comment pourai-je qualifier autrement des hommes qui ? au mépris de toutes lois et de tous principes , ont spéculé sur nos malheurs pour nous enlever le peu que nous avions soustrait aux flammes et à la rage assassine des cannibales dont nous sommes les déplorables victimes? Ces hommes, ne rougissant point de s'appeller corsaires , plus criminels encore , ou au moins compli- ces , par le fait, des scélérats qui , par la flamme , ont forcés à la fuite ceux de nous qui avaient éxhappis au fer assassin ; ces hommes , dis-je, ont manqué au premier de tous les devoir*, à l'humanité. Us ont violé toutes les Ibis , en pillant eu mer , et c 14 ; we were reduced to a moft pitiable ftate, when wff were feen to difembark ill-cloathed, pale, and with the moft powerful cxpreffion of grief depicted on our countenances, (occafioned as well by our paft misfor- tunes as thofe that feemed to await us,) I am not fur- prifed the inhabitants of Philadelphia, tormented from nearly that period with a malady, the origin of which was unknown, or that men in gênerai little acquainted with the principles of natural phiîofophy fliould figure to their imaginations we were difeafed, though in reaîity only unfortunate, having loft but one man dur- ing the palfage, who, it is probable, might hâve efcaped that fate could he hâve received the care and affiftance we were ail totally deprived of. On our arrivai we had only three fick, a woman that had mifcarried during the voyage, and who afterwards died of a dropfy at Bufii-hill, and two ladies now in good health . and who had never the leaft fymptoin of the diforder that fpread deftruftion through this city. make their piracy lawful. They pillaged us as Frenchmen ; but were we the helligerent French ? Were we Frenchmen speculating on the sale of our merchandizes ? Were we, in short, Frenchmen exposed to the chance of war ? No : we were, and ought to hâve been to them, men—and men drîven from their homes, wiihout asylum or refuge, «nder the protection of colours which necessity had foiced us to adopt. Thèse pirates tfaen hâve violared the lights of people andof nations, by neither regarding our mis- fortunes, or the neutralflag that hadbccome ours. Ishallnotmake anv rejetions on the tacit approbation of the court of Londou to th.. .et of piracy ; jet think, when it is told to flUure ^ ., ^ b< remarkedas an mfamy to the English naine. C '5 ) ♦ vons été réduits à l'état le plus pitoyable ; et je ne fuis pas furpris qu'en nous voyant ainfi débarquer mal vêtus , pâles , les exprefîions de la douleur peintes fur nos figures , tant à caufe de nos malheurs panes , qu'à caufe de ceux que nous préfentaient un avenir miférable, il n'eft pas étonnant , dis-je , que les habi- tans de Philadelphie , tourmentés depuis cette époque d'une maladie dont on ignorait l'origine , les hommes peu éclairés dans les caufes et les principes des événe- ir.ens phyfiques , ne fe foient figuré que nous étions malades lorfque nous n'étions que malheureux. La vérité eft que ncus n'avons perdu , dans la traverfée , qu'un feul homme qui , fans doute , aurait échappé à cette deftinée s'il avait pu recevoir les foins eties fecours dont nous étions tous entièrement dépourvus. Lors de notre arrivée il n'y avait de malades que trois per- fonnes ; une femme qui , pendant le voyage, avait fa;6 une faune couche , et qui eft morte long-temps après , en nous conduisant ensuite dans un fort anglais pour y faire légitimer leur piraterie. Ils nous ont filles comme français : oui nous étions , nous sommes, et nous serons toujours" français j mais étions-nous des français belligûnns? Etions-nous des fran- çais spéculant sur le trafic de nos marchandises et de nos .denrées-? Eiious-nous enfin des français exposés aux evénemens de la •rterre ? Non , nous n'étions et nous ne devions être pour eux' que des hommes, et des hommes rhas^'s de lciu-s fojers, par- conséquent sans asyle, et réfugiés sous la protection d'iru pr.vnlou que la nécessité nous avait forcé d'cdopler. Ces j ira'c's ont donc violé le droit des gens et des nations ,, en ne respertant ni nos malheurs , ni le pavillon neutre qui était devenu le nôtre. Je ne me permettrai aucune n'flexion sur I'apj robatiou facile de l.t cour de Londres , à cet acte de:.piraterie et d'exécration , mais il me semble que dans les races futures , il ne pourra ■eue, cité qu'à la honte du nom anglais ( * ) The famé uncertainty with refpect to the caufe of this épidémie, gave rife, with no greater foundation, to the report of its being brought in by the privateer Sans Culotte. Unlefs we difbelieve the captnin and furgeon of this veffel, we muft be convinced that nei- ther the privateer, or the two prizes flie brought inta port, had any fick on board. I fliould never end if I was to relate ail that had been advanced to prove the difeafe was imported ; fhall, therefore, pafs on to thofe only which appear to me fufficient to denionltrate, thaÇ the complaint took its rife in this cciuntry. The firft caufe of this fcôurge is the famé which pro- duces almoft ail other di'feafes, the altérations of the> atmofpheric air. This fiuid, with which we are fur- rounded, is well known to be one of the éléments that conftitute the animal fyftem ; it is of ail the moft fuf- ceptible of modification ; and which influences in the moft powerful manner the animal economy, either by its weight or lightnefs, heat orcold, drynefs or humi- dity, or the différent qualifies it is fufceptible of, when charged with miaftnata, which arife from every part. As a particular enquiry into «11 the modifications ôf which air is fufceptible would carry me too far, T fhall content myfelf with haftily examining the effects it produces on the animal fyftem, when too light or hot, and alfo when charged with heterogenous or putrid particles. ( 17) à Bush-hill, d'une hydropifie, enfin deux demoifelles qui font aujourd'hui très-bien portantes , et dont la maladie n'a jamais eu rien de femblable, ni aucun fymp- tome de celle qui a fait tant de ravage dans cette ville. Les mêmes effets de cette incertitude fur les caufes de cetièépidémie ont fait également et avec auffi peu de fondement, avancer qu'elle avait été apporté par le corfaire le Sans-Culote ; mais , fi nous nous en rap- portons au capitaine et au chirurgien de ce bâtiment, nous nous convaincrons que , ni dans ce corfaire, nj dans les deux prifes qu'ils ont conduites dans ce port , il n'y avait aucun malade. Je ne finirais pas fi je vou- lais rapporter tout ce qu'on a débité pour accréditer cette opinion , que la maladie a été importée. Je vais paffer aux preuves qui me paraifTent fuffifantes pour la faire rejeter et pour établir que l'épidémie a pris naif- fance dans le pays même. La première caufe de ce fléau et celle d'où dérivent prefque toutes les autres , eft l'altération de l'air atmof- phérique. Ce fluide, dont nous fommes environnés eft, comme on le fait, un principe conftituant des ind'- vidus. C'eft celui de tous les élémens le plus fufcepti- ble de modifications , et qui influe le pluspuiffamment fur l'économie animale , foit par fa pefanteur ou par fa légèreté , par fon degré de froid ou de chaud , de fé- chereffe ou d'humidité, foit par les différentes qualités qu'il eft fufceptible d'acquérir en fe chargeant des miafmes qui s'élèvent de toutes parts. L'examen de toutes les modifications dont l'air eft fufceptible devant néceffairementm'entraîner trop loin, je me contenterai de parcourir rapidement les effets qu'il produit fur l'économie animale , lorfqu'il eft trop C ( i.8 ) When the atmofpheric air is too light, it does not counterbalance the effort of the elementary air. People then expérience a degree of debility and laffitude, which ignorant perfons attribute to a caufe oppofite tp the true one : the air or the weather, they fay, is too heavy ; whereas the uneafinefs they feel is the refult of a too great lightnefs of the fluids, which being rari- fied, augments the volume of blood, diftends the vef- fels, forces them togive way by repletion, and prevents a free circulation ; the lungs on their part deprived of the action afforded themby the outward air, are incapable of exercifing their f unctions. A patient in this fituation would feel a weight upon the breaft, with a quick and painful refpiratkm, that would foon be followed by a fpitting of blood, and death from fuffocation. Such has been the effect fome travellers hâve experienced, whofe zeal to make dif- coveries in natural hiftory has fometimes carried too far, and who from the defire and glory of being ufe- fui, hâve climbed elevated mountains, without confi- dering their ftrength, and uncautious of the danger to which they expofed themfelves. When the heat of the air is exceffive, this élément- ary principle of life becomes equally pernicicus ; the blood is inflamed by being deprived to excefs of ht ferous particles, which evaporate through the fkin ; the ftomach is relaxed, and incapable of performing its fonctions ; the gaftrick juice no longer retains the requinte qualities to promote digeftion, or produce a (i9> léger , lorfqu'il pèche par excès de chaleur , et enfin lorfqu'il eft chargé de parties hétérogènes et putrides. Lorfque l'air atmofphérique eft trop léger, il ne contre-balance pas l'effort que fait l'air principe , les forces font\abattues, l'on éprouve des laffitudes ; les perfonnes peu inftruites des caufes phyfiques, attribuent ces effets à une caufe entièrement contraire. L'air , difent-elles , eft lourd , le temps eft pefant, et cepen- dant le mal-aife qu'elles éprouvent n'eft que le réfultat de la trop grande légèreté de ce fluide, qui étant raré- fié , augmente le volume du fang , diftend lesvaifTeaux qui, forcés de céder , fe trouvent engorgés , et inca- pables de réagir ; de là , les engorgemens fanguins , le poulmon , de fon côté , prive de l'action que lui prêté Pair extérieur eft incapable d'exercer fes fonctions; alors le fang, violemment agité, heurte en bouillonnant contre les parois des vaiffeaux , fouvent il les déchire et fe fait un paffage contre nature. Un malade , dans cette circonftanee, reffent un poidâ fur la poitrine , fa refpiration eft prompte et pénible , il crache le fang et meurt fuffoqué. Tel eft l'effes qu'éprouvent quelques voyageurs que le zèle de faire des découvertes dans l'hiftoire naturelle , emporte quelquefois trop loin et qui , cédant au defir et à la gloire d'être utiles, plutôt qu'ils ne calculent leurs forces , gravifïènt des montagnes élevés fans fonger aux dangers auxquels ils s'expofent. Lorfque la chaleur de l'air eft. exceffive, cet élément principe de la vie devient également pernicieux ; alors le fang fe trouvant dégagé à l'excès de fa partie céreufe qui fort par les pores de la peau , s'enflamme p Tefiojnac fe trouve relâché, il ne fait plus Tes fondions ~ ( w) chyle proper to repair the extraordinary fecretions of the body ; hence crudities arife, which weaken every organ, and the machine becomes totally debilitated* Such is the origin of the acrimony from which a great number of difeafes take their rife. The air may become ftill more fatal when filled with infected miafmata, which arife from every part. This corrupted air, if I may fo name it, carries with it, when introduced into the body, the caufe of many maladies, with which individuaîs are more or lefs affected, as their habit ôr conftitution gives way or refifts its mor- bific quality, or even from their manner of living and immédiate phyfical or moral fituations, which more or lefs facilitate or oppofe the action of the venotn ; nor do I think individuaîs are equally affected, becaufe ic may happen the putrid miafmata being unequally diffe- minated in the fluitls, may accumulate more in one part than in another ; their being rejected, or retained, may alfo proceed from fituations, fuch as the borders of rivers, the country, or forefts. It is thus that the air, more or lefs adulterated or modified, produces différent effeéh, relative to the fitu- ation of places and prefent ftate of individuaîs, înfo- much that thofe whofe moral and phyfical tempérament eafieft give way to the morbific caufe) will fall fick the firft, while thofe in a fituation totally oppofite will efeape the danger ; becaufe nature by a perfect arrange- ment of the différent parts of animal organization, neu- tralifes and annihilâtes the principal caufes of the dif- eafe, which act more ftrongly in the former, whofe f 21 ) le fuc gaftrique n'a plus les qualités réquifes peur que le refultat de la digeftion produife un chile propre à réparer les pertes extraordinaires que fait le corps ; il s'établit un étatde crudité qui affaiblit tous les organes, et la machine fe trouve dans un état de débilité totale. Tel eft l'origine de cette acrimonie qui devient la caufe d'un grand nombre de maladies. L'air peut encore devenir plus meurtrier en fe char- geant de miafmes infectes qui s'élèvent de toutes parts. Cet air corrompu , fij'ofe m'expliquer ainfi , porte en s'introduifant dans les corps la caufe de plufieurs mala- dies dont les individus font plus ou moins affectés, fuivant leur difpofition et fuivant que leur conftitution prête ou réfifte à la caufe morbifique eu même fuivant leur manière de vivre , et la fituation préfente de leurphy- fique et de leur moral qui facilite ou s'oppose plus ou moins à l'action du venin : je penfe aufn que les indivi- dus ne font pas également frappés parce qu'il peut fe faire que les mialmes putrides, étant inégalement dS- féminées dans ce fluide, s'accumulant plus dans un lieu que dans un autre , la fituation des lieux favorife leur féjour ou les diffipe , tel que le paffage fur les eaux , les campagnes et les forets. C'eft ainfi eue l'air plus ou moins altéré ou modifié, produit des effets différens relatifs à la fituation des lieux et à l'état préfent des individus ; de manière que tel dont le moral et le phyfique prêteront davantage à la caufe morbifique tombera malade le premier , tandis que tel autre dans un état contraire échappera au darger ; parce qu'alors la nature , par le jeu parfait J?s différentes parties de l'organisation animale , neutralité et annihile les caufes principes du mal qui agiffent plus f 22 ) animal fyftem i s difordered. Often alfowe remark' in thofe patients who are not totally deranged, a certain defîrefor fome particular food in préférence to another,, a defire which is often the effect of a natural inftinct that rarely deceives, and which a prudent phyfician,, accuftomed to the ftudy of nature, will never fàil to- profit by, with the wifdom that infpires him with the knowledge of his art. Ail this proves that the body, as I faid before, gives way or refifts, more or lefs, the morbific caufe. From whence it refaits, rh'at fome though they refift long, are attacked in their turn; others are affected lightly, whilft it acts ferioufly upon a great number ; which is a natural effect of an épidémie, that, from the caufes I hâve indicated, fhews itfelf fuceefuvely iu individuaîs, and with différent gradations. It isfor want of having paid fufiïcieut attention tothe variety of effects proceeding from the famé caufe, that épidémie difeafes hâve been looked upon as contàgious ; neverthelefs, I do not prétend to fay there are no dif- eafes of that kind, but am of opinion they are not fo common as in gênerai thought. A contàgious diforder îs that which is Communicated from one perfon to another, by an efflux of miafmata fpread through the air, without touching the infected body. This kind of contagion is called contagion at diftance : the plague, and other fimilar maladies, are of this number. Difeafes are alfo called contàgious when they are- communicated by an infected perfon touching one thaï ( *3 ) fortement dans le premier , dont les refibrts de l'éco- nomie animale font dérangés. Souvent même nous remarquons dans des malades dont le dérangement n'eft pas total, certain defir pour tel, ou tel aliment plutô t que pour d'autres , defir qui fouvent n'eft que l'effet d'un inftinct naturel rarement trompeur , et dont un médecin prudent et accoutumé à étudier la nature , ne manque jamais de profiter avec la fageffe que lui inf- pire les connaiffances de fon art. Tout cela nous prouve que les corps, ainfi que je viens de le dire , prêtent ou réfiftent plus ou moins à l'action délétaire de la caufe morbifique, d'où il refaite que tel qui a réfuté long-temps , eft attaqué à fon tour, et que tel autre n'eft que légèrement affecté , tandis qu'une infinité d'autres le font gravement : effets natu- rels des épidémies qui , d'après les caufes que je viens ^'indiquer, fe développent fucceffivement dans les individus , et avec des gradations infinies. C'eft faute d'avoir fait afTez d'attention à la vérité des effets des mêmes caufes, que l'on a fouvent regardé comme contagieufes les maladies épidémiques, je ne prétends cependant pas qu'il n'y a point de maladies de ee genre , mais je luis d'avis qu'elles font plus rares qu'on ne le croit communément. On appelle maladies contagieufes celles qui fe com- muniquent d'un individu à un autre , par une émana- tion des miafmes répandus dans l'air et fans l'attouche- ment des corps affectés. Cette efpèce de contagion fe nomme contagion par diftance ; la pefte et d'autres maladies femblables font de ce nombre. On appelle auffi maladies contagieufes celles qui fe communiquent par l'attouchement immédiat de laper- -G 24 ) is not lûj. which goes under the na. ^i contagion by immédiate contact : fuch, among others, as the itch, &c. &c. It refults from this définition, that maladies, contà- gious at diftance, are communicated to other bodies, furrounding the infected perfons, by breathing the famé air, which alternately pafTes into the lungs of thofe who live in the famé place, particularly in clofe apart- ments ; and then the malady may very well be charac- terifed under the title of contagions difeafe. But if in an épidémie diforder thofe who continually touch the fick, thofe who without any prefervative liften only to their courage and love of humanity, give themfelves up to the care of the difeafed, live in the midft of them, and breathe the {^me air ; if thefe perfons are not in- fected, it is clear the difeafe is merely épidémie, and not contàgious. This was precifely the café in that we are now fpeaking of. I am the more pleafed in relating my opinion, as it gives me an opportunity or doing homage to a citizen, who muft be ever dear to his country for a zeal, courage, and virtue that has hardly an equal ; a fact from which I fear no contra- diction, and that feems to me a certain proof that the malady, whofe confequences were fo fatal, was not contàgious. Mr. Stephen Girard, merchant of this city, and mern- ber of the committee, a man blefTed with an affluent fortune, regardlefs of the ihjury he muft fuftain by abandoning his houfe of commerce, gave way only to / *5 ) fonne affectée avec cejlè qui ne l'eft pas. C'eftce cjtje l'on déligne fous le nom de contagion par contact immé- diat , tel entf'autre -la gale , ces mêmes perfonnes ne fe trou- vent point affectées, il efjt clair que la maladie eft purement épidérni.que et nullement contagieufe : of C'eft ce qui eft arrivé dans celle eUmt il eft ici queftion- Je me plais d'autant plus à rapporter ce fait, qu'en étayant mon opinion je rends à un citoyen qui doit poui* jamais être cher à ce pays, par fon zèle courageux et vertueux .qui n'a peut-être pas d'exemple, l'hommage dû à fon mérite ; fait fur lequel je ne crains pas d'être démenti, et qui me paraît victorieux pour prouver que ]a maladie, dont les fuites ont été fi funeftes, n'était nullement contagieufe. M. Stephens Girard , négociant de cette ville , et membre du .comité , publiant qu'il était riche et qu'il portait un tort çqnfidérable à fa fortune en abandon- nant fa m.aifpn de commerce > n'écoute que fon mouve- ment d'humanité. Non content de contribuer par fon D ( 26) the generous dictâtes of humanity ; not fatïsfied with contributing by his wealth alone to the relief of his fel" low.citizens, lie attended them in perfon alfo ; went every niorning to the hofpital at Bufli-hill, where his firft care was not only to direct, but t© infpect into the provifions and arrangement of* the houfe ; after which lie vifited the apartments of the fick : the unfortunate perfons in the greateft danger were thofe who firft attracted his attention. He approached them with that philanthropy that proceeds from the heart alone, and which muftgive the greater luftre to his generouscon- duct : he encouraged, took them by the hand, and himfelf adminiftered the medicines I prefcribed. I even faw one of the difeafed, who having naufeated his médiane, difcharged the contents of his fto- mach upon his benefactor. What did Girard then do?-—entirely devoted to the public welfare, firm and immoveable, and forgetting himfelf to think only of the fufferings of his fellow-creatures, whom he wiflied tofuccour ; he wiped the patient's cloaths, comforted, and by the force of pejfuafion and patience, induced him to fwallow the remedy. He did not ftop hère—■ before he quitted him to fhew the famé attention to another, he felt his feet and head, in order tojudge of the degree of heat, that he might take from or add to his covering, according to the neceffity of the café î he arranged the bed, infpired him with courage, by renewing in hiin the hope that he fhould recover.— From him he went to another, that vomited offenfive matter which wouldhave difheartened any other than this wonderful man ; then feeing one at a diftance at ( 17 ) aifanceaufoulagement de fes concitoyens, il voulut en- core lcs.fervir lui-même. Chaque jour , dès le matin,. il était rendu à l'hôpital Bush-hill ; fon premier foin. était d'ordonner et dé fuivre par lui-même les* travaux* et l'approvifionnement de la maifon ; de-làil fe rendait dans les falles auprès des malades. Les infortunés qui étaient les plus affectés étaient ceux qui attiraient fes premières attendions : il s'approchait d'eux avec cet aik* de bonté qui part du cœur ,et qui relevait encore fon. action généreufe , leur ferrait la main , les encoura- geait et leur préfentait lui-même les remèdes que j'avais prefcrit ; fouvent même j'ai vu les malades, re- butés par le mauvais goût des. médicamens , les rejeter et en couvrir leur bienfaiteur. Que faifait alors le ' vertueux Girard ? entièrement dévoué au falut public^ ferme', inébranlable et s'oubliant pour ne fongerqu'à l'être fouffrant, fon femblable, qu'il voulait fecourir r il effrayait le moribond .l'exhortait au courage, il reve- nait à la.cb.arge , et à force de perfuafion et de patience il parvenait à faire avaler le remède. Il ne fe contentait pas de cela ^ avant de le quitter pour paffer à un autre,, et lui prodiguer les mêmes foins, il lui touchait les pieds, le front, afin de connaître le degré de chaleur et faire,^ fuivant les circonftances , augmenter ou diminuer le nombre des couvertures r\\ arrangeait le lit et lui inf- pirait de nouveau du courage en lui faifant naître l'ef- poir de recouvrer la famé : de là il paffait à un autre qui vomiffait des matières infectes et qui auraient rebuté tout autre que cet homme inconcevable. Tantôt voyant de loin un moribond, les yevix et la figure jaunes , cou- vert 'd'un fang noir qui découlait de fa bouche, de for»" nez,, et cherchant en tâtonnant avec tes mains trera- D 2. ( a*) the poiiit of dèath, with the eyes and fkin yeUo«J> covérèd with black blood, that run from both mouth and noftriLs, and feeling about with a bîoody and tre- îfculous hand for a vefiel which he could not obtain ; Girard ran to his affiftance, gave him the vafe, replaced him in his bed, which he fet to rights, and only quitted hirà to fhew the famé attention to another* The hour of repaft arrives—he is hungry, yet complains of the neceffity he Was under of recruiting his ftrength ; ranâ eat a morfel in hafte, and re-appeared immediately^ ftill more earneft, and fu'll of zeal to pay over agaiû the famé attention ; and never quitted but when forced by the calls of nature to take fome few hours of reft. Oh! you, who prétend to phîlanthropy, reflect up- dn the indefatigable Girard ! take him for your model, and profit by his leffons ; and you, citizens of Philadel- phia, may the name of Girard be ever dear to you !•— If you, like me, had witneffed his virtuous actions, his brows wouîd hâve been long ago adorned with a civic crown. What man could be more expofed to the dan-. gcr of catching this difeafe thàn Mr. Girard : from ■which we may very reafonably conclude it was not con- tàgious, nnlefs we are to think, that.by the pecullar grâce of divine providence he was preferved to ferve as a model for others, or to foften the" ills of the unfor- tunate victims of this épidémie. But Mr. Stephen Girard was not the only onè ex- pofed to the famé danger, for Mr. Helm, a virtuous citizen, and alfo one of the committee, found means to conquer the répugnance infpired by fear. Towards the end of the épidémie, he alfo vifited the apartments and took care of the fick. He, as well as his intrépid çolleague, remained free from infection. I muft alfo r 29 ) fcîantés et enfanglantées un pot de chambre "pu'il ne pouvait atteindre , Girard court à fon fecours, le me* lui-même fur le vafe , le remet dans fon lit, l'arrange, le foigne et ne le quitte que pour palfer à un autre lui prodiguer les mêmes foins. L'heure du repas arrive , fon eftomac a des befoins , il fe plaint de cette néceffité de réparer fes forces , il court manger un morceau à la hâte , et l'inftant d'après il reparait encore plus ardent et plus zélé , prodigue les mêmes foins et ne quitte que pour céder de nouveau à la nature et prendre quelques heures de repos. O vous humains qui vous prétendez philantropes , confidérez l'infatiguable Girard, il eft votre modèle , et c'eft de lui que vous avez à prendre des leçons J Et vous , citoyens de Philadelphie, que le nom de Girard vous foit à jamais cher ! Si comme moi vous enfliez été le témoin de fes actions vertueufes , déjà fon front , depuis long-temps, ferait ceint d'une couronne civique^ Quel homme a , plus que M. Girard , été expofé à gagner cette maladie ? et ne peut-on pas en conclure qu'elle n'était pas,contagieufe, à moins qu'on ne veuille penfer que, par un effet de la bonté divine, il ait été confervé pour fervir de modèle ou pour adoucir les maux des infortunées victimes de l'épidémie ? Mais M. Stephen Girard n'eft pas le feul qui ait couru les mêmes dangers. M. Helm, citoyen vertueux, auffi membre du comité , a fçu vaincre la répugnance et la crainte. Vers la fin de l'épidémie il a auffi par- couru les falles et donné fes foins aux malades : il a » comme fon intrépide collègue , été exempt de fon at* teinte. C 3P ) mention the furgeons that affifted me, who lodged and, eat at the hofpital, and dry and night vifned the cham- bers of the fick, to drefs their blifters at*d fuperintend the nurfes : not any of them felt the leaft hiconvenience. I fcize with pleafure this opportunity to return to thofe' fellow-citizens who feconded my cares and labours, the juftice due to their zeal, and the activity with whiclr they executed their duty. If the difeafe had been con- tàgious, certainly fome of them would hâve been at- tacked, but not one experienced the flighteft indifpo* fîtiôn. Mrs. Saville, principal nurfe of the hofpital at Bufh- Iii-ll, a valuable woman, and who deferves the. gratitude of the public for the manner in which fhe acquitted herfelf in the charge affigned her, was the only one of ail the principal attendants that was ferioufly attacked with the épidémie. She had been from her infancy in Philadelphia, and it is very poffible there acquired the feeds of the diforder. It might equally happen, and I am induced to believe, though flightly infected from the firft, her indifpofition would hâve been trifling had there not been added to the firft caufe, that of the putrid miafmata fpread throughout the hofpital, where me continually remained. This perfon was the laft patient ferioufly difordered I attended at Bufh-hill, and was fo fortunate as to cure her : fhall give the hiftory of this café as the fubject of one of the obferva- tions at the end of this work. Among the nurfes for the fick, two only died : one contributed to her death by her intempérance, being (3i ) Je citerai encore les chirurgiens qui me fervaient tî'aides , qui logeaient et mangeaient à l'hôpital, et qui, la nuit comme le jour, entraient dans les fallespour faire les panfemens, vifiter fes malades et furveiller les infirmiers ; aucun d'eux n'a éprouvé la plus légère incommodité. Je faifis avec plaifir cette occafion ,pour rendre à ceux de mes concitoyens qui ont fécondé mes foins et mes travaux ; la juftice due à leur zèle et à l'activité, qu'ils ont mis à remplir leur devoir. Si fa maladie eut été contagieufe , il y en aurait eu certai- nement plufieurs qui eufifent été frappés de ce fléau ; pas un feul au contraire n'a été atteint du plus-petit mal. ■■•'■'.; Ma'dameSaville, ménagère de l'hôpital, femme'très- eftimable , à qui eft due lareconnaiflance publique pour la manière d'ont elle s'eft acquittée du département qui lui avait été confié, eft la feule de tous les employés à Bush-hill qui ait fait une maladie grave. Cette dame . eft depuis fon enfance à Philadelphie , il eft très-poiîî- ble qu'elle eut prife en ville le germe de cette maladie, il peut égalemeut fe faire , et je fuis porté à le croire, qu'ayant été légèrement atteinte dans le principe, elle n'aurait éprouvée qu'une petite maladie fi elle n'avais ajouté à cette caufe première celle des miafmes pu- trides, répandus dans l'hôpital où elle reftait conftam- ment. Cette dame a été la dernière malade, gravemenç attaquée, que j'aie traité à Bush-hill ; j'ai eu le bonheur de la guérir. Je donnerai l'hiftoire de fa maladie , qui fera le fujet d'une des obfervations qui fe trouvent à la fuite de cet ouvrage. Parmi les gardes malades , deux font morts : l'un était ..(ouvent ivre et a "beaucoup contribué par cette ( 3* ) Often difguifed. by liquor. They were bpth of thîfl country, and probably had the feeds of the difeafe pre- vious to their going to the hofpital ; and thofe feeds would equally h*ve unfolded themfelves had they ftaid in tow'n ; which appears to me the more likely, that many of the other nurfes were not at ail indifpofecï although they eat and flept in the chambers of the fick. . The importance of the fubject fhews me the necef- fity of advancing every proof in my power ; and con- fidering the, motive to be for the public intereft, ima- gine it will not be taken amifs if I cite myfelf an example. At the time that I was accepted as phyficiato to the hofpital at Bufh-hill, I had juft experienced the moft ferious misfortunes, having faîlen from affluence into the greateft mifery ; (and I fhould not forget to ob- ferve, that almoft ail the French who fought an afyluni hère, were in a fimilar fituation.) I had, during the whole voyage, breathed the foui air in the hold of the veffel in which I came, and where after being upon deck for-fome time in the day was forced to return and pafs the nights, and ail the bad weather, in a kind of infected dungeon ; had ftinking water to drink, and was even deprived of the provifions I had carried on board, and which was taken from tnehy pirates of ail kinds, in the hands of whom I was fo unfortunate as to fall. Man is eafily capable of philofophifing when his mo- ral is fupportçd by his phyfical ftrength ; but when. (33) Intempérance à fa mort, tous deux étaient du pays : ils avaient probablement le germe de la maladie avant de venir à l'hôpital , et ce germe fe ferait peut-être également développé chez eux en ville ; ce qui me paraît d'aUtant pîas vraifémblable que plufiéUrs d'entre les autres gardes n'ont nullement été incommodés quoiqu'ils mangeaffent et coUchaffent dans les falles ,dont les malades leur étaient coufiés. L'importance du fujet exigeant la réunion du plus grafrid nombre de preuves poffibles , et attendu qu'elles ont pour, motif l'intérêt général ; j'ai lieu de croire qu'on ne me faurapas mauvais gré de me citer auffi pour exemple. Lorfque je fus nommé médecin de l'hôpital Bush- hill , je venais d'éprouver tout ce qu'a d'affreux le paf- fâge fubit et inattendu de la plus grande aifance à la plus affreufe în/fère. J'avais pendant tout Te paflage , { je ne dois pas oublier de dire que tous ces faits font communs avec la plupart des français qui ont pris ici un afile ) j'avais, dîs-je , pendant toute la traverfée refpiré le mauvais air qui régnait dans la cale du bâti. ment fur lequel j'ai paffé , et après avoir pendant quel- ques inftants changé d'air fur le pont , nous rentrions la nuit et dans le mauvais temps dans cette même cale efpèce de cachot infecte. L'eau que nous buvions était pourrie. Nous étionsmême privés des douceurs que nous avions embarqués et qui nous avaient été enlevées par les pirates de tout genre, aux mains defquels nous avions eu le malheur de tomber. L'homme eft aifément philofophe lorfque le moral eft fou tenu par le phyfique, mais lorfque ce dernier E (34) the latter is deranged, the other is weakened in pro- portion. It is what T experienced ; the feelings of the mind had fo acted upon the body, that I hâve not re- covered from the ftate of debility it had thrown me into. This ftate muft hâve favoured in a fingular man- ner the action of the miafmata, which I drew in with my breath at the hofpital, where I often went with a moft violent head-ach, and fometicnes even with afligh* fever. I paîd my morning vifit fafting, that in the afternoon immediately after dinner. I opened a great number of bodies, and confequently was under the neceffitv of dipping my hands in the black and cor- rupted blood that proceeded from their mortified en- trails, and breathed the infected vapours that exhaled from them. I was, it muft be acknowledged, one of 1 the moft expofed to the difeafe ; had it been contàgious without doubt it muft hâve eafily fhewn itfelf in me, for, independent of the danger, to which my duty ex- pofed me, I was in a ftate of indifpofition that made me likely to receive the action of the deleterious miaf. mata and to facilitate the opération : neverthelefs I was exempted. To ail thefe undeniable proofs againft the opinion of thofe who hâve advanced tïiat the difeafe was con- tàgious, I will add another fact, which of itfelf muft fce a perfect conviction of the truth of my affermons. Many perfons attacked with difeafes totally différent to the epide nie, were taken care of at Bufh-hill at the famé time and in the famé ak rt-^ents with thofe infected with the reiguing malady. I faey recovered, (35 ) éprouve quelque déranger lent , l'autre eft affaibli en proportion : c'eft ce que j'ai éprouvé. Les peines mo- rales avaient tellement agi fur mon phyfique , que je me trouvais dans un état de débilité dont je ne fuis pas encore revenu. Cet état favorifait fingulièrement l'ac- tion des miafmes que je refpirais à l'hôpital où j'allais fouvent ayant un mal de tête des plus violens. Quelque fois même je me fuis fenti des mouvemens de fièvre. Je faifais ma vifite à jeun tous les matins , celle du foir fitôt après mon diner. J'ai fait l'ouverture d'un grand nombre de cadavres ; j'ai parconféquent été obligé de tremper mes mains dans le fang noir et corrompu qui fortait de leurs entrailles gangrenées , et je refpirais les vapeurs infectes qui s'en exhalaient. J'ai été fans contredit un des plus expofés : fila maladie eut été contagieufe, elle fe ferait fans doute plus aifément déclarée chez moi, car, outre les dangers auxquels je m'éxpofais par devoir , j'étais dans un état d'indifpofi- tion qui me rendait apt à recevoir l'action des miafmes délétaires , et je me trouvais dans une fituation à en faciliter la propagation ; cependant j'en ai été exempt. A toutes ces preuves bien fetvfibles réunies contre l'opinion de eeux qui ont avancé que la maladie était contagieufe , j'ajouterai un fait qui, lui feu! /pourrait conduire à une conviction parfaite de ce que j'avance. Plufieursperfonnesattaqucesdemaladies entièrement -différentes de l'épidémie ont été traitées à Bush-hill , et dans le même moment et dans laméme chambre, avec though they faw on ail fides perfons die of the épidé- mie, whofe beds were immediately re-occupied by others having the famé difeafe as thofe whofe places' they fupplied ; and it is principally to be obferved, that the former were continually furrounded by thofe who were dangeroufly attacked, as well as with the atmofphere of miafmata, which the breath and perfpi- ration fpread through the room, receiving into their lungs the famé air that had repeatedly paffed and re- paffed through thofe of the other fick, which had not only become more phlogifticated, but where it had alfo been impregnated with émanations fit tohave com- municated the difeafe, if it had poffefTed the power. What is very remarkable is, that I hâve not feen one example of thefe patients having the épidémie, unlefs previoufly attacked ; and never, notwithftanding thefe circumftances fo favourable to contagion, did their dif- eafe change its character, finçe they were ail reftored. I made this remark upon fo many, I can no longer doubt the difeafe that raged in Philadelphia was not at ail contàgious, but only epidemical. This difeafe, then, was neither brought in by men or vefTels ; it took its rife in the country ; the caufe which produced it, had long been acting on the animal economy. What proves the truth of this aflertion is, that very few perfons newly arrived were infected with the ficknefs. It is true, thefe caufes hâve had more or lefs action upon the individuaîs that were at- tacked; but I hâve already given the reafon frorn whence it refulted, that fome were firft attacked, others not till long after, th^t fome had it very Hghtly* (37) même maladie que ceux qu'ils remplaçaient ; et ce qui eft principalement à remarquer, c'eft que les premiers, conftamment environnés de malades gravement atta- qués ; plongés dans un atmofphère de miaimes que la refpiration et la fueur répandaient dansj'appartement ; recevant dans leurs pculmons le même air qui avait mille fois pafTé et repafTé dans ceux des autres malades , où , non feulement il s'étaitphlogiftiqué , mais où il s'était chargé des émanations propres à développer une mala- die femblable , fi elles en euffent eu la faculté ; ce qui, dis-je , eft à remarquer , c'eft que je n'ai pas vu un feul exemple de ces malades avoir l'épidémie, qu'ils n'avaient pas auparavant, et jamais , malgré toutes ces circonf- tances favorables à la contagion , jamais leur maladie n'a changée de caractère, puifque tous ont guéri. J'ai fait cetteobfervation furun fi grand nombre, qu'il ne m'eft plus permis de douter que la maladie qui a régnée à Philadelphie , n'était nullement cont3gieufe , et qu'elle était Amplement épidémique. Cette maladie n'a donc été apportée ni par des hom- mes ni par des navires : elle a prisnaiflance dans le pays. Les caufes qui l'ont produite agiffaient depuis long- temps fur l'économie animale ; ce qui prouve la vérité de cette affertion , c'eft que très-peu de perfonnes , nouvellement arrivées , ont été atteintes de ce mal. Il eft vrai que ces caufes ont eu plus eu moins d'ac- tion fur les individus attaqués ; mais j'en ai déjà donné les raifons ; d'où il eft ré fuite que tel a été le premier malade, tel autre ne l'a été que long-temps après : celui-là a été atteint de la maladie dans toute fa force e*t dans tente fa malignité , tandis que ks fymptômeo • C 3.8 ) that the fymptoms in many were more ferious, whilft others had the difeafe in its full ftrength and malignity. The conftitution, âge, fêx, the manner of living' fituation of the place in which they lived, the actual ftate of the humours, and paffions of the foui, were the caufes of the variations I obferved cluring the épidémie. I fhall be afked, without doubt, from what caufe the air and aliments were fo far vitiated as to make them fufceptible of engendering this difeafe ? Although there often exifts in nature effects, the caufes of which are beyond the reach of human fagacity, I will never-; thelefs endeavour to prefent fome, though without pretending to advance them as the only caules of the! feourge which ravaged this city. I will examine thefe caufe» under two heads—ïene- o rai and particular. The gênerai caufes are known to ail : the little cold during the preceding winter, and extrême heat of the fûcceeding fumtner, which was unaccompanied by the ufual ftorms, to which may be added the fruit of the year being unufually bad. Among the particular caufes we may reckon burying grounds in the midft of the city. Thefe places of in- terment are injurions from the vapours which exhale from them and corrupt the atmofphere, and alfo by the miafmata which the rain-water carries with it, as it filters through the earth and paffes into the wells. This water, ufedbythe wholecity, muft be pernicious, and fhould be particularly attended to, if in the end thofe dangers are to be avpidçd which refult from it. (39) dans celui-ci n'ont pas été bien graves , et qu'un autre n'en a eu que de très-légers. Le tempérament, l'âge , le fexe , la manière de vivre , la fituation du lieu qu'on habite , l'état actuel des humeurs, celui despaffions de l'ame : telles font les caufes des variations obfervées dans le cours de cette épidémie. X L'on me demanira fans doute par qu'elles caufes l'air et les alimens ont pu être viciés au point de les rendre fufceptibles d'engendrer cette maladie. Ojaoi- qu'il exifte fouvent dans la nature des effets dont les caufes échappent àla fàgacité de l'efprit humain , je vais cependant efTayer d'en préfenter quelques unes', ians prétendre néanmoins les donner comme caufes uniques du fléau qui a ravagé cette ville. Je diviferai ces caufes en caufes générales, et en caufes particulières. Les caufes générales et connues de tout le monde peuvent fe rapporter au peu de froid qu'il a fait l'hiver précédent, aux chaleurs excéfîives de l'été qui lui a fuccédé , à l'abfence des pluies et des orages , enfin aux mauvais fruits de l'année. Parmi les caufes particulières on peut faire entrer la fituation des cimetières dans l'enceinte de la ville. Ces lieux nuifent d'abord par les vapeurs qui s'élèvent des .tombes , et qui corrompent l'air ; puis par les miafmes que l'eau de la pluie entraîne avec elle , après avoir filtrée dans la terre où les corps font enterrés , d'où elle pénètre dans les puits. Cette eau , dont toute la ville fait ufage , ne peut être que pernicieufe , et mé- rite d'attirer la plus grande attention, fi l'on veut-éviter pour la fuite , les dangers imminens qui en réfultent. (40 ) There is another caufe of corruption in the city*—» the tan-yards, and ftarch manufactories, and alfo the quays, where at low water the mud is nncovered, from which a qUantity of pernicious vapours arife ; in fliort, the duchés with which the city is furrounded, from the earth being taken out to make bricks, where tha water from ftagnating durlng the fummer, fends forth infeétious exhalations, and alfo ferves, as it paffes through the earth, to carry with it corruption into the wells. Ail thefe caufes united muft necefTarily corrupt the blood, and give to the bile fuch a degree of acrimony as to become the principal caufe of the épidémie. AU phyficians and phyfiologifts agrée, that the bile when degenerated produces an irritation of the folids, » and diffolution of the fluids, which I obferved in this difeafe, the fymptoms of which were almoft always inflammatory in the beginning ; this ftate was fjollowed by a diffolution of the humours, and with fuch rapidity, that the phyfician had not time to deliberate upon the choice he ought to make of the neceffary remédies to combat the dangerous fymptoms attendant in each of thefe fiâtes. Soaietimes the patient felt a great laffi- tude for fome days previous to the manifeftation of the lever; in others it fliewed itfelf without warning ; in gênerai it began with a violent head-ach, pains in the- back an dlimbs ; the patients often complained of pains in thëir bones ; fome had irregular fhiverings ; in gênerai the fkin was hot, dry, and acrid ; fométimes (41 ) . Il eft une autre fource de corruptibn qui fe trpuve dars la ville , ce font , d'une part, les tanneries et les fabriques d'amidon , d'autre part, ce font les quais qui, 3 mer baffe , laiffent à découvert une étendue de fange d'où s'exhale une quantité prodigieufe de vapeurs pernicieufes ; enfin les foffesqui ont fervies à la fo,uille des terres pour faire la brique, et dont la ville eft entourée , où l'eau , en fejournànt , fe corrompt dans Fêté , répand dans l'air des exhâlaifons infectes et iînit, en filtrant dans la terre, par porter de nouveau la corruption dans l'eau des puits. Toutes ces caufes réunies ne pouvaient que porter ta corroption dans le fang , et donner à la bile un reï ^egré d'acrimonie , qu'elle eft devenue la caufe maté- rielle du développement de l'épidémie. Touî les médecins et les phifiologiftes conviennent que la bile dégénérée produit l'irritation desfolideset la diffolution des fluides. C'eft ce que j'ai remarqué dans cette maladie, dent les caractères étaient prefque toujours inflammatoires à fon invafion ; cet état était fuivi de la diffolution des humeurs , et avec une telle rapidité, que fouvent le médecin n'avait pas à délibérer fur le choix des moyens propres à combmré les fyinp- tennes violens dont ces deux étatsétaientaccompagnés; Quelque fois les malades éprouvaient des lafïîtudes plufieurs jours avant que la fièvre fe manifeftât : d'au- tre fois elle fe montrait fans avoir eu d'avant^coureur : en général elle commençait par un grand mal de tête , par des douleurs aux lombes et aux extrémités : les malades fe plaignaient des douleurs dans les os ; quelques-uns avaient des friffons irrégmliers, en géné- B*al tons avaient une cfaakur fèche et aride à la peau ; F ( 42 ) that beat was concentred in the infide, the patient eomplained of an internai fire which confumed lnm ; the thirft was proportionable to the degree of heat ; many had this heat, particularly about the body and' breaft ; the extremities were only warm, and fome- times even quite cold. The refpiration was fometimes obftructed, painful, ftrong, interrupted, and laborious. When I prefe'nted the back ot my hand to their breath, I found the heat co ifiderable ; the drynefs it produced in the throat, tongue, lips, and noftrils occafioned an itching, and made fwallowing difficult ; the tongue at firft red, as well as the lips when become dry, were foon covered with a black cruft, which alfo attachea itfelf to the teeth in a manner difficult to remove ; a weight and coufiderable pain about the epigaftric région announced and accompanied violent vomitings, which fatigued the patient;.; the matter hey threw up was of différent qualities, fometimes white and acid phlegm, which. let the patients' teeth on edge ; fometimes green or yeilow bile, at others a matter black, and like the dregs of an ink-bottle imperceptibly mixed with glair- ous matter, from which was commonly exhaled an odour like rotten eggs ; it was fo acrid it excoriated the throat and lips ; the ftomach, irritated by its action, rejected ail kind of liquids, and the difeafed, though tormented by thirft retuied to drink, in order to avoid the pain of vomitiug. The patients were alfo often affected. by diarrhœas of différent kmds, uiually accompanied by pains in the ( 43 ) d'autre fois cette chaleur était concentrée dans l'inté- rieur , les malades fe plaignaient d'un feu interne qui Jes dévorait ; alors la foif était proportionnée au degré de ch ihur ; dms plufieurs cette chaleur était extrême au tronc et vers la poitrine ; les extrémités n'en ref- fentaient qu'une médiocre , fouvent même elles étaient froides. La refpiration était quelque fois gênée , pénible P forte , entrecoupée et laoorieule. Lorfque je préfen- tais le dos de la main à l'a'r qui en forfait, je le trouvais d'une chaleur extrême. Il defféchait la gorge, la langue , les lèvres , et les narines auxquelles il oc- caftonaic une dé m an geai fou , et rendait la déglutition difficile. La langue, dabord rouge, ne tardait pas, après s'être féchée, à devenir, ainfi que les lèvres, couvertes d'un limon noir qui s'attachait aux dents et y devenait adhérent: une pefanteur et une douleur conficiérables à la région épigaftrrque, annonçaient et accompagnaient des vomifTeinens dont les efforts violens fatiguaient les malades. Les matières qu'ils vomiffaient étaient de dif- férentes natures; quelque fois c'était des phîeginWs blancs, très-acides , qui agaçaient les dents des malades : d'autre fois c'était de la bile verte ou jaune ; d'autre fois une matière noire , femblable au marc d'une bou- teille à l'encre, mal délayée dans des matières glaireufès, defqneiles s'exhalaient communément une odeur d'ceuf pourri : elles étaient fi acres, qu'elles excoriaient la gorge et les lèvres. L'eftomac irrité par leur action, rejetait toute efpèce de liquides , et les malades , quoi- que tourmentés par la foif, refufaient de boire pour éviter les douleurs du vomiflemeut. Souvent les malades étaient affaiblis par des diarrhées de différentes natures qui étaient précédées etaccom- ( 44 > fcelîy ; fometimes the évacuations were fréquent, liquid, watery, and began with the difeafe ; at others it appeared fome days after the fever ; they were then bilious, fl,reafy, and frothy ; they were often white and olairous ; in fome green, yellow, incliningto red, bloody ; and fometimes only black blood. The dif" charges from the patients were often unaccompaniei by pain ; at others the gripings were excruci.tiig y fometimes the evacu*tiois were without imell ; at others cadaverous and fœtid. The patients experienced an înability to fleep; if ihey flumbered by chance, their fleep was laborious, they feit theinfelves as fatigued when they awoke as if they had not flept at ail ; the urine affumed différent appearances duringthe courfe of the malady ; in gêne- rai at the beginning it was crude, then in fmalr quan- tity, excoriating, acrid, red, bloody, and black ; fome- ttaes without fediment and thick, at others it was covered with a thick film, or had dregs floating in it ; occafionaîly it had fediments of différent natures ; fome- times it was fuppreffed, at others it came away invo- luntary. An uneafy wearinefs was foon followed by a yellow appearance, which ufually firft fhewed itfelf in the eyes, and foon after the whole body was of a deep lemon colour ; in that ftate the veins opened again where they were bled, the wound was furrounded with. a livid circle, and it \ras with very great dtfficuhy the (45) pagnées en général par d. s douleurs aux lomhfcS i qurlque fois ces déjections étaient fréqu mes , liqu de* aqueufes , et commançaient avec la abidie : d'au- tre fois elles fe déclaraient api es lutteurs jours de fièvre : elles étaient tantôt bilieufes, greffes et muuU feuies tantôt blanches et glaireuies ; il t'en trouvaient de vertes, de j unes, de rou^eâ^res, de fauguilonentes et même de fang pur , et noires : tantôt les malades allaient à la Telle fans douleur ; tantôt enfin, ils avalent de violentes tranchées : quelque fois ces déjections, étaient fans odeur , d'autres fois infectes et cadavé- reufes> Les malades éprouvaient des infomnies ; fi par ha- zard ils dormaient, le fommeil était laborieux , ils fe trouvaient auffi fatigués à leur réveil, que s'ils n'avaient pas dormi. Les urines étaient différentes dans le cour* de la maladie. Dans le commencement en gérerai elles étaient crues, puis elles devenaient rares, mordicantes, acres , rouges , fanguinolentes et quelque fois noires • quelque fois auffi elles étaient fans fédhi eut, et troubles^ d'autres fois il fe forma.it à !a fuperficie tire pellicule ou une nubécule : il s'en trouvait avec un fédi.nent de différente-nature ; qu'elque fois elles fe fuprimaient, et d'autre fois enfin , les malades les rendaient fans s'en appercevQÎr. n , Des laffitudes inquiétantes étaient bientôt fuivieS de la jaunffe qui commençait ordinairement par les yeux ; et bientôt après , tout le corps était couleur dé citron foncé. Dans cet état les faignées fe rouvraient , les piquures s'entouraient, d'un cercle livide ;. ce n'estait qu'avec la plus grande peine qu'on parvenait -à, arrêter ( 4(5) blood was flropped. I obferved this accident happened only to thofe patients who were bled too la te. The tongue .vas covered with blood at firft red, then black, which iffued from the pores of the tongue,. înîîde of the mouth and gums ; to this hemorraçre was joined that froni the nofe, which fometimes preceded and fometimes flowed at the famé time. If the remedy was inefficacious. and did not produce any change in the ftite of the humours, gangrené or livid fpots appeared in différent parts, and graduaîly extended in fuch a manner, that the whole body fome- times appeared mortified; the difeafed, when in that fituation, before they died had a putrid fmeil ; if the bsck of the hand was then put to the mouth, a cold fenfation was feit, from the contact of the air which proceeded from the lungs. Thofe who died in that ftate had experienced weakneffes in the beginning of their ficknefs; the morbific caufe, from having long actcd, had perverted ail the humours, and difpofed them to putréfaction. It was very feldotn médiane had fufncent power in thofe cafés to fave the oatient ; when the difeafe was at its height, the éléments which eompofe the forma. tion of the fluids and folids being no longer retained by the glutinous particles which ùnited them, made con- tinuai efforts to difengage themfelves and join their original mafs, in the famé manner as the breath of life, which animated the matter, évaporâtes into fpace, and again joins the being from which it firft came. From ail thefe fymptoms which accompanied this épidémie, I confider it as a true colliquative fever, ( 47 ) le fang^ J'ai remarqué que ces accidens n'arrivaient qu'aux malades qui avaient été faignés trop tard. La langue fe couvrait d'un fang d'abord rouge , puis noir': il fuintait de toute part de la langue , de l'inté- rieur de la bouche et des gencives. A cette hémorra. gie fe joignait celle des narines qui, quelquefois, précédait , et quelque fois coulait en même temps. Si les remèdes étaient inefficaces et n'apportaient aucun changement dans l'état des humeurs, !a mortifi- cation fe développait dans quelques parties où des ta. ches livides fe montraient à divers endroits,et s'éten* daient par gradation , de manié i e que quelque fois tout le corps paraiffait gangrené. Le malade dans cet état, répandait, avant de mourir , une odeur infecte ; fi l'on approchait de fa bouche le dos de la main , on éprou- vait un fentiment de froid par le contact de l'air qui fortaitde fes poulmons. Les malades, qui font morts dans cet état, avaient eu des faibleffes dans les commence- mens de lenr maladie. Les cnufes mbrbifïques ayant agi long-temps, avaient perverti toutes les humeurs et les avaient difpofées à la pourriture. Il eft rare que dans des cas femblables , les fecours de la médecine foient affez puiffans pour fauver le malade. Alors le mal eft à fon comble ; les élémens qui concourent à la formation des i'olides et des fluides n'étant plus retenus p3r le glutten qui les unifiait, font fans ceffe des efforts pour fe dé (unir et rejoindre la maffe dont ils font fortis , de même que le foufSe ds vie qui a animé la matière , s'élance dans l'efpace et fe réunit à l'être d'où il avait été émané. D'après tous ces"fympiômes qui ont accompagnés la maladie épidémique, je la confidère comme une vjXç r 48 ) yhich is in the famé clafs with the ardent fever, cont. plicated, and joi led to another very fatal difeafe «irhich I had oberved at St. Domingo, and known by the nie to vary the means I made ufe of, I will feç flown the moft gênerai cafés, and the motive which, determined my choiçe. I fhould firft obferve, the patients were not carried to the hofpital till reduced to the laft extremity ; many expired fix, eight, or twelve hours after their arrivai, fome even did not live two hours ; mnny had made ufe of very fatal medlcines, fuch as draftic purges, corn. pofed of jalap or gumboage, and calomel ; they had taken thefe remédies in the beginning of the difeafe, in the moment of irritation, when the humours being yet crude, the morbific caufe could not be carried off by cathartics. The public being mifinformed, added to thefe dan- gerous medicines the ufe of fodonfic and fpir tuous liquors ; many among the numoer that lgll victims to ( 5» ) ce moment précis , où le médecin doit refter Ample fpect iteur., et celui où il doit agir : celui-là eft le vrai médecin qui eft parvenu à ce degré de connaiffance. Heureux le mortel qui le poffède : L'habitude de voir les m ilaâes , et d'ob'e ,ver la nature , peut feule guider le praticien, et rendre la méJe.ine une fcience vrai" ment utile ; mais celui qui , féduit par le brillant d'un fyftême, veut affujettir la nature aux règles de la méthode qu'il a adoptée ; celui-là, dis-je , eft un fléaii plus pernicieux à l'humanité que he pourrait l'être la pefte elle-même. Le public lentira que d'après les détails que je viens. de d >>vier , il m'efl: Lnpoiïi'ile d'indiquer un traitement généralement applicable dans tous les cas ; cependant quoique les circonft inces m'aient obligé de varier les moyens que j'ai mis en ufage pour combattre là mala- die , je vais expofer les cas les plus généraux, ainfi qufe' les motifs qui ont déterminé mon choix. Je dois prévenir que les rmiades n'étaient en géné- ral portés à l'hôpital qn'à la dernière extrémité» Beaucoup y ont péri, fiX , htit ou douze heures après leur arrivée : quelques uns mène n'y ont pas vécu deux heures. Beaucoup avaient mis en ûfage dès re- mèà^s nëirrriers -, tels qu? des purgatifs draftiques r compofés de plap, ou le gomme-givre et decalomel : ils niaient p-is ces remèdes dès l'invafïon de la maladie,. dans le mvnen; de l'rr tatioi , où les humeurs encore crues , n? pouvaient entraîner la caufe morbifique par l'act-on des purgatifs. Le public , nul inftniit ; ajoutait à ces purgatifs dangereux , l'ufage des boiffons fudorifiques et fpiri- tucufes, Combien ainfi. dans te nombre de ceux qui ouï G 2, (52 ) this incendîary practice péri (lied by this fatal method. If tnere were any of thofe unfortunate perfons that r.ecovered, the/ owed their convalefcence to the good- nefs of their conftitution, and the little effect the ma- lady had upon them ; for mercurial préparations having the property to diffolve the humours, acted in thefe cafés with the morbific caufe, which itfelf produced this diiunion. Sodorifics alfo improperly taken haftened the lofs of the patient, and often rendered mortal a difeafe that would hâve given way to proper treaN ment. It is true nature will fometimes itfelf expel the morbific caufe by perfpiration, but then thefe criti cal évacuations terminate the malady. It is not in the beginningof a difeafe that nature thus acts, and when it does happen, thefe fweats become fymptomatic It is the famé with other évacuations, which only ferve to enervate the patient, without carrying off the caufe t>f the difeafe. A fkilful phyfician is not deceived by thefe évacu- ations. He leffens or favours them according to the time when they appear; but he can never take into his method of cure, that of either exciting or in- creafing them, when they are the fymptoms of a ferions difeafe ; if he acted otherwife he would favour the malady to the deftruction of the individua] ; then the ftrength of the patient's conftitution could alone fup- port him againft the force of the difeafe, and inexpé- rience of the practitioner. In order to give a clear idea of the gênerai methods I made ufe of to combat the malady, I fhall divide its duration into three parts—that of the irritation or (53 ) péris de cette maladie , combien n'ont pas été victimes de cette pratique incendiaire ? S'il en eft qui ont eu le boi heur d'y ré fi (1er, ils ne doivent l'exiftence qu'à leur bonne conftitution , et au peu d'effets qu'avaient produit fur eux les caufes de la maladie ; car les prépa- rations mercurielles ayant la propriété de dïffoudre les humeurs , agiffent, dans cette circonftance, de concert avec les caufes morbifiques qui, elles-mêmes , opèrent cette décompofition : les fudorifiques, aulfi mal indi- qués , hâtaient la perte des malades , et ont rendu mortelle une maladie qui aurait cédé à un traitement convenable. Il eft vrai que quelque fois la nature fe débarraffe de la caufe morbifique par les fueurs ; mais alors estte évacuation critique termine 1a maladie. Ce n'eft pas dans les commencemens d'une maladie que la nature agit ainfi , et lorfque cela arrive, les fueurs deviennent fymptômatiques ; il en eft de même des autres évacuations qui ne fervent qu'a énerver les ma- lades fans entraîner les caufes du mal. Un médecin inftruit et praticien ne fe i rompe pas far ces fortes d'évacuations. Il les réprime ou les favorife uivant le temps où elles paraifient ; mais il ne peur jamais entrer dans fes vues curatives de'es exciter ou de les favorifer , lorsqu'elles ne ionique des fymptôrnes d'une maladie ferave. S'il agiffait autrement, il travaillerait en feus égal avec le mal , à la deflruc- tion de l'individu ; alors Pheureule conftitution .du ma- lade peut feule le fouftr.-ùre, et à la force de la maladie et à l'inexpérience du médecin. Afin de donner une idée nette des moyens en général, qu^'j'ai mis en nfage à l'effet de comb ntre h maladie ; j'en diviferai fa durée en tuais périodes ; celui de l'irri-. ( 54) crudity, that of tlve Concoction, and that of its terminai tion or crifis. It is to be obferved, thefe three periods followed each other fo quick, as to require the moft fcrupulou* attention to find out when they fucceeded each other ; as they were often confounded. I was then obliged topay more attention to the prevailing fymptoms than to the time they made their appearance, in order td> appîy the proper remédies. Without this précaution I fhould hâve committed great errors, for I met with fome who had arrived to the end of the firft period on the fifth day, while others were at the expiration of the difeafe on the third. In the firft period, whèn the pulfe artnoUnced a fan» guinary plethora, when I perceived a cohfiderable irri- tation, as well by the ftate of the pulfe as the heat of the fkin, the rednefs of the face, ând violent vomiting ;, when in particular an extrême thirft was joined tô thefe fymptoms, and pains in the head and other parts, t had the patients bled ; if the blood was inflammatory» and the fymptoms did not diminifh, if in fhort nothing forbid the remedy, I repeated it more or lefs according to the circumftances. In gênerai I had but a final! quantity of blood taken away, and that repeatedly, in préférence to once bleeding more copioufly, that I might preferve the patient's ftrength. This précaution was the nîore indifpenfible when ' the fick were not brought into the hofpital at the béginning of the difeafe. It was feldom bleeding could be ufed with fuccefs afrer the th:rd day ; fome- times even I faw indications which prevented my domir ( 55 ) •scion , ou fi l'on veut de crudité ; celui de h cection 5 tnfin celui de la terminaifon ou de la crifei! Jated with fixed air, wh'ch I preferibed as a common drink. Having fortunately faved from the wreck of my cabinet, which had become the pirates prey, an appa- ratus which ferved me at the hofpital at Bufh-hill. I every morning made a fufiieient quantity of fixed air to- ferve ail the patients, for whom it was neceffary. This water, agreeable enongh to the tafte, remained on thofe ftomachs that rejecled other liquids. I made ufe of this remedy with great fuccefs at St. Domingo, not only in ardent, inflammatory, and putrid fevers, but alfo in many other maladies. This drink is alfo Jiighly antifeeptic and cooling. 'When the vomiting refifted ail thefe means, I pre- feribed fimple emulfions; alfo made ufe of cooling and fedative draughts, in which Iput vitriolic ether, (57) faire le premier jour ; on ne doit point oublier que je parle en général : il eft des exceptions à cette règle. Mais une faignêe faite au moment où la diffolution du fang eft établie , devient mortelle , ainfi que j'ai en occafion de l'obferver , fur des malheureux apportés à l'hôpital , après avoir été faignés chez eux dans cet état. Les vomiffemens étaient fymptômatiqucs et exigeaient démultiplier les faignées. J'employais les bains et les lavemens dans les mêmes vues. Je donnais des boiffons antiphlogiftiques et délayantes, telles que la limonade , l'eau de poulet , l'oxicrat, l'eau d'orge , de gruau , l'eau froide. Toutes les boiffons étaient en général acidulées avec l'efprit de nitre dulcifié , ce qui calmaiç l'ardeur des urines , les rendait plus abondantes et agiffait comme anti-putride et fédatif. J'ai tiré un grand avantage de l'eau acidulée avec l'air fixe , prife pour boiffon ordinaire. J'avais hew- reufement fauve des débris de mon cabinet , qui eft prefqu'en entier devenu la proie des pirates , un ap- pareil qui m'a fervi à l'hôpital Bitfh-hill. Je faifais tous les jours une fuffifante quantité d'air fixe pour l'ufage des tous les malades à qui je le croyais nécef- faire. Cette eau, affez agréable au goût, paffait fouvent chez des malades qui rejetaient toutes les autres boif- fons. Je me fuis avantageufement fervi à St-Domingue de ce remède , non feulement dans les fièvres ardentes, inflammatoires et putrides, mais encore dans beaucoup d'autres maladies. Cette boiffon eft un excellent anti- feptique tempèrent. Lorfque les vomiffemens réfiftaient à tous ces moyens, je prefcnvais de émulfions fimples ; je faifais également; H f 58 7 Hoffman's minerai liquor, and fedative faits ; I alfo gave to fome, fait of tartar and Iemon juice. If thefe means did not anfwcr my purpofe, I was not obftinate in continuing their ufe ; I changed alternately from one to the other, till I found which beft modérated and agreed with the immédiate ftate of the folids. Such was my plan of conduct in every circumftance* It was an error to believe, what fucceeded ,well in one café, would have the famé fuccefs in ail others, thougn they appeared allke ; becaufe often an infinité number of hidden circumftances produced a change in the animal economy. I have {een a remedy that has cured one, done good to a fécond, and hurt a third. The diverfity of effects proceeding from the famé caufe will always prevent remédies being generally fpecific ; and proves the fcientific part of phyfic will not be fo certain as the expérimental. When fome of the ltquids which I have mentioned •were fuccefsful, I had it continued, and accompanied with camphire, in the form of boluffes, a manner leaii diguftmg to the fick, and in which I could increafe the dofe as I pleafed, or according to the exigency of the çafe. Every bolus was ufually compofed of two grains of camphire and three of nitre. I gave two or three every hour. If the patient was too ill to take the bo- lus, I gave it in a liquid form» (This mendicament I confider as an excellent fedative and antiputrefcent, which inconfiderately ufed would be îfttended but ivith little inconvenience.) I allowed the fick ro fuck (59 1 ufage des potions tempérantes, fedatives,. dans les- quelles je faifais entrer l'éther vitriolique , la liqueur minérale d'Hoffmann et le fel fédatif ; je donnais. quelque fois le fel de tartre avec le jus de citron. Si ces moyens ne répondaient pas à mon Attente, je ne m'obftinais pas à en continuer l'ufage , je paffais alter- nativement de l'un à l'autre jufqu'à ce que je rencon- traffé ce qui couvenait au mode , à l'état préfent ou fe trouvait le ton des folides. Tel a été mon plan de conduite dans toutes les circonftances. C'eft être bien d'ans l'erreur que de croire que le moyen le mieux entendu , et qui réuffit dans un cas , puiffe avoir le même fuccès dans tous les autres , quoiqu'ils paraiffens femblables , parce qu'une infinité de circonftances ? fouvent cachées , produifent du changement dans l'économie animale ; auffi voyons-nous fouvent tel remède guérir une perfonne, devenir nul chez une autre, et quelque fois nuifible à une troifième. La di- verfité des effets dépendant de la même caufe s'ôppofera, toujours à ce qu'on trouve des remèdes généralement* fpécifiques : ce qui fait que jamais là médecine ne de„ viendra une fcience auffi certaine que la phyfique expé° rimentale. Lorfque quelques unes des boiffons , dont je viens de paHerme réuffiffaenitj'enfaifais continuer l'ufage en y ajoutant celui du camphre que je donnais en bols^ manière moins rebutante pour le malade , et à l'aide de la quelle j'augmentais la dofe à mon gré et fuivant que* le cas l'exigeait. Chaque bol était ordinairement de deux grains de camphre et trois grains de nitre r je les donnais toutes les heures, au nombre de-deux , ou fî *es- malades fe trouvaient trop mal pour avaler lesbol% ( *>) flices of fweet oranges, and during the firft period they rarely took any other food than creamed rice or barley. When the violence of the fymptoms were abated, and the patient arrived at the fécond period, which happened fooner or later, I endeavoured to find out the way nature feemed moft to incline in endea- vouring to expel the morbific caufe ; and fought for what I judged moft proper to fécond her. I often made ufe of veal or chicken broth, creamed ; rice, panada, Bourdeaux wine fweetened, and in fhort more powerful cordials where the caferequired them ; and if nature feemed difpofed to act of itfelf, I was careful not to difturb in endeavouring to ftrengthen. I only tried to fécond her when weak and trembling. Sometimes the difeafe got the upper hand, and tri-s umphed over the efforts nature made todifengage her- felf, then the pulfe becamelow, and fometimes convul» live, I had recourfe to blifters, at which time I was particular in the ufe of nitrous draughts, in order to diminifh the action of the cantharides upon the blifter. Sometimes I found myfelf obliged to give the moft powerful cordials to re-animate the action of the folids. When the blifters anfwered the end I propofed, or that aione, or with the helpof cordials,.the firength was was renewed ; when in fhort the humours fie w towards thepart where they were placed, the malady ufually ter- > nvinated without any other crifis ihan ths furvourarion, ( <5i ) je leur donnais en boiffon. Ce médicament, que je re- garde comme un excellent fédatif et antiputride , eft celui dont l'ufage , même inconfidéré , entraîne le moins d'inconvéniens. Je permettais aux malades de fucer des tranches d'oranges douces, et pendant le premier période il était rare qu'ils priffent d'autre nourriture que des crèmes de riz ou d'orge. Lorfque la violence des fymtômes était calmée et que le malade était parvenu à fon fécond période , qui arrivait plus ou moinspromptement, je m'attachais à étudier quel moyens la nature femblait prendre pour fe débarraffer de l'humeur morbifique qui l'opprimait, et je cherchais ce qui me paraiffait le plus propre à la féconder. Souvent j'employais les bouillons de veau ou de volaille , des crèmes de riz , des panades, du vin de Bordeaux, fucré, enfin des cordiaux plus forts fi le cas l'exigeait ; et fi la nature me paraiffait difpofée à agir elle-même , alors je me gardais bien de la troubler en voulant la fortifier ; je ne cherchais qu'à la féconder lorfque je la voyais chancelante et faible. Quelque fois le mal prenait le deffus et triomphait des efforts que la nature faifait pùur fe débarraffer ; alors le pouls deve- nait petit et quelque fois convulfif, c'eft dans ce cas que j'avais recours aux véficatoires. J'infiftais fur l'ufage des potions nitrées, afin de diminuer l'actions des can- tarides fur la veffie. Souvent je me voyais contraint de donner les cordiaux le* plus puiffans , pour ranimer l'action des folides. Lorfque les véficatoires rempliffaient le but que je m'étais propofé , et que feules ou aidées des cordiaux, ils remontaient le ton, qu'enfin l'humeur fe portait vers les parties où ils étaient appliqués, h ( 6*. Y which I teok great care to encourage as far as appeared neceffary ; for if the humours fiew to the infide, I obferved the blifter was covered with a dry and mor- tified flough, the pulfe became çoncentred Nand low^ the patient's extremities were fometimes cold, and refpiration difficult. Authors have prefcribed in fimilar circumftances to» put freflî cantharidçs upon the blifter, but expérience has proved to me this practice often produces very per- nrcicms confequences ; there fore I did not follow it ; in fborr, in fuch a café the action of the Aies draws the outfide of the veffels upon which they are applied ; thefe being deprived of the liquor they gave on the firft application, their fize was further coutracted by the cauftic nature of the Aies, the fluids they ccmtained fîew back into the habit, and produced new diforders ; the flough which already exifted thickened ftill more from the contraction being greater. I have always pre- ferred, and with fuccefs, dreffing the blifter with an unguent of ftorax, I made the patient take at the famé ' time a ftrong décoction of bark, which was made a cordial in fome cafés by the addition of cinnamon- water, or fomething fimilar. If the danger was imminent I then applied frefh blifters, but not on the famé places. In the firft café, when the patient's ftomach did not reject the décoction of the bark, I was almoft certain the firft dreffing would fhew a beginning feparation of the mortified flough ; by degrees it was detached, and at length fell entirely off: it is neceffary to obferve, that in thÎ3 café (*3) ^maladie fe terminait affez ordinairement fans d'autres crifes que la fuppuration que j'avais grand foin d'entre- tenir autant qu'elle me paraiffait réceffaire ; car fi l'humeur venait à refluer dans l'intérieur, ainfi que j'ai eu occafion de l'obferver; dans ce cas les véficatoires fe couvraient d'un efcare gangreneux et fec ; le pouls devenait petit et concentré ; le malade avait quelque fois les extrémités froides et la refpiration labbrieufe. Les auteurs ont prefcrit dans de pareilles circonftances de remettre de nouvelles cantharides fur les véficatoires» mais l'expérience m'a appris combien cette pratique -était fujette à produire des effets pernicieux , auffi ne i'ai-je point fuivie. En effet, dans un cas pareil l'action des mouches crifpe l'embouchure des vaiffeaux fur lef- quels elles font appliquées : ceux-ci étant déjà privée de la liqueur qu'ils avaient fournie lors de la première application , leur calibre fe trouve refféré dans unn ■plus grande étendue, par l'action cauftique des mouches, le fluide qui s'y trouve contenu reflue dans la maffe , y produit des défordres, et l'efeare qui exiftait déjà , -s'épaiffit d'autant plus quelacrifpation a étéplusgrande. J'ai toujours préféré , et avec fuccès, de faire panfer les véficatoires avec l'onguent de ftyrax. Je faifais pren- dre en même-temps au malade , une forte décoction de quina , que je rendais cordiale dans quelques circonf- tances , par l'addition de Peau de canelle , ou autre chofe femblable : fi le cas devenait preffant , alors je, faifais appliquer de nouveaux véficatoires, mais non pas dans le même endroit. Dans le premier cas , lorfque te malade ne rejetait pas la décoction de quina, j'étais prefque affuré que le premier parlement laiffait apper. cevoir un commencemeiït de féparation des efcare* ( 64) the fuppuration was great, it was alfo neceffary to affift it, as it often put a period to the difeafe. If the immédiate indications required cathartics, I gave them in reiterated, but fmall dofes ; a ftrong purgative would have retarded fuppuration, by drawing the hu- mours to the infide, and deftroying the patient. If the matter from the fuppuration wasnotgood, Icontinued the ufe of the bark ; fometimes the pus corroded the parts, and formed ulcers that aflumed différent appear- ances, which the more determined me to continue the difcharge, endeavour to correct the internai hnmours, and affift nature in difengaging herfelf. In fhort, I made ufe of cathartics, more or lefs, when the blifter healed of itfelf. After what I have faid, it muft be underftood the blifter produced an artificial crifis. I have met with many cafés where nature produced much better, although very rarely in the épidémie we are fpeaking of. I have fometimes obferved the morbific matter fall upon fome particular part, and produce diforders more or lefs confiderable, as abfceffes, mortifications, &c. Sometimes even this mafs of humours went off by urine, an hemorrage, or diarrheea. I never faw the crifis act by perfpiration in this épidémie, and thofe I have already mentioned were almoft always imperfect. When the morbific matter fettled on a part little effential to life, I favoured the efforts nature made, by augmenting or fupporting her ftrength, and diminifh- ing the external refiftance ; for this purpofe I made ufe of etnollients, either in fomentations or cataplafms» ( 65 ) gangreneux, peu à peu elles fe détachaient et finiraient par tomber entièrement. Il eft bon d'obfervtr que, dans ce cas , la fupuration vient très-abondante , et qu'il eft trés-néceffaire de la faciliter, car elle termine fouvent la maladie. Si des indications preffantes exi- geaient des purgatifs , je les donnais à petite dofe en les réitérant. Une forte purgation aurait fait furement tarir la fupuration en l'attirant dans l'intérieur et au- rait fait périr le malade. Si la matière de la fupuration n'était pas belle , j'infiftais fur l'ufage du quina. Quel. que fois la fupuration rongeait les parties et formait des ulcères qui prenaient divers caractères, ce qui me dé- terminait d'autant plus à entretenir l'écoulement ; je m'attachais à corriger le vice interne et j'aidais la nature à fe débarraffer ; enfin j'avais recours aux purgatifs plus oh moins nombreux lorfque les véficatoires fe tarif- aient d'eux-mêmes. D'après ce que je viens de dire, On voit que les véfi- catoires produifaient Une crife artificielle ; j'ai rencontre plufieurs cas où la nature en produîfait de meilleures , quoique très-raremçnt dans l'épidémie dont il eft ici queftion. J'ai quelque fois remarqué que l'humeur mor- bifique fe portait fur telles ou telles parties et y produi- fait des ravagesplus ou moins confidérables , comme la g'angr-ène, des dépôts, &c. Quelque fois auffi cette même humeur fe diffipait par les urines , par Unehemoragie et par des diarrhées. Je n'ai jamais vu de crifes s'opérer par les fueurs , dans cette épidémie, et les crifes dont je viens de parler , ont-prefque toujours été imparfaites. Lorfque l'humeur morbifique fe portait vers quel-, ques parties peu effentielles à la vié/? je fayoriiais les vues de & nature, en augmentant eu en foutenant fes l f, 66 ) This fort ,of crifis was alfo very rare ; I Ta w only one înftance, which was in a. fuppuration of the parotides ; the patient recovered, but required great care and précaution* Sometimes thé venom, by attacking a particular part, deftroyed the vital principle, and produced mor- tification ; then the patient could only be cured whe;i the affected part was large enough to contain the mafs of humours, and enable me by its extent and fituation: tp eut a way the-mortified parts. The urine, as I have already faid, vas one way nature took to relîeve herfelf, but I feWom found this method fufficiently efficacious, notwithftanding I endea- voured to forwardjtby diuretics. I have feen fome critical hemorrages. Women whofe periodical évacuations happened at the time of the crifis, ufually recovered. A difeharge of blood from the nofe has alfo had good effects ; but it feldor* alone produced a perfect crifis. If this hemorrage was fymptomatic, and joined to that of the mouth the patient was in the greateft danger ; they always ap- peared to me to indicate a diffolution of the humours. I then made ufeof antiputrefeents, as camphire and nitre; but found a much greater advantage from a ftrong décoction of bark,; acidulated with fpirits of vitriol. I gave this remedy in large dofes ; alfa made -ufe pf brmhs, in which I had each time half a.dracha* ( % ) forces, et en diminuant les réfiftances extérieures j pour cette effet , je faifais =»fage des relachans , foit en fomentation , foit en forme de eâtaplafme. Ces fortes de crifes ont été fort rares; je n'ai vu qu'une feule fois une parotide en fupuration : le-malade en a guéri ; mais il a fallu y apporter beaucoup de foins et les plus grandes précautions. Quelque fois le venin , en^fe portant vers une partie,. y dérruifait le principe vital , et y produifait la gan- grène , et le malade ne guériffait ♦qu'autant que la partie afïè€tée pouvait contenir la totalité de l'humeur, et me permettait par fon étendue et fa ftrUcture, d'em- porter avec l'inftrument tranchant la portion gan- grenée. Les urines, comme je l'ai déjà dit , étaient une voie dont la nature fe fervait pour fe débarraffer ; mais j'ai vu rarement que ce moyen ait été entièrement efficace malgré les foins que je prenais à employertes diuré- tiques. J'ai vu quelques hémoragies critiques. Les femmes dont l'évacuation périodique arrivait dans le temps de la crife , ont généralement guéries..L'hémoragie nazale a opéré de bons effets, mais il eft rare que feule elle ait produit une bonne crife ;, fi. cette hémoragie était fymptômatique et qu'elle fe joignait avec celle de- a bouche , le malade était dans le plus grand danger.. Ces hémoragies m'ont toujours parties être l'indice de la diffolution dans les humeurs. Je faifais alors ufage des antiputrides, comme le camphre et le nitre, mais je tirais un plus grand avan- tage d'une foc te décoction de quina acidulée avec l'efprit de vitriol. Je faifais prendre ce remède à forte dofç» J'employais, auffi le bouillon dans lequel je faifais» (63) of gum dragant, powdered ; I ordered creamed rice, ând juice of fweet oranges ; if the café required it, I fupported the patient with red wine, fweetened ; fome- times by cordial draughts : but I never ufed thefe means without the greateft circumfpection. Firft, I had to prevent the patient finking into a ftate of de- bility, from which I could not have recovered him. y then to take care not to raife him fo high as toaugment the hemorrage, already too fatal of itfelf, and to ■which I could Qnly oppofe internai r'emedies, fit to give confiftency to the humours that were diffolved by the nature of the difeafe., I have already faid the difeafed were wearied with diarrhées of différent kinds ; in gênerai thefe évacua- tions were fymptomatic ; when they were crude, with- out fmell, and in large quantities, I made ufe of cor- dials with aftringents, but was cautions in the ufe of fuch remédies, in order to avoid the danger that muft arife from a fudden fupprefîion of the évacuation. My end in diminifhing them was to fave the patient's ftrength, thâ*t I might gain time for an endeavour to ^eftroy or neutralife the morbific humour, or throw it upon a part that would not endanger the patient's; Iife. If the flux ftopped of itfelf, it was a very ferioua circumftance, which fhould if poflible have been fore- feen; for then the humours fiew to the head the patient became comatofe, which was foon foliowed l^y death. -'(69) diffoudre chaque fois un demi gros de gomme adragante, en poudre. J'ordonnais des crèmes de riz, le jus d'oran- ges douces ; fi le cas l'exigeait, je foutenais les forces du malade , par le vin rouge , fucré , quelque fois par des.potions cordiales ; mais je n'ufais jamais de ce moyen qu'avec la plus grande circonfpectiûn. 'En'effet, je devais empêcher le malade'de tomber dans un état de faibleffe , d'où il ne fe ferait pas relevé ; mais d'un autre côté je devais prendre garde à ne pas donner trop de ton, qui nécefTairement aurait augmenté l'hé- moragie , alors funefte par elle-même , et à 'laquelle je ne pouvais oppofer que des remèdes internes et pro- pres à donner de la confiftance aux humeurs , dont les caufes de la maladie avaient opéré la'diffolutiôn. J'ai déjà dit que les malades étaient fatigués par des cours de ventre de différentes natures. En généralccs déjections était fymptômatiques : lors qu'elles étaient crues , fans odeur et abondantes , j'employais les cor- diaux mêlés avec Jes aftringents ; mais je ne faifais ufage de ces remèdes qu'avec la plus grande circonf- pection, afin d'éviter le danger auquel auraitexpoié une fuppreffion fubite de cette évacuation. J'avais pour but, en la diminuant , de ménager les forces du malade , afin de gagner du temps pour travailler à YJétruire ou à neutralifer l'humeur morbifique , ou à l'attirer fur quelques parties peu effentielles à la confervati'on de l'individu. Si-le cours de ventre venait à fe fupprimer de lui- même , c'était un accident bien grave et au'il faillit tacher de prévenir ; car alors l'humeur fe portait à la tête , et produifait le coma qui était fuivi de la mor>. t7M ■JJiarrhœas ef evéry kind werepreceded and accom- panied by a wcight and pain in the loins ; when that faddenly ceafed* and pain of the head followed, Or increafed after the fuppreffion of that of the. back, this change fhewed the morbific matter wasquitting the inteftines, and attackiog the brain ; -a truth I was cften convinced of by expérience. In fhort, I have &en this café always followed by delirium, the diar- rirçea {ftopped, and coma followed, the pulfe became concentrée!, finall, convuluve, and death did not fail to put-an end to.this tragîc feene. When a patient came jo the hofpitalwith thefe fymptoms my efforts were »lwavs ufe lefs ; but when brought in time, that is be- fore 'the. humour had fixed in ,the head, I had blifters applied to the logs and thighs ; .the irritation drew the humours to that part ; if the difeharge was m quantity, it fêrved as a crifis, and the patient recovered. But ias I have faïd already, the patients were feldom brought in time ; they were fent to the hofpital at the laft extremity, long after the humour had fixed its ha- bitation in the head, and when it was no longer pof- fible to draw it elfe where ; yet as it was hetter to try «ncertain means, than to let a patient die for want of an er.deavour, however defperate the café might be. I tried the famé method,I even applied larger blifters, adminiftered cordials, and applied hot bricks to the exltremitiei» ; and was fortunate enough to fave feveral by that means, who muft otherwife have inevitably perifhed for want of fuch a trial ; and muft confis fs this fuccefs, though rare, made me fome amends fqp the uneafinefs I fek in'not having it in my power to r 71 > Les déjections de* toute efpèee<étaient précédées et accompagnées d'une: douleur et d'une pefanteur aux lombes. Lorfque cette douleur diminuait tout-à-coup^ et que la tête, devenait douloureufe à fon tour , ou que le mal , dans cette dernière partie , devenait plus fort après la difparution de celle aux lombes , ce changement annonçait que la matière morbifique aban- donnait les inteftins et fe portait au cerveau. Vérité dont l'expérience m'a convaincue. En effet , j'ai tou- jours vu , dans ce cas , que le malade , peu de temps après, avait le délire ; le cours de ventre le fupprimait, lé coma s'en fuivait , le pouls devenait concentré , pe- tit et convulfirf , et la mort ne tardait pas à terminer cette fcène tragique. Lorfque les malades venaient ù l'hôpital avec ces fymptômes , mes efforts ont toujours été inutiles ; mais s'ils étaient apportés affez à temps , c'efhà-drre avant que l'humeur fe fut fixée à la tète , alors je faifais appliquer les véficatoires aux jambes ej aux cuiffes; l'irrication attirait l'humeur furces parties ; fi la fupuration devenait abondante , elle tenait lieu de crife , et le malade guériffait. Mais comme je l'ai déjà dit, je n'ai pas fouvent eu le bonheur de voir ces malades allez à temps ; on ne les envoyait à l'hôpital qu'à la dernière extrémité , long-temps après que l'humeur avait fixé fon fiêge à la tête , et lorfqu'il n'était plus poffible de l'attirer ailleurs. Cependant, comme il vaut mieux tenterdes moyens incertains, que delaiffer un malade fansfecours, quelque défefpéré qu'il fut ; j'effàyais ces mêmes moyens , je faifais même appliquer des véficatoires plps amples ; j'y joignais les cordiaux , je les faifais réchauffer avec des briques chaude», mifes auxextrê- ( 7i) Sbe ufefu Ito be many others, who, I may venture to fay, perifhed for want of fuccour and affiftance.. After what has been faid, think' I have reafon to tonclude, that the appearance or augmentation of pain in the head, and diminution and ceffation of it in ano- ther part where the difeafe had fixed it, fhewed the patient was in imminent danger. This is alfo applï* cable to pain in any of the vital parts. Before I finifh this part of my enquiry, I canno* omit mentioning the ufe of one of the moft powerful remédies in the materia medica ; and not to deviate from my fubiect, will give as an example the effect it produces on the head. The head-ach, as I have already obferved, increafing at the time in which the pain in the loins difappeared, announced the tranfition of the morbific matter to the brain ; if in that café, to calm the pain in the head, and watching, I had made ufe of opium, I fhould have effectually calmed the pain, and put the patient to fleep ; but wha t would have been the confequence ? I fhould at the famé time have diminifhed the ftrength of the organs, particularly that of the brain, and have favoured the overcharging of the part where the morbific matter had a tendency to fettle ; then there was nb refource : the humour once fixed, the patient dies. In order to rer.der this reafon- jthg more clear, I fhall beg leave to make ufe of a com- parifon ; and will fuppofe two men fighting ; an officious friend arrives, finds no other expédient to feparate them than tying the hands of one, whilft he f:if?-jrs the, other to cpntinue ftriking him. What m«ft C 73 ) mités. J'ai été affez heureux , par ces moyens, d'en fauver quelques uns qui auraient infailliblement péris ■fans ces tentatives , et je dois avouer que ces fuccès , quoique rares, m'ont dédommagé du chagrin que je ref- fentais de ne pouvoir être utile à beaucoup d'autres f 'qui , j'ofe le dire , n'ont péris que faute de foins et de •précautions. Ce que je viens de dire me donne lieu de conclure que l'apparition ou l'augmentation des douleurs à la >téte , lorfque celles d'une partie quelconque oii la ma Jadie s'était fixée, difparaiffent, mettent le malade dans le plus grand danger. Ce qui peut s'appliquer par les mêmes douleurs, dans toutes les parties effentielles de la vie. Avant que de finir cette partie de mes recherches , je ne puis me difpenfer de parler de l'ufage d'un des plus puiffans remèdes que la médecine poffède, et pour ne pas m'écarter de mon fujet , je vais prendre pour exemple les effets qu'il produit dans la tête. Le mal de tête , ainfi que je l'aiobfervé et que je viens de rappor- ter , augmentant au même inftant où la douleur des lombes avait difparue , annonçait le tranfport de l'hu- meur morbifique au cerveau. Si dans ce cas , pour ealmer les douleurs de tête et l'infomnie , j'eufle fait ufage de l'opium , 'j'aurais effectivement calmé ces dou- leurs en procurant le fommeil ; mais qu'en ferait-il ré fui té ? J'aurais en même-temps diminué les forces organiques , et fur-tout celles du cerveau , et j'aurais favorifé l'engorgement de cette partie , vers laquelle la matière morbifique avait une tendance à fe porter ; alors plusde reffource ; l'humeur une fois fixée, le malade doit périr. Afin de rendre ce raifonnement plus K r 74") occur ? the interférence of the Officious friend is injù.. rious to the one he prevents cont'inuing the combat. The phyfician who adminifters opium in the above café, is precifely the officious friend, that inftead of preventing an. evil, by making it lefs pernicious, fixe% it in a part from whence it is fcarcely poffible to expel it. Although I am acquainted with ail the viftues of opium, I think itabfolutely hurtful in,ardent, malig- îiant, and putridfevers, and principally at the crifis. Having prefented the gênerai means I employée! according to the circumftances, I pafs on to fome par- ticular obfervations, which will prove at the famé time that this difeafe was of a moft ferions nature, fhough not contàgious ; and leave the connoiffeur to judge, if my mëthod is founded upon the principle of médical practice. FIRST OBSERVATION. A man between thirty-fix and thirty-eight years of âge, middle fized, bilious tempérament, hair and beard black, was admitted into Bufh-hill hofpital the 2oth of September, 1793* He could not fay how many days he had been ill, but was informed the firft or fécond day of the fever he had taken a draftic medicine, compofed of jalap and calomel. The tongue and lips Avère very black and dry, refpiration painful, and ex- tremities cold j hç threw up with violence ail he took, ( 75 ) leufible , qu'il me foit permis de faire une comparaifon% Je ftippofe deux hommes'en querelle eraux prifes ; un ami officieux arrive , ne trouve d'autre expédient pour les féparer , que de lier les bras de l'un pendant que l'autre continue a lui porter des coups : qu'arrivera-t- il? Que le fervice de l'ami eft pernicieux à l'un des deux, mis hors du combat. Et bien, le médecin qui adminiftre l'opium , dans lé cas cité , eft précifément I'àmi officieux qui , aulieu de détourner un mal , pour ^ë rendre moins pernicieux , le fixe dans une partie dont il n'eft prefqueplus poffibïe de le faire fortir. Quoique je reconnaiffe toute l'efficacité de l'opium > je penfe qu'il eft abfolument contraire et nuifiblé dan* les fièvres ardentes , malignes., putrides et principale- ment dans le moment des crifes. Après avoir préfenté les moyens généraux que j'ai - employé fuivant que me.l'indiquaient les circonftances,, je paffe à quelques obfervations particulières qui prou- veront à la fois , que cette maladie était des plus graves,^ mais qu'elle n'était pas contagieufe. Elles metront auffi les connaiffeurs à portée de juger fi ma pratique eftfondée furies principe; delà médecine clinique. PREMIERE. QBSERV AT I O N. Un homme âgé de 36 à 38 ans , dé taillemoyenne ,, d'un tempérament biHieux , barbe et cheveux noirs*. -eft entré à l'hôpital Bush-hill, le 29'Septembre 1793 > il ne put me dire depuis combien de jours il était ma- lade ; mais j'appris que lés premier et fécond jours de fa fièvre , il avait pris une dofe de poudres draftiques^ eompofées de calomel et de jàlap. La langue et les lèvres étaient noires et fort arides - Ko ( 76 ) hisbelly was hard and painful, the abdominal mufclc* were in fuch a ftate of contraction as to flatten the belly in a manner that it almoft tôuched the back- bone ; the fieees were black, of an ill fmell, and mixed with blood ; the urine in finall quantity, alfo black and fgetid ; in fliort, the pulfe was concentred, and the tendons convulfed. I had blifters applied, and hot bricks to the extremities. I endeavoured to get fome remedy down his throat, butin vain ; nature wasfo weakened^ art could not re-animate him. He died in the night of the ift of October^ The fécond I opened his body and found : The membranes of the brain in their natural ftate, the finçws of the duramater contained a very little black blood, the brain firm, the cortical fubftance lefs red thanit fhould have been, the medulla fubftance too white, the cal'lous artery and plexus choroïdes dif- coloured and almoft white, the ventricle fcarcely containing any ferofity., The lungs in their natural ftate, the pericardium containing very little ferofity, the heart withered and wrinkled, abfolutely not containing any thing, pale appearing as if it had been walhed, and of a flabby con- fiftency.. The ftomach a little contractée!,, its thicknefs double, what it ought to be, the internai membrane parti y de- ftroyed, what remained was red and inflamed, the duo denum and almoft ail the whole inteftinal canal in the Came fituation, what remained of the internai mem-. ( 77 ) la refpiration pénible , et les extrémités froides. Il vomiffait avec effort tout ce qu'il prenait : fon ventre était douloureux et dur : les mufcles de l'abdomen fe trouvaient dans un état de contraction qui rendait le ventre applati et rapproché de la colonne vertébrale y les matières qu'il rendait par des felles , étaient noires^ infectes et mêlées de fang ; les urines en petite quan- tité , auffi noires et fétides ; enfin fon pouls était con- centré et les tendons avaient des mouvemens convulfifs. Je lui fis appofer les véficatoires ; je fis mettre des briques chaudes à toutes les extrémités ; j'effayai de de lui faire avaler quelques remèdes ; mais le,tout en vain. La nature était tellement affaiblie , que l'art ne pouvait plus la ranimer. Le malade mourut dans la nuit du premier Octobre. Le 2 je fis l'ouverture de fon cadavre , et je trouvai : Les membranes du cerveau dans l'état naturel ; lès finus de la dure^mère , contenant très-peu de fang , noir ; le cerveau ferme ; la fubftance corticale, moins rouge qu'elle aurait du être ; la médullaire plus blan- che ; l'artère calleufe , et le plexus choroïde décoloré et prefque blanc ; les ventricules ne contenant pref- que point de férofité. Les poulmons dans l'état naturel ; très peu de féro- fité dans le péricarde ; le cœur flétri et ridé , ne con- tenant abfolument rier , pâle, ayant l'air d'avoir été lavé , et d'une confiftance molaffe. L'eftomac un peu refféré fur lui-même; fon épaîf. feur double de ce qu'elle aurait dû* être ; la membrane interne en partie détruite ; les lambeaux qui en reftaienr, rouges et enflammés ; le duodénum et prefque tout le canal inteftinal dans le même état : ce qui reftait de C 7* ) faranes appeared blacker in proportion as I approachecî the larger inteftines, the paffages were lined with a black, glairous, bloody matter of a fastid fmell ; the liver, o-all, bladder, pancréas,, and kidncys in a natural ftate. In opening the livec I found a fmall quantity of black blood, the fpleen black, withered, and of a. confiftence lefs firm than in its, natural ftate ; the me- fentery black towards the fpine, its memoranes having opened formed a bag, that was filled with blood ex- trennely black ; that, contained in the largeft abdominal veîns was of the famé colour ; in fliort, the bladder was contracted, and contained but a fmall quantity of black faetid urine, and the internai membrane was. fpotted with a brown colour.. SECOND OBSERVATION. The firft of October, a man about thirty.three years? of âge was admitted into the hofpital. He was infën- iîble, coîd, and almoft without pulfe ; his mouth half open, and full of black blood ; his refpiration lovv, qnick, and interrupted ; his body deep yellow. Thofe who accompanied him told me, in anfwer to my queftrons, that he had been ill fome days, but did not fay how many, arfd that he had taken many médical powders fimilar to the preceding patient. Every method I made ufe of tore-animate the vital powers, were ufelefs : the patient died during the. night. The fécond I opened him ; the head faewecl nothing différent from the preceding body. The lungs even appeared in their natural ftate, except fome adhérions, but they were old and were fcmnd between the pleura and the right lobes. ( 79 1 membrane interne , fe colorant en noir à mefure que j'approchais des gros inteftins ; le canal tapiffé d'une matière noire y glaireufe fanguinolente et d'une odeur* fétide ; le foie , la véûcule du fiel, le pancréas , les reins dans un état naturel ; le méfentère livide du côté de la colonne vertébrale, fes deux feuillets écartés dans cette partie formant une poche pleine de fang noir : le fang des veines cave et porte de la même couleur ; enfin la veflie contractée contenant un peu d'urine noire et fétide , et la membrane interne parfemée de taches brunes. SECONDE OBSERVATION. Le premier Octobre on apporta à l'hôpital , un fiomme âgé d'environ 33 ans; il était fansconnaiffance,. froid et prefque fans pouls ; fa bouche était à demi ouverte et pleine d'un fang noir ; fa refpiration étak » petite , prompte et entrecoupée ; fon corps, d'une couleur jaune foncée. Les perfonnes qui l'accompah gnaient me firent dire , en- réponfe à mes queftions , qu'il était malade depuis quelques jours, fans en fixer le nombre : mais ils me dirent qu'il avait pris plufieurs médecines en poudre , de la même nature que celles du précédent. Tous les moyens que je mis en ufage , pour ranimer les forces vitales, furent inutiles : le malade mourut pendant la nuit. Le 2 , je fis l'ouverture de fon cadavre : la tête ne m'offrit rien de plus que dans l'obfervation précédente. Les poulmons me parurent dans l'état naturel , a quelques adhérences près , mais qui étaient anciennes, et qui fe trouvaient entre la plèvre et le poulmon droit» < 8«>) The pericardium contained a little ferous matter of-a deep yellow ; the heart withered, empty, and the •iight aurïcle full of very black blood. * ■ The ftomach, which I fôUhd more than double its pâturai thicknefs, contained alfo, as well as the in- teftinal canal, black blood, and bile alfo black, fome- times fnixed together, and fometimes feparate, tire internai membrane of théfe parts almoft entirely de- ftrôyed, the little that remained Was mortified, detach- ed, and floating in matter ; the mefentery, towards the inteftines, was inflamed ; the glands very much fwelled and black ; it contained yellow pus between its two membranes near the fpine ; the gall bladder was empty, the liver, fpleen, and veins in their natural ftate; the pancréas, hard and inflamed, was about twice as large as it ought to be ; the urine was black and faetid ; the internai memhrane of the bladder mortified. THIRD OBSERVATION. A man, thirty-four years of âge, of a fanguine and robuft habit, accuftomed to drinking, fell fick the i ith of O&ober, after a debauch in which he had drank •brandy to excefs. I faw him at the hofpital the firft day of the difeafe ; he had a burning heat, his fkin ■was hot and dry, his face the colour of crimfon, his eyes fparkling, he was extremely thirfty, his tonguo very dry and çovered with a fir that was pale yellow, his refpiration high and difficult, he vomited with vio- lent itrainîngs £reen and yellow bile, his pulfe was 1*1 ) Le péricarde contenant un peu de férofité , d'un jaune foncé ; le cœur était flétri et vide ; l'oreillette droite pleine d'un fang très-noir. L'eftomac que je trouvai d'une épaiffeur plus que dû double de fon état ordinaire -, contenait, ainfi que le canal inteftinal, du fang noir, et de la bile , auffi noire, tantôt mêlés enfenvble , tantôt féparés : la membrane interne de toutes ces parties était prefqu'entièrement détruite ; le peu qui en reftait s'eft trouvé abfolument gangrené , détaché et flottant dans ces matières. Le méfentère était enflammé du côté des inteftins ; les glandes en étaient très-engorgées et noires : il conte- nait du pus jaune entre fes deux feuillets, du côté de la colonne vertébrale. La véficUle du fiel éiait vide ; le foie,la rate et les reins dansl'état naturel; le pancréas dur et enflammé avait à peu près le double de fon vo- lume naturel. L'urine était noir et fétide , et la niera» brane interne de la veffie était gangrenée. TROISIEME OBSERVATION. Un homme âgé d'environ 34 ans , d'un tempéra- ment fanguin et robufte, qui avait l'habitude de s'eni- vrer, tomba malade le 11 Octobre , à la fuite d'une débauche dans laquelle il avait bu de l'eau-de-vie à l'excès. Je le vis à l'hôpital le premier jour de fa ma- ladie : il avait une chaleur brûlante : fa peau était fèche et aride ; fa figure d'un rouge cramoifi ; fes yeux étincellans. Il était extrêmement altéré ; fa langue , très fèche , était couverte d'un limon d'un jaune clair ; fa refpiration élevée et gênée: il vomiffak, ayec des efforts confidérables, de fa bile verte et jaune ; fon L ( 82 > bard arid tight, hé complained of paîhs in thé epigâf* trick région, and in the head. I had him bled in the arm, and ordered clyfters made with a décoction of flax feed, a bath, and lemonade with nitre. In the afternoon, finding the fymptoms not diminifhed^ I had him bled again. The day after, being the fécond, I had him twicé bled, and prefcribcd the famé remedy, but he threw np every liquid. The third day he experienced lafîitUde, his pulfe became intermittent, his eyes and fkin yellow, hisftools were glairoUs, mixed with blood, the abdomen was neither extended nor painful, the little urine that came from him was bloody ; in fhort, he vomitedt green ând glairous matter, mixed with blood. In this melanchdly fituation I gave him water acidu- lated with dulcified fpirits of nitre, and gave Order at the famé time to change his drink according to his fancy ; they gave him that he wifhed, but he vomited every thing immediàtely, and nothing could remain on his ftomach. The fourth he experienced weaknefs, and the Whole body was of a deep yellow, thè extremities became cold, the pulfe little and intermittent, his refpiration more difficult, the faecés continuée! to be mixed with a glairous bloody matter? and ftrengtn wore away by degrees ; in mort, he died on the 15'th of October, the beginning of the fifth day. He preferved his fenfes to the laft. By the opening of his body I found, that the ferofity contained in the ventricle of the brain was very ( &3 ) pouls était dur et ferré ; il fe plaignait de douleurs à. la région épigaftrique et à la tête. Je le fis faigner au bras ; jfordonnai des lavement faits, avec une décoction de graines de lin ; un bain et de la limonade nitrée : l'aprés midi , les fymptômes n'ayant pas diminués , je le fis faigner de nouveau. Le lendemain v qui était fon fécond jour, je le fis faigner deux fois et lui prefcrivis les mêmes remèdes , mais il vomit toute efpèce de boiffons. Le troifième jour H reffentit des laffitudes : fon pouls devint intermittent > fes yeux fe colorèrent de jaune , ainfi que fa peau : fes felles étaient des glaires mêlées de fang : le ventre n'était ni tendu ni douloureux ; le peu d'urines qu'il rendait étaient fanguinolentes, enfin. il vomiffait des matières glaireufes , vertes et jaunes x mêlées de fanov Dans cet état fâcheux , je lui fis donner de l'eau acidulée avec l'efprit de nitre dulcifié , et je donnai ordre en même-temps de changer de boiffon à fa vo- lonté- On lui donna toutes celles qu'il défira ; mais if vomiffait tout auffitôt, et rien ne pouvait refter dansv on eftomac. Le quatrième il éprouva des faibleffes : tout le corps était d'un jaune foncé ; les extrémités devinrent-froU des ; le pouls fut petit et intermittent ; la refpiration fe gêna de plus en plus ; les felles étaient toujours mêlées de glaires fanguinolentes, et les forces allèrent en décroiffant. Enfin il mourut lé 15 Octobre au matin». entrant dans fon cinquième jour. Il conferva,fa connaiC fance julqu'au. dernier moment. Par l'ouverture de fon cadavre , je trouvai que ht* . £é*ofité contenue dans Jes ventricules du cerveau étaik ■La. C «4 ) yellow ; the reft of the head oftered nothing remark- able. The lungs on the outward parts were covered with - black fpots ; in dividing them I found thty were gorged with a black frothy blood ; the humour of the pericar- dium was yellow, the heart abfplutely ernpty, its right auri.cle contained, black blood., The ftomach was extended by the air it contained, ît was almcft double the thicknefs it ought to be, and contained clots of black blood. ; the internai membrane was inflamed but unequally, the red was in fome places brighter than others, that of the duodénum and other inteftines were in the famé fituation ; dots of black blood and glairous matter of the famé çolour lined the inteftinal canal, the veffels of the mefentery were choaked and alfo contained black blood.. The bladder contained a little bloody urine, and th$ internai membrane was very much inflamed. F O U R T H OBSERVATION. The i5.th of October I faw a yo.ung man at the hofpital, about twenty fix years of âge. He wa& brought the evening before, and had been fick five days, during which he had taken three dofesof draftic powders, compofed of jalap and calomel. He was of a bilious tempérament, fmall made, and had chefnut coloured hair. He bad a great deal of fever, his fkin was burniog; hot, breathing difficult, tongue dry and very red, lie was very thirfty, and made many efforts to vomit; be had> violent pains in the abdomen, inftead of façce* (85) très-jaune. Le refte de la tête ne m'offrit rien de remarquable. Les poulmons étaient couverts de taches noires a l'extérieur : lorfque je les divifai, je les trouvai gorgés d'un fang noir et écumeux : l'humeur péricardine était jaune : le cœur abfolument vide ; l'oreillette droite contenait du fang noir. L'eftomac diftendu par l'air qu'il contenait, avait plus que le double de fon épaiffeur naturelle et renfer- mait des caillots de fang noir : la membrane, interne était enflammée , mais inégalement : le rouge était plus ou moins vif par interval; celle du duodénum et de tous les autres inteftins était dans le même état : des caillots de fang noir et des glaires de la même cou- leur tapiffaient le canal inteftinal : les vaiffeaux du méfentère étaient très-engorgés et contenaient auffi du fang noir. La veffie renfermait un peu d'urine fanguinolente ; la membrane interne était très-enflammée. QUATRIEME OBSERVATION. Le 15 Octobre, je vis à l'hôpital un jeune homme âgé d'environ 26 ans. Il était entré la veille au foir- Il était malade depuis cinq jours , pendant lefquels il avait pris trois prifes de poudres draftiques ,corapofées de jalap et de calomel. Son tempérament était billieux : il était d'une petite taille et avait les cheveux châtains» Il avait beaucoup de fièvre ; fa peau était brûlante ; fa refpiration gênée; fa langue fèche et très-rouge : il était très-altéré et faifait des efforts pour vomir : fon ventre était très-douloureux : il allait à la garde-robe et ne rendait que du fang pur ; fon pouls étajt dur et (86) pure blood came from him, his pulfe was ftrong an» fréquent, he made fome few drops of urine, with great pain, and of a deep colour. I ordered him lemonade with nitre, a fimple emul- .flon, emollient clyfters, cataplafms on the lower belly, and had ni ni bled three times in the courfe of the day. The i6th I faw no other change than the weaknefs he feit on going to ftool ; every thing he fwallowed jnftantly came up again with moft violent and painful efforts ; his beverage returned from his ftomach mixed with bleod. I tried many methods to ftop the vomit- ing, but in vain, he was in continuai agitation till death, wifhed to lie on the ground, and faid he had a fïre burniug within him ; thefe agitations terminated în weaknefs, which carried him off the i8th, at the end of the feventh day. :Qfl opening his body I made the follewing obferva- tions : the corroidal plexus was not as hngh coloured as in its natural ftate, the brain was firm, and the ven- tricles without ferofity, the finufes of the duramater contained very little blood, but of a brown red colour ; the right lobes of the lungs were much in_ flamed, the left in a natural ftate, no ferofity in the pericardium, the heart was empty, its right auricle contained a clôt of blood that did not ftick to it ; when I took it put I faw another that followed, and came from the vena cava inferior ; it was three incheslong, ;and of two colours ; the part that anfwered to the exterior of the auricle was white, and refembled the blood of thofe .who have the pleurify ; the reft, as wetf as what came out of the vena cava, was of a red brown j^ (87) ; ^ preffé ; il rendait avec douleur quelques gouttes d'uriné d'un rouge foncé. Je lui ordonnai de la limonade nitrée , une émulfiori fimple , des lavemens émoliens, des cataplafmes fur lé4 ventre, et je le fis faigner trois fois dans la journée. Le 16, je n'apperçus d'autre changement que des faibleffes qu'il reffentait en allant à la garde-robe : tout ce qu'il prenait était à l'inftant vomi avec des efforts douloureux : les boiffons reffortaient de fon eftomac > mêlées de farig. J'éffayai envain différens moyens pour appaifer ces vomiffemens. Tant qu'il vécut il fe trouva dans une agitation continuelle , et voulait fe coucher par terre ; il avait , difait-il, un feu qui le brûlait intérieurement. Cet état d'agitation fe termina par des faibleffes qui l'emportèrent le 18, à la fin de fon feptièmé jour. A l'ouverture de fon cadavre je fis les obfervations fuivantes : le plexus choroide n'était pas fi coîoré que dans l'état naturel ; le cerveau était ferme et les ven- tricules fans férofité. Le finus de la dure-mère conte- nait très-peu de fang d'un rouge brun. Le poulmon droit s'eft trouvé très-enflammé : le gauche était dans fon état naturel : point de férofité dans le péricarde. Le cœur était vide ; l'oreillette droite contenait un caillot de fang qui n'était point adhérent ; en le retirant j'en vis un autre qui lui était contigu et qui venait de la veine cave inférieure , il avait trois pouces de long , était de deux couleurs ; la partie qui répondait à la paroi antérieure de l'oreil- lette était blanche et reffemblait à la couenne du fang des plévretiques. Le refte , ainfi que ce qui fortait de la veine cave était d'un rouge brun. ( 8â) the ftomach contained blood as well as the inteftinèsj the internai membrane was much inflamed, the pylorns mortified and the inteftines had inflammatory and cangrenous fpots ; the liver white on the outfide, was gorged with very black blood, the fpleen appeared in its natural ftate, the pancréas hard and inflamed, tha bladder, which I found in its natural ftate, contained a very little red blood. FIFTH OBSERVATION. A woman, about thîrty-four years of âge, robuft, of a fanguine habit, and that had been fick about fix days, entered the hofpital the 5th of October. She told me, the firft day fhe was ill fhe had taken two dofes of draftic powders, which took no effect ; flie was very red, and violently oppreffed; her pulfe inter- mittent, hard,, and tight ; her tongue red and dry, flie was peculiarly thirfty, lier fkin hot, fhe feit a pain and tightnefs in the left hypochondria, fhe was uneafy and could not remain long in the famé place. I had her bled in thearm, and gave her lemonade acidulated withdulcified fpirits of nitre; alfo prefcribed emollient clyfters and a bath» In the afternoon, the famé fymptoms remained ; the blood that had been taken from her was abfoiutely without ferofity. I ordered a fécond bleeding, which could not take place on account of an extrême faintnefs> that feized her at the moment the furgeon was about to open the vein, he had even much difficulty in bring- ïng her to again : it feized her every time fhe rofe to ( «9 ) , L'eftomac contenait' du fang , ainfi que les inteftins; La membrane interne était très-enflammée ; je trouvai le pilore gangrené , et les inteftins parfemés de points inflammatoires et gangreneux. ; le méfentère était enflammé ; le foie bleuâtre , et l'extérieur était ^orgé d'un fang très-brun ; la rate m'a^aru dans Ion état naturel ; le pancréas était dur et enflammé ; la veffie, que je trouvai dans fon état naturel, contenait un peu d'urine très-rouge. C I N £U I E M E OBSERVATION. Une femme âgée d'environ 34 ans , robufte , d'un .tempérament fanguin et malade depuis fix jours , entra à l'hôpital le 15 Octobre. Elle me dit que , dans les premiers jours de fa maladie , elle avait pris deux dofes de poudres draftiques qui ne l'avaient pas purgée. Sa figure était très-rouge; elle était violemment oppreffée; fon pouls intermittent, dur et ferré ; fa langue rouge et fèche. Elle était fingulièrement altérée ; fa peau étaient brûlante : elle reffentait à l'hypocondre droit une douleur avec tenfion ; elle avait des inquiétudes et ne pouvait refter à la même place. Je la fis faigner du bras et lui ordonnai de la limonade acidulée avec l'efprit de nitre dulcifié : je preferivis auffi des lavemeûs émo- liens et un bain. L'après-uùdi , les mêmes fymptômes exiftaient : le Jang que je lui avais fait tirer était abfolument fans férofité. J'ordonnai une féconde faignée , qui ne put avoir lieu , à caufe d'une extrême faiblefié qui lui prit au moment où le chirurgien allait lui ouvrir la veine : on eut même beaucoup de peine à la faire revenir de cet état, qui reparaiffait chaque fois qu'elle fe fouîevait (oo) drink. The iôth I found her infenfible, and flie died fhortly after. The I7th I opened lier body and found : The finufes of the duramater full of blood and in a natural ftate, ail the veffels of the brain in the famé ftate, the corroidal plexus gorged and very red, not any ferofity in the ventricle of the brain, the fubftances of the vifcera appeared in their natural ftate. In raifing the integuments of the breaft, I found blood fpread undi'r the large right pectoral mufcle, it came, from the internai mamillary artery, which had been tore by the violence of the blood that had extra- vafated behind the fternum, had opened the intercoftal mufcles, between the third and fourth of the longribs, and fpread as I have already faid, without entering into the breaft, that is on the outfrde of the pleura ; the infide of the breaft was filled with clotted blood, the lungs were alfo fwelled witli it like fpunges, there were crevices through which blood had paffed, which filled the breaft. I found the liver a third larger than it ought to be, an élévation in the middle part of the great lobe, indi- cating to me an impofthume. I introduced my fcalpel, there came out a pint of bloody matter : the other vifcera were in their natural ftate. SIXTH OBSERVATION. A man about fifty years of âge, of a bilious tempéra- ment, hair and beard grey, came into the hofpital the lift of October. He told me he had feit great weak- ï.?fs for fome time, and had been very ill about fin ( 9* ) pour prendre quelques boiffons. Le 16 je la trouvai fans connaiffance , et elle mourut bientôt après. Le 17 je fis l'ouverture de fon cadavre et j'y trouvai : Le finus delà dure-mère plein de fang, de couleur naturelle ; tous les vaiffeaux du cerveau dans le même état : le plexus choroide engorgé et très-rouge ; point de férofité dans les ventricules du cerveau : les fubf- tances de ce vicére me parurent dans leur état naturel. En levant les tégumer s de la poitrine , je trouvai beaucoup de fa:!g épunché fous la mufcle grand pecto- ral droit ; il provenait de l'artère mammaire interne , qui avait été décbh ée par la violence du fang qui s'était extrava'é derrière le fternum , avait écarté, les mufcles intercoftaux entre la troifième et la quatrième des vraies côtes, et s'était répandu comme je l'ai dit, fans pénétrer dans la poitrine , c'eft-à-dire au .dehors de la plèvre ; l'intérieur de la poitrine était rempli de fang caillé ; les -poulinons en était gorgés comme des épon- ges , et avaient des crevaffes par où s'était épanché le fang qui rempliffait la poitrine. Je trouvai le foie plus volumineux d'un tiers qu'il ne devait être ; une élévation dans la partie moyenne et: fupérieure du-grand lobe , m'indiquant l'endroit d'un • dépôt , j'y enfonçai le fcalpel , il en fortit une pinte de pus fanguinolent : tous les autres vifcères étaient dans leur état naturel. SIXIEME ODS E R VA.TIO N. Un homme d'environ 50 ans, d'un tempérament. billieux , barbe et cheveuxgris , entra à l'hôpital le 29 Octobre ; il me dit que depuis plufieurs femames aupa- ravant il était très-faible; fon pouls était lent et pi ef- M 2. ( 92 ) W'?eks previous. He was very weak, his pulfe flow, and almoft in its natural ftate ; faid he had occafion for food, and afkcd for fomething toeat. I gave him foup, and for drink Bourdeaux wine,with water. He re- niained in the famé ftate three days, and except the weaknefs feemed well, and faid lie feit no pain. The 3ift he was oppreffed, his eyes became yellow, and pulfe weak. I preferibed him as a remedy, alinctus of water, honey, and ftyllitic oymel ; and for his corn- mon drink, water and honey. The ift of November the whole body became yellow,, his nofe bled, his tongue was covered with blood, he fpit a great deal in the a'iernoon, refpiraticn. became painful, and the extrém.ities cold ; his urine was btack, as alfo the bile he vuunted, his pulfe became intermittent, he had a pal- pitation which very much incommoded him. I pre- feribed a décoction of bark, acidulated with fpirits of vitriol, a camphorated coïXi! draught, and wine with fugar was given in table fpoonfuis. The fécond he was worfe ; to the fymptoms of the preceding day ■were joined black and bloody faces ; he vomited often» his ilreiigth infenfibly dccreXc! and he died on the mo: r.irg of the third. In the afternoon I opened his body, which was fa deep yellow, with mortified fpots, lus mouth '.'vas fufl of DÎack blood, and had a very ill fmell. I did not find any 'cXod-in the finufes of the dura- rnater, the veffels of the brain were difcoloured, the ferofity of f he ventricle yellow, and the brain firm. i he u ;gs cotirely wnhered, and mortified next the Cpme, .uii'fc.ived belv.een my iingers .-,nd fpread an C 93 ) que dans l'état naturel. Il dit qu'il avait befoin de nourriture et défira d'avoir à manger : je lui fis donner du bouillon , de la foupe , et pour tifanne , du vin de Bordeaux , coupé avec de l'eau. Il eft refté trois jours dans le même état, et, à la faibleffe près, il avait l'ait» de jouir de la meilleur fanté ; rien , difait-iî, ne lui fai- fait mal. Le 31 il fut oppreffé ; fes yeux devinrent jaunes ; il touffa beaucoup ; fon pouls était faible : je lui preferivis un lok compofé d'eau , de miel , d'oximél fcyllitique > et pour boiffon ordinaire , de l'eaU miellée. Le premier Novembre tout fon corps devint jaune ; fon nez faigna ;. fa langue fe couvrit de fang : il en cra- cha beaucoup dans l'après-midi ; fa refpiration devint pénible et fes extrémités froides. Ses urines étaient noires ainfi que la bile qu'il vomit ; fom pouls devint intermittent: il eut des palpitations qui l'incommo- «l.iient beaucoup. Je lui preferivis une décoction de quina acidulé avec de l'efprit de vitriol, une potion camphrée et cordiale, et du vin fuçré., pour lui être donné par cuilerées. Le 2 il fut plus mal : aux fymptômes de la veille le joignirent des felles noires et fanguinolentes ; il vomit très-fréquemment : fes forces diminuèrent infenfible- ment et il mourut le 3 au matin. L'après-midi j'ouvris fon cadavre qui était d'un jaune foncé , parfemé de taches gangreneufes ; h bouche était pleine d'un fang noir, et il répandait une très-mauvaife odeur. Je ne trouvai point de fang dans le finus de la dure- mère ; les vaiffeaux du cerveau étaient décolorés ; la férofité des ventricules était jaune et le cerveau ferme. Les poulmons entièrement flétris et gangrenés du ç$:é de la colonne vertébrale s'écrafaient entre mes ( 94 ) infectious fmell ; the pericardium contained a little yellow ferofity, the heart of an êxtraordina»-y fi'^p, almoft double that of the moft rebuit man, the iniiJe had the appearance of having betti waflied, and had lîot the leaft drop of blood ; the right auricle was :A fwelled, after having divided it there came out a clôt that was not adhéfive, but refembled the fat of the cellular membrane by its confiftency and yellow cobur, as well as the fit under the ligaments of the lo'Aer abdomen ; thefe fubftances weighed three ounces and fome grains. I found the liver in its natural ftate, the gall bladder contained very little bile, the fpleen was black, foft, and gave way between my fingers like jelly.; the fto- mach, as well as the inteftines, contained black and bloody tnaïter, the interml membrane was inflamed^ that of the duodenun ftiil more, and that of the intef- tines mortified ; -the mefentery next the fpine was livid ; the bladder contained black urine. SEVENTH OBSERVATION. The 27th of October a man about ^hXîy-eight was brought to the hofpital. He was infenfible almoft without pulfe, cold, mouth half open, eyes yellow, open, and fixed. I had large blifters applied to the legs, and hot bricks to the exTemitie; ; I ordered a cordial draught in café he fhould be abîe 'o fwallow it ; ail thefe mc?.:is united operated infenfibly : the 3©th he reco- vered his fenfes and fpeech, told me he had been ili eight ciavs when brought :o the hofpital. I found him ( 95 ) doigts et répandaient une odeur infecte. Le péricarde contenait un peu de férofi é j:;une ; le cœur ét.:it d'un volume extraordinaire et pre'quedu double de celui de l'homme le piûs fort : il avait l'air d'avoir été lavé, et; r»e contenait pas une goutte de fang : l'oreillette droite était diftendue : après l'avoir divifée , il en fortit un corps qui n'était point adhérent, femblable au tiffa cellullaire , graiffeux par fa confiftance et par fa couleur jaune, ainfi que l'était la graiffe fous les tégiunens du bas ventre. Cecorps pefait trois onces et quelques grains» Je trouvai le foie'dans l'état naturel : la véficule du- fiel contenait très-peu de bile : la rate noire, molle et s'écrafant entre mes doigts cpmme une gelée : l'eftomac contenait, ainfi que les inteftins, des matières noires 3 mêlées de fang ; la membrane interne était enflammée: celle du déodénum davantage , et celle des inteftins gangrenée ; le méfentère , du côté de la colon;ie ver- tébrale , était livide : la veffie contenait de l'urine noire* SEPTIEME OBSERVATION. Le 27 Octobre , on apporta à l'hôpital un homme' âgé d'environ 38 ans : il était fans connaiffance , pref- que fans pouls , frokl ; fa bouche à demi ouverte , fea yeux jaunes , ouverts et fntés. Je lui fis appliquer de larges véficatoires aux jambes, et des briques chaudes aux extrémités : j'ordonnai une potion cordiale au cas qu'il fut en état de l'avaler. Tous ces moyens réunis opérèrent infenfiblement. Le 30 il recouvra la parole et la connaiffance ; il me dit qu'il était malade depuis huit jours lorfqu'on le porta à l'hôpital ; je le trouvai affex bien pour efpérer de le guérir ; en conféquence je le fis tranfporter de la falle des agonifans où il avait été mis, dans une autre faLe» (96) fo well as t.o give me the hope of curing him, confe* quentlv had him carried from the chambers of the dying into another room. The fécond, he refufed the décoction of the bark which I had ordered, he 'took creamed rice and diet drinks, he continued tolerably well till the 5th, on which day his pulfe became little and concentred, the blifters dried up, the extremities became cold and livid. I again ordered the décoction of the bark, and à draught, antiputrefcent and cordial. I had the blifters dreffed with the unguent of ftorax, his extremities were fomented, but ail was ufelefs—the progrefs o€ the mortification increafed every day, the flough fell from the blifters ; the 8th, fuppuration was re-efta- blifhed, the patient took ail they gave him, every fonction was perfect, and he faid he feit no pain ; he preferved his fenfes till the nth, on which day he again became infenfible, his pulfe intermittent and fcarcely perceptible, he had an infectious fmell, the breath from his lungs was cold and ftinking, he was at length in fuch a ftate as to be unable to fwallow, he had convulfive motions in the tendons. He died the I2th in the morning; in the afternoon I opened him, and found : Black blood in the finufes of the durarmter, the reft in its natural ftate, the lungs mortified, heart withered of a flabby confiftency, and containing black blood ; the ftomach and vifcera of the abdomen in its natural ftate, the mortification of the lower extremities ex- tended to the middle of the leg, that of the hands had not paffed the fécond joint of the fingers, but in both it had penetrated to the bone. <9ï) Le i, il refufa de prendre la décoction de quina que je lui avais prefcrit ; il prit la crème de riz. et les boiffons \ il continua d'aller affez bien jnfqu'au 5 , jour où fon pouls devint petit et concentré ; les véficatoires fe fé- chèrent ; les extrémités devinrent froides et livides. Je le remis à l'ufage de la décoction de quina et d'une potion anti-putride et cordiale : je fis panfer les véfi- catoires avec l'onguent ftirax ; on fomenta les extré- mités ; mais tout fut inutile : la gangrène faifait chaque jour de nouveaux progrès. Les efcares des véficatoires tombèrent. Le 8 , la fupuration fe rétablit : le malade prenait tout ce qu'on lui donnait : il faifait bien toutes fes fonctions, et n'éprouvait, à ce qu'il difait, aucune douleur. Il conferva fa connaiffance j'ufqu'au 11 , jour où il retomba dans l'affaiffement : fon pouls devint in- termittent et à peine fenfible ; il rendait une odeur infecte : l'air qui fortait de fes poulmons était froid et puant, il devint au point de ne pouvoir plus rien ava- ler. Il avait des fouhre-fauts dans les tendons , des mouvemens convulfif/dans les mufcles fronteaux , et il mourut le 12 au matin. L'après midi je l'ouvris et je trouvai : Du fang noir dans le finus de la dure mère : le refte était dans l'état naturel. Les poulmons gangrenés : le cœur flétri , d'une confiftance molle et contenant du fang noir. L'eftomac et tous les vifeères du bas ventre me pa* rurent dans leur état naturel. La gangrène des extrémités inférieures s'étendait jufqu?à mi-jambe : celle des mains n'avait pas dépaffé les fécondes phalanges des doigts ; l'une et l'autre pé- nétraient jufqu'aux os. N ( 9§ ) EIGHTH OBSERVATION. The i7th of November I faw a young man abolît twenty-five yearsof âge. He had been brought to the hofpital the evening before, and told me he had been ill five days ; he had a high fever, his fkin was burning about the body, though his extremeties had only their ufual heat ; he complained of a feeming fire in the infide ; was thirfty, his tongue and lips black and dry, his refpiration laborious and fréquent, the breath from the lungs confiderably hot, his eyes very yellow, his perfon livid and very thin, inftead of faeces glairous yellow frothy matter came from him, his urine was red, he threw up ail he drank, became worfe and died the ic;th, the feventh day of his difeafe. The 20th, I opened his body : the lungs were fpotted with red and black, the pericardium contained a little yellow ferofity, in the heart was found blood of a pale red colour. The liver was of an olive green colour, in the inte- rior as well as exterior parts ; the gall bladder of an extraordinary fize, it floated in the abdomen, ex- tended to the inferior part of the illiac région, and was marbled with black; I took it out with care, and weighed it with the bile it contained ; I found it twelve ounces three drachms ; the bile when put in a vafè wns of a green black colour, and. of the confidence of ï white of egg. t The fpleen was hard on the outfide, the infide re- fembled conferve of red rofes by its confiftency and red colour ; the ftomach was contractée!, and did not ( 99 y HUIT IE ME OB S E R V A T I O N. Le 17 Novembre, je vis un jeune homme d'environ vingt-cinq ans : il était à l'hôpital de la veille au foir* Il me dit qu'il était malade depuis cinq jours. Il avait une forte fièvre ; fa peau était brûlante au tronc, et fes extrémités n'avaient qu'une chaleur ordinaire. Il fe plaignait d'un feu interne qui le brûlait ; il était altéré : fa langue et fes lèvres étaient noire&et fèehes : fa refc piration laborieufe et fréquente : l'air qui forfait de fes poulmons était d'une chaleur confidérable : il avait les yeux très jaunes, la figure livide et décharnée ; il ren-* dait fréquemment par les felles des matières jaunes , glaireufes et écumeufes ; fés urines.étaient rougCs : il vomiffait toute efpèce de boiffons : fon état.empira et il mourut le 19,, le feptième jour de fa maladie. Le 20 je fis l'ouverture de fon cadavre : les poulmons étaient tachés de noir et de rouge : le péricarde contenait un peu de férofité jaune ,.et j'ai trouvé dans le cœur du., 5-fang d'un rouge pâle-. % Le foie avait la couleur d'un verd d'olive , tant ex- - térieurement qu'intérieurement : la véficule du fie était d'un volume extraordinaire : elle flottait dans le bas-ventre, et s'é tendant jufqu'à la partie inférieure de la région iliaque : elle avait la couleur, du marbre noir : je-l'ai enlevée avec précaution , et je l'ai pefée avec la bile qu'elle contenait ; j'ai trouvé,douze onces rrois gros, ou quatre-vingt dix-neuf gros. Le bile mife dans un vafe avait la couleur d'un gros verd noir , et fa confiftance du blanc d'œuf. La rate était dure à l'extérieur : l'intérieur reffew* olait à de te conferve de rofe, rougerpar la confiftar. c- , N. a. ( 10© ) contain any thing, the internai membrane was fl'ightîy inflamed, that of the duodénum in the famé ftate ; th«- inteftines contained glairous yellow frothy matter, the internai membrane had fpots flightly inflamed ; the pancréas hard, red, and rather larger than in its natu- rai ftate ; the internai membrane of the bladder in- flamed, the urine extremely red, the inefentery and pypîon contained no fau NINTH OBSERVATION. A woman, about twenty-eight years of âge, robufr, and of a fanguine habit, entered the hofpital the; 30th of September. She was attacked with the fever two days before ; her refpiration was fliort, quick, and hot ; pulfe hard and tight, face red, eyes watery and bright, fkin hot and dry ; fhe had pains in the head and epigaftrick région, her Urine was in fmall quantity and very red, fhe vomited white glairous matter of fo ftrong an acid as to fet her teeth on edge, her tongue dry aod red, accompanied by exceffive thirft. I prefcribed bathing, and bleeding in the arm, which I had repeated in the afternoon, and gave her as a beverage, water mixed with volatile concreted alkali, in each bottle I put ten grains and two ounces of fimple fyrup. The next day, being the third, fhe was affected with the famé fymptoms, and fe.lt fuch extrême uneafinefs, as to be continually wifhing to change her place ; the remédies were continued as before, with the addition of ten grains of fait of tartar, and lemon jujce, to be "C ioi ) et par la couleur : l'eftomac était referré et ne conte- nait rien : la membrane interne était légèrement enflammée : celle du duodénum était dans le même état: les inteftins contenaient des matières glaireufes, jaunes et mouffeufes : la membrane interne avait de légères taches d'inflammation : le pancréas était dur , rouge et un peu plus gros que dans l'état naturel : La membrane interne de la veffie était enflammée : les uri- nes extrêmement rouges : le méfentaire et l'épiploon ne contenant point de graiffe. NEUVIEME OBSERVATION. Une femme d'environ 28 ans, robufte , d'un tempé- rament fanguin , entra à l'hôpital le 30 Septembre ; il y avait deux jours qu'elle avait la fièvre : fa refpiration était petite , fréquente et chaude : fon pouls dur et fec : fon vifage rouge ; fes yeux larmoyans et briîlans ; fa peau sèche et brûlante. Elle avait des douleurs à la tête , et à la région épigaftrique ; fes urines étaient rares et très-rouges : elle vomiffait des glaires blanches et d'une acidité fi forte qu'elle avait les dents agacées ; fa langue était rouge et sèche : elle était très-altérée. Je lui preferivis une faignée du bras que je fis réitérer; l'après-midi elle prit un bain. Je lui donnai pour boit- fon , de l'eau mêlée avec de l'alkali volatil concret , dort je faifais mettre dix grains dans chaque bouteille , et deux onces de firop fimple. Le lendemain , qui était fon troifième jour, elle fut tourmentée par les mêmes fymptômes que la veille et par un mal-aife général qui l'obligeait de changer de place à chaque inftant. Je lui fis continuer les mêmes .remèdes, auxquels j'ajoutai dix grains de fel de tartre ( 10a ) taken at the moment of effervefcence, and repeated twice a day, alfo every half hour a grain of camphire, with three grains of nitre in form of a bolus. In the afternoon flie was lefs agitated ; her pulfe a little dilated, the vomiting and p.in in the epigaftrick région ceafed about noon ; her tongue was moift, and a little white ; fhe complained of pain in the reins. The bolus and alkalifed water were continued as before. The fourth day in the morning, her tongue was afh- coloured, and mouth clammy ; fhe had two évacuations* of green, bilious, frothy, yellow matter. I prefcribed balf an ounce of cream of tartar, and two grains of emetic tartar, to be diffolved in a pint of water, and taken in three dofes, at the diftance of an hour each, obferving not to repeat them, if either produced vomit- ing two or three times. In the afternoon fhe was without fever, with a moifture on the fkin, had taken the whole of the remedy, and vomited five times white gîair, mixed with green bile ; fhe had alfo eight motions. I ordered ftrong broth, creamed rice, and for the evening (as fhe had been deprived of fleep from the time fhe fell fick) a jalap, compofed of fifteen drops of liquid laudanum, four ounces of common water, and an ounce of fimple fyrup. The fiftb day paffed without fever; flie took creamed rice, and the ufual drink. r*"he following day I gave her a cathartic. The feventh paffed without fever» ( 103 ) avec du jus de citron, pour être pris su moment de l'effervefcence. Ce remède devait être réitéré deux fois dans la journée , et elle devait prendre toutes les demi-heures un bol compofé d'un grain de camphre et- de trois grains de nitre. L'après-midi elle fe trouva moins agitée i fon pouls était un peu développé : le vomiffement et la douleur de la région épigaftrique avaient difparus à midi ; fa langue était humide et un peu blanche : elle fe plai- gnait d'une forte douleur aux lombes : je lui continuai les bols et l'eau alkalifée. Le quatrième jour au matin, elle avait la langue d'un blanc fale , la bouche pateufe. Elle avait rendu devïx fois , par les felles , des matières bilieufeS ,. jaunes et vertes. Je preferivis une demi-once de crème de tartre et deux grains d'émétique , dans une livre d'eau, pour être pris en trois dofes, à une heure de diftance , es obfervant de ne pas donner la féconde ou la troifieBie, an cas que la première ou la leconde eut opéré deux ça trois vomiffemens. L'après-midi je la trouvai fans fièvre, la peau hu- mide. Elle avait pris la totalité du remède , et avais vomi cinq fois des glaires blanchâtres , mêlées de hils verte : elle avait été huit fois à la feïle. Je lui fis donner' lin bouillon fort, une crème de riz pour le foir. Comme elle avait été privée du fommeil depuis qu'elle était tombée malade, j'ordonnai un julep avec quinze gouttes de laudanum liquide , quatre onces d'eau commune et une once de firop fimple. Le cinquième jour fe paffa fans fièvre : elle prit de la crème de riz, but de la tifanne ordinaire , et le len- demain je la nurgeai. Le feptiéme fe paffa éga]emeu$ f 104 > The eighth fhe again took an opening medicine, ançt was then fent among the convalefcent, where fhe reco- vered, and left the hofpital in^perfect health. TENTH- OBSERVATION. ; The 30th of September I faw a yoUng man, about tvventy years of âge, of a fanguine habit, who had been ill two days, and was bled at home. His refpira- tion was high, pulfe quick and fhort, face inflamed, eyés fparkling, fkin dry and hot ; he had pains about the heart and in the head, his tongue waa red and dry, he was thirfty, and vomited yellow matter with vio- lence ; for fome days he had been coftive, his urine) was red and in fmall quantity. I prefcribed bathing, emollient clyfters, water aci- dulated with fixed air for common drink, and boluffes of camphire and nitre. The following day, the third of the difeafe, the fymptoms were the famé, as was the remedy. The fourth, the fymptoms had diminifhed ; his tongue was incrufted but moift, he had a difagree- able tafte, and had not vomited fince thé night ; his abdomen was fwelled, but not painful. I prefcribed an ounce of cream of tartar in water and fyrup, which remedy produced five or fix évacuations of white glair* pus matter ; in the afternoon he took broth feveral times. The fifth day he was much agitated, changing his place continually ; the fymptoms of the third re» turned with equal violence, and the famé remédies were continued. The fixth day he was much fatigued, had neithetf flept nor vomited ; he had a paio in the loins,. that of ( *o5 > fans fièvre. Le huitième elle fut repurgée , et l'après- midi je l'envoyai aux convalefcens, où elle s'eft bien remife. Elle eft fortie de l'hôpital jouiffant d'une par- faite famé. DIXIEME OBSERVATION» Le 30 Septembre je vis à l'hôpital un jeune homme d'environ 20 ans ; d'un tempérament fanguln : il était malade depuis deux jours et avait été faigné chez lui» Sa refpiration était haute , fon pouls vif et preffé , fon vifage enflammé , fes yeux briîlans, fa peau fèche et brûlante ; il avait des douleurs aux précœurs, à la tête fa langue était rouge , fèche ; il était altéré et vomifl fait avec efforts des matières jaunes. Depuis plufieurs jours il était conftipé : fes urines étaient rouges et peu, abondantes. ' Je lui preferivis un bain, des lavemens émo'iens ,'de l'eau acidulée avec l'air fixe , pour boiffon ordinaire et des bols avec le camphre et le nitre* Le lendemain, fon troifième jour , les fymptômes fe trouvant les mêmes , il continua les mêmes remèdes. Le quatrième tous les fymptômes avaient diminués , fa langue était chargée et humide : il avait la bouche mauvaife ; il ne vomiffait plus depuis la nuit ; fon ventre était tendu , fans être douloureux. Je lui fis prendre Une once de crème de tartre dans de l'eau et du firop* Ce remède produifit cinq à fix évacuations de matières gïaireufes et blanches. L'après-midi il prit plufieurs bouillons. Le cinquième jour il fut agité ; il changeait de pofi tion à chaque inftant : tous lés fymptômes du trois , re- parurent avec la même violence : il continua les mêmes remèdes. O C 106 ) the head and epigaftrick région had left him ; thé abdomen was fwelled but not painful. The feventh day he was very uneafy, vomited green and yellow bile, and almoft ail lie drank. ; with the abdomen painful, the head-ach returned, his breath was fhort and quick, pulfe weaker, fhewing an approàth- injg ftate of debility. In the afternoon he had an évacuation of white and glairous matter, the head-ach and vomiting ceafed, repiration became eafier, which determined me not to appiy blifters ; but I ordered creamed rice, and wine with fugar. to fupport his ftrength. On the eighth he was oppreffed ; I gave him wine and water, creamed rice, and wine with fugar. The ninth he was much agitated, with the abdomen fwelled and painful, he threw up ail he drank, his refpiration was much confined ; about two in the afternoon a a bloody flux appeared ; it was glairous and of a fœtid fmell, then the vomiting ceafed, refpiration became free, and though he had feveral évacuations, was not fo weak as in the morning. The tenth the flux con- tinued. The eleventh it was more confidérable, fwelling of the abdomen continued, the pulfe was waving, and the fkin moift. The twelvth and thirteenth paffed tolerably well, the flux being lefs ; his tongue was covered with a fir of a dirty white colour. ( 107 ) Le fîxième jour il était très fatigué ; il n'avait point dormi : il ne vomiffait plus : il avait une douleur aux lombes; celle de la tête et des, précœurs avait difparjae , fon ventre était tendu fans être douloureux. Le feptiême jour fut très-orageux ; il vomit de la bile verte et jaune, et prefque toutes les boiffons : il fe trouva fort agité ; fon ventre était douloureux ; le mal de tête revint : fa refpiration était.petite et fréquente ; fon pouls, moins vif,, annonçait un état prochain de fai- bleffe. L'après-midi il fut à la garde-robe et rendit des glai- res blanchâtres et jaunes : le mal de tête et lés vomif- femens difparurent : la refpiration devint plus facile , ce qui me détermina à ne pas employer les véficatoires. J'ordonnai du vin fucré. et des crèmes de riz pour fou- ' tenir Ces forces. Le huitième jour il fe trouva fort accablé ; je lui fis donner pour boiffon ordinaire du vin et de l'eau : il prit auffi du vin fucré et des crèmes de riz. Le neuvième jour il fut très-agité ; fon ventre était gonflé et douloureux : il vomiffait loutes les boiffons : fa refpiration était très-gênée : vers les deux heures après-midi il fe déclara un cours de ventre fanguinolent, glaireux et infecte : alors le vomiffement difparut, la refpiration devint libre , et quoiqu'il allât fouvent à la felle , il était moins faible que le matin. Le dixième jour le cours de ventre continua. Le onzième il devint plus confidérable ; mais l'enflure du ventre diminua : le pouls devint ondulant, et la peau-. humide.. Les douze et treizième fe paffèrent affez bien ; le cours de ventre fut moins confidérable ; la tangue était épaiffe et d'un blanc fais, O 2^ ( I°* ) The fourteenth day paffed without fever. I admini- ftered three drachms of rhubarb, and two ounces of manna. This inedicine had a good eftect ; the blood totally difappeared after the two firft évacuations, the fever alfo gave way, and did not return. On the fixteenth he took a fimilar dofe ; and on the feventeentlî was fent among the convalescent, from whence he went out in perfect health. ELEVENTH OBSERVATION. The feventeenth of October a man was brought to the hofpital, about forty-five years of âge. He was infenfible, with his mouth open, tongue and teeth, black, the body cold, and almoft without pulfe, refpi- ration was fhort and flow : he was placed on his arrivai Jn the chainber with thedying. I prefcribed at antipu- trefcent, and cordial draught, ordered hot bricks to his extremities, and wine with fugar to be given him. He remained in the famé ftate till the I9th, when I found the pulfe raifed, his fenfes returned, and tongue was moift. He complained of a pain in the genitals, which were much enlarged ; the tefticles, fpermatic cords, and fcrotum were muçh fwelled, the latter was covered with blifters and gangrenous fpots ; the pénis was four times as large as it ought to be, and covered with fpots like the fcrotum; the prépuce formed a. phimofes. I ordered a ftrong décoction of bark, acidulatedwith fpirits of nitre ; a quarter of a glafs was taken every hour, and a table fpoonful of a camphorated draught every half hour ; his ufual drink was water acidulated ( i°9 ) Le quatorzième jour il était fans fièvre ; je le purgeai avec trois gros de rhubarbe et deux onces de manne. Cette médecine eut un affez bon effet, et après les deux premières felles , le fang difparut tout-à-fait. La fièvre céda également et ne revint plus. Le 16 il reprit une pareille médecine et je l'envoyai le 17 parmi les conva. lefcens, d'où il eft forti bien portant. ONZIEME OBSERVATION. Le 17 Octobre on apporta à l'hôpital un homme âgé d'environ 45 ans : il était fans connaiffance ; la bouche ouverte , la langue , les lèvres et les dents noires ; le corps froid et prefque fans pouls : la refpiration était petite et rare. Je le fis mettre , en arrivant, dans la falle des agonifans. Je preferivis une potion cordiale et anti-putride, et j'ordonnai qu'on lui appliquât des bri- ques chaudes aux extrémités : je lui fis auffi donner du vin fucré. Il refta dans le même état jufqu'au 19 , que je trouvai fon pouls élevé. La connaiffance lui était reve- nue ; fa langue était humide ; il fe plaignait d'une douleur aux parties génitales , qui fe trouvaient d'un volume confidérable. Les tefticules et les cordons des vaiffeaux fpermatiques fe trouvaient engorgés , ce qu» rendait le fcrotum tendu et luifant : il était, de plus, couvert de taches gangréneufes et de phlyetènes : la verge avait un volume quatre fois plus confidérable que dans l'état naturel ; la peau qui la recouvre étaiteomme celle du fcrotum ; le prépuce formait un phimofis. Je lui fis donner une forte décoction de quina acidulée avec l'efprit de nitre , pour prendre un quart de verre toutes les heures , avec une cuillerée , à bouche , de nQtiou camphrée toutes les demi-heures: fa boiffon ( »o ) with fixed air ; his food creamed rice. An emollient cataplafm was put on the genitals. The 2oth I found him much better, but the mortifi- cation had fixed on the pénis. I made an incifion as deep as the part would admit, and had the poultices compofed with fpirits of turpentine, and camphoratedi fpirits of wine ; the internai remédies were the famé. The2ift I took away the fkin that was loofe from the incifion of the preceding evening ; the part was dreffed with the unguent of ftorax, and cataplafms applied as before upon the tefticles. The 2zd the fuppuration began ; as it graduaîly augmented the other parts decreafed, and affumed their natural fize. This patient left the hofpital perfectly re-eftablifhed,, after having taken the décoction of bark, and water acidulated with fixed air for a length of time ; when he ceafed their ufe the fuppuration became bad, and fever returned. His cure was compleated by cathar- tics, adminiftered in proportion as the fuppuration dried upj and the cicatrice formed. TWELVTH OBSERVATION. . The third of November a young girl between twelve and thirteen was brought to the hofpital. She told me fhe had been ill feveral days ; her eyes and fkin were very yellow, the latter dry and of a burning heat ; fhe was thirfty, with a quick pulfe, and interrupted perfpiration ; fhe had an hemorrage from both mouth and noftrils, the blood from the latter was very red, the drops that fell on the fides of the bafon appeared compofed of little globules which wére' not âdhefive. (m ) ordinaire était de l'eau acidulée avec l'air fixe , et fa. nourriture , de la crème de riz. Un cataplafme émolient et réfolutif fut appliqué fur les parties génitales. Le 2© je le trouvai affez b:en , mais la gangrène était décidée fur toute la verge. Je fis des fcarifications auffi profondes que le permettaient les parties fur lefquelles agiffait mon infiniment : je fis animer les cataplafmes avec de l'efprit de térébentine et l'efpritde vin camphré. Ouant aux remèdes intérieurs ils furent les mêmes. Le 21 j'emportai tous les lambeaux formés par les incifions de la veille, et cette partie fut panfée avec l'onguent ftirax : on mit le même cataplafme que la veille, fur les tefticules. Le 22 la fupuration commença à s'établir; à mefure qu'elle augmentait , les autres parties fe dégorgèrent et reprirent leur volume naturel. Ce malade eft forii de l'hôpital très-bien portant : après avoir fait ufage de l'eau acidulée avec l'air fixe et de la décoction de quina pendant long-temps. Dès qu'il en difeontinuait l'ufage, la fupuration devenait d'une mau- vaife qualité et la fièvre reprenait. Sa guérifon s'eft terminée par quelques purgatifs , pris à mefure que la fupuration tariffait et que le cicatrice fe formait. DOUZIEME OBSERVATION. Le 3 Odobre, après-midi , on apporta à l'hôpital une jeune fille d'environ 12 ans. Elle me dit qu'elle était malade depuis fept jours. Elle avait, les yeux et la peau très jaunes ; une hémoragie par le nez et par la bouche ; la peau fèche et d'une chaleur acre ; elle était altérée ; fa refpiration était entrecoupée et fon poulç preflé : les gouttes de fang qui tombaient fur les bords du vafe, paraiffaient compofées de petits globules diftans les uns des autres. ( 112 ) I prefcribed a camphorated draught, and for commoti drink, water acidulated with fixed air. The following day the heat of the fkin diminifhed, but the other fymp- toms reraained ; to the remédies already given, ï added a décoction of bark, acidulated with fpirits of vitriol ; and as the patient was very weak, fhe had ' during the day four cups of veal broth, in each of which was infufed half a drachm of gum dragant in powder ; fhe alfo took fome .fpoônfuls of fweetened red wine. The oth, fhe complained of a fore throat. I made her a gargle with a mixture of water, ftyllitic oxymel, and honey, acidulated with fpirits of vitriol. The hemorrage continued with the famé force till the i3th, on which day it was more confidérable ; the I4th it entirely difappeared, as did the other fymptoms ; the remédies were then laid afide, and fhe continued to recover. I gave her a cathartic fome days after, and fent her to the convalefcent, from whom fhe went out perfecth/ recovered. THIRTEENTH OBSERVATION. The 27th of September a young woman, about twenty-fix years of âge, was brought to the hofpital. 'She was of a phlegmatic conftitution, and had a fit of ficknefs a fhort time before. She was attacked with the fever in the morning ; her fkin was dry, tongue and lips in the famé ftate ; fhe feit a laffitude and pain in the epigaftrick région, fhe had a difliculty in breathing, and was thirfty ; her urine was excoriating and in fmall quantity. ("3 3 Je lui Bs prendre une potion camphrée, de l'eau" acidulée avec l'air fixe pour boiffon ordinaire. La chaleur de la peau diminua , mais les autres fymptômes fe laiffaient encore voir. J'ajoutai aux remè- des de la veille, une décoction de quina acidulée avec l'efprif de vitriol; et comme la malade était très-faible, j'prdonnai qu'on lui donnât , dans la journée, quatre bouillons de veaU , dans chacun defquels je fis délayer demi-gros de gomme adragante en poudre ; elle prif. auffi quelques cuillerées de vin rouge fucrp. Le 9 elle fe plaignit d'un mal de gorge : je la fis gargarifer avec un mélange d'eau d'oximel fcylitique et de miel acidulé avec l'efprit de vitriol. L'hémoragie continua avec la même force jufqu'au 13 : ce jour elle fut plus confidérable. Le 14 elle difparut tout-à-fait, ainfi que les autres fymptômes : elle ceffa les remèdes et fe porta de mieux en mieux : je la purgeai quelques jours après, et l'envoyai parmi les convafefcens, d'où elle eft fortie parfaitement rétablie. TREIZIEME OBSERVATION. Le 27 Septembre on apporta à l'hôpital nne &M& âgée d'environ 26 ans , d'un tempérament pituiteux. Elle avait fait une maladie depuis peu : la fièvre l'ayak prife le matin ; fa peau était aride , fa langue et fes lèvres fèches : elle reffentait des laffitudes , des dou* leurs à U région fépigaftrique •' fa refpiration était difficile : elle était altérée : &> .urines r^ft5 ; nn^g&s et jcui/anjfcs. P ( "4 ) I prefcribed a cooling antiputrefcent draught, and water acidulated withdulcified fpiritof nitre, fweetened with fimple fyrup. The fécond fhe became yellow, and vomited bile of différent colours. The third the yellow was deeper, ail the fymptoms of the fécond day had increafed with, violence, the vomiting fatigued her very much ; to avoid the pain fhe refufed to drink : at night her tongue was covered with blood. The fourth a quan- tity came From both mouth and noftrils; fhe was exceffively weak. The fifth her pulfe was low and intermittent, fhe loft much blood, and was greatly oppreffed ; her ten- dons were much convulfed. I ordered blifters to her legs, and prefcribed décoction of bark acidulated with fpirits of vitriol, wine with fugar, and broth with gum dragant, as in the preceding café. In the evening fhe was fenfelefs, and almoft without pulfe ; fhe mecha- nically applied her fingers to her nofe, which fhe pinched, and covered her face with the black blood that came from both mouth and noftrils ; her face was entirely yellow, mouth and eyes half open, which gave her a moft hideous appearance. I had hot bricks applied to her extremities, which were cold, as alfo upon the blifters ; and ordered a cordial draught to be given in jpoonfuls, when fhe fliould be able to fwallow. The fixth I found her better, but her fenfes were imperfect apd ideas confufed ; fhe fwallowed mecha- nically ail that was put in her mouth ; the blifters roff f»5) Je lui fis prendre Une potion anti-putride et tempé- rante , de l'eau acidulée avec l'efprit de nitre dulcifié^ et édulcorée avec du firop fimple. Le 2 elle devint jaune et vomit de la bile de diverfes couleurs. Le 3 la couleur jaune était plus foncée : tous les fymptômes des premier et fécond jours s'étaient développés avec violence : le vomiffement la fatiguait beaucoup , et afin d'en éviter les douleurs, elle refufait toutes fortes de boiffons. Le foir fa langue fe couvrit de fang. Le 4 elle en rendit beaucoup par le nez et par la bouche : elle était d'une faibleffe confidérable. Le 5 fon pouls était petit , intermittent : elle per- dait beaucoup de fang et fe trouvait très-oppreffée : les tendons avaient des mouvemens convulfifs. Je lui fis mettre des véficatoires aux jambes : je preferivis une décoction de quina acidulée avecl'efpritdevitriol^duvitr fucré et du bouillon avec de la gomme adragante, comme dans l'obfervatïon précédente. Le foir je la trouvai fans connaiffance et prefque fans pouls : elle portait machinalement les mains à fon nez, qu'elle pinçait : fe barbouillait la figure avec le fang noir qui" fortait de fa bouche et de fon nez ; fon vifage était entièrement jaune ; là bouche était à demi-ouverte,, ainfique fes yeux ; ce qui lui donnait l'air d'un fpectre hideux : fes extrémités étaient froides : j'y fis appliquer des briques chaudes , ainfi que fur lès véficatoires. J'ordonnai une potion cordiale , pour être prife par cuillerée , lorfqu'elle pourrait avaler. Le 6 je la trouvai moins mal ; elle avait une connaif- fance très-imparfaite; fes idées étaient diffufes ; elle avalait machinalement ce qu'on lui mettait dans la bou- che : lés véficatoires qui avaient très-bien pris , dor» well, and difcharged thick pUs. I fupported her with cordialifed tincture of bark, wine, and broth. The feventh fhe relapfed, and was as on the fifth ; the blifters Were covered with a dry gangrenous flough, aid the hemorrage continued. I found her in a defpe- rate fituation, ând had her warmed with hot bricks as before. The eighth, ninth, and tenth fhe was the famé, and did not recover her fenfes till the eleventh ; then the mortified flough fell from the blifters, and fuppuration was great. She continued the acidulated bark till the îwentieth, when the hemorrage ceafed ; fhe alfo ufed a détergent gargle, to brace and cleanfe the infide of the mouth, which was excoriated and covered with little uleers, her lips were in the famé ftate and fwelled. I made ufe of means to fuppor.t her ftrength, gave her cathartics when the blifters dried up, and fent her among the convalefçent, where fhe entirely recovered. FOURTÊENTH OBSERVATION. The third of December, a woman about thirty-eight years of âge, robuft, and of a fanguine habit, had been taken il] the evening before. She had pains in the head and back, her face was red, refpiration fhort and quick, fkin dry and of a burning heat, tongue alfo dry and red ; fhe was thirfty, with a hard and tight pulfe her abdomen painful, but not fwelled ; flie was bled twice that day, had emollient clyfters, and chicken water with nitre* ( H7 ) nérent beaucoup de férofité : je là fisfoutenir avec une décoction de quina cordialifée , du vin fucré et d\ï bouillon. Le 7 elle tomba dans l'état du 5 ; les véficatoires étaient couverts d'efcares gârigténeufés et feches : l'hémoragie continuait : je la trouvai dans un état défefpérant : je la fis chauffer avec des briques comme le 5. Les 8 , 9 et 10 elle ne fut pas mieux ; ce ne fut que le onzième jour qu'elle recouvra fa connaiffance : les efcares gangréneufes des véficatoires tombèrent, et la fopuration devint très-abondante : je lui fis conti- nuer l'ufage de la décoction de quina acidulée, jufqu'au 20, époque où l'hémoragie du nez et de la bouche difparut. Elle fit auffi ufage d'un gargarifme déterfif, afin de raffermir et nétoyer l'intérieur de fa bouche, qui était excoriée et remplie de petites ulcères : fes lèvres étaient gonflées et dans le même état. J'ai fou- tenu fes forces et l'ai purgée , lorfque les véficatoires ont taris. Je l'envoyai aux convalefcens et elle fe rétablit parfaitement. QUATORZIEME OBSERVATION. Le 3 Décembre je vis a l'hôpital une femme âgée d'environ 38 ans, robufte , d'un tempérament fanguin. Elle était tombée malade la veille : elle avait des dou- leurs à là tête et aux reins : fa figure était rouge : fa refpiration petite et fréquente : fa peau fèche , d'une chaleur acre : fa langue auffi fèche et rouge : elle était altérée : fou pouls était dur et fer : fon ventre doulou- reux fânstenfion. Je la fis faigner deux fois dans la journée; elle prit des lavemens émoUens et but de l'eau de poulet nitrée. ( n« ) The thîrd day fhe feit great uneafinefs and gênerai pain, fhe changed her pofition continually ; the feVet was very ftrong, her urine red and in fmall quantity v fte continued the chicken vuater, to which I added water acidulated with dulcified fpirits of nitre. I found her better on the fourth ; her tongue was cpvered with a white fir, her mouth clammy and bitter ; the irritable fymptoms appeared calmed. I prefcribed" half an ounce of cream of tartar, and two grains of emetic tartar, to be diffolved in twô glaffes of water, and taken in three dofes at the diftance of an hour each. She took only two-thirds of this remedy, as flie vomited a quantity of green and yellow bile wî.h glairous mat- ter, and hàcl three motions ; fhe took fome lightfbroth, and in the afternoon continued the chicken and acidu- lated water ; and in the evening had a clyfter. There was a fenfible change on the fifth. On the fhe fixth fhe was much oppreffed ; could not lie,' but fat on the fide of the bed ; and was much weak- ened by fréquent évacuations of liquid matter. In the afternoon the pulfe became low and convulfive. I had blifters applied to her legs, and prefcribed a draught compofed of four ounces of common water, an equal quantity of rofe water, thirty grains of prepared cachce, an ounce and a half of fpirituouscinnainon water, and two ounces of fimple fyrup. A table fpoonful to be taken every half hour. The feventh fhe was fatigued and agitated, changing her fituation every moment, had pains in her bones, 3nd an oppreflion fo great as to be obliged to fit up iu ( "9 ) Le troifième jour elle fut fatiguée par des inquié., tudes et des douleurs générales ; elle changeait dé pofition à chaque inftant : la fièvre était très-forte ; fes urines rouges et rares. On continua l'eau de poulet:: je preferivis , de plus , l'eau acidulée arec l'efprit de nitre dulcifié. Le quatrième je la trouvai mieux : fa langue était humide et couverte d'un limon blanchâtre ; fa bouche pateufe et amère : tous les fymptômes d'irritation pa- raiffaient calmés. Je lui preferivis demi-once de crème de tartre avec deux grains d'émétique dans deux verres d'eau , pour être pris en trois dofes, à une heure de diftance : elle ne prit que les deux tiers de ce remède* vomit beaucoup de bile verte et jaune avec des matières glaireufes, et fut trois fois à la felle : eîîe but un bouil- lon léger et continua l'après-midi l'eau de poulet et l'eau acidulée avec l'efprit de nitre dulcifié ; le foir elle prit un lavement. Le cinquième n'offrit pas de changement fenfible. Le fixiême elle fut oppreffée au point qu'elle ne pou- vait fe tenir couchée : elle reftait affife fur fon lit. Elle était affaiblie par de fréquentes felles de matières liquî. des : l'après-midi fon pouls devint petit et convulfif- Je lui fis appliquer des véficatoires aux jambes, et pref- erivis une potion compoféede quatre onces d'eau com- mune , autant d'eau de rofe , trente grains de cachou préparé, une once et demi d'eau de canelle fpiritueufe et deux onces de firop fimple , pour être pris par cuillerées toutes les demi-heures. Le feptième je la trouvai fatiguée et agitée : elle changeait de pofition à chaque inftant : tout fon corps était douloureux ; elle reffentait des douleurs dans lès { 120 ) bed ; me had a burning fkin, and great thirft, tpok whatever was offered her ; her urine was red and in fmall quantity ; flie had convulfive motions in the ten- .dons, and the folids were in a ftate of irritation. I prefcribed a draught of eight ounces of common water, twenty grains of Homberg's fedative faits, thirty-fix drops of Hoffman's minerai liquor, and two ounces of fimple fyrup, to be taken by the table fpoon- ful every half hour ; the blifters were taken off about four in the afternoon, there was a great deal of pus ; the pain in thé loins and évacuation ceafed, her face was red, flie had a violent head-ach and oppreffion, her nofe began to bleed about fix in the evening, and her pulfe became concentred. I gave her wine with fugar. At nine o'çlpck flie became cold ; hot napkins were applied to her extremities, and fhe fwallowed fome fpoonfials of a cordial draught, which was occafionally repeatecj till morning. The next day, being the eignth, the patient was fo bad as to be almoft without pulfe, was forced to prefs very clofe to feel it, it was intermittent ; fhe had con- vulfive motions in the tendons, and had not recovered any warmth ; her refpiration was difficult, and the hemorrage violent; her tongue was moift, .and fhe was extremely weak. I prefcribed a décoction of four ounces of red bark in a pint of water, and added to it twenty drops of ( lai ) os. L'oppreffion était fi extrême qu'elle était forcée de fe tenir affife fur fon lit : fa peau était brûlante î elle était altérée et prenait tout ce qu'on lui préfentait. Ses urines étaient rouges et en petite quantité : elle avait des foubre-fauts dans les tendons, et tous les fo- lides paraiffaient dans un état d'irritation. Je preferivis une potion compofée avec huit onces d'eau commune, vingt grains de fel fédatif de Homberg,, trente-cinq gouttes de liqueur minérale d'Offman , e.t deux onces de firop fimple , pour être prife par cuil- lerées à bpuche routes les demi-heures. L'après-midi vers les quatre heures , je fis lever les véficatoires , qui rendirent beaucoup de férofité : la douleur des lombes avait fdifparue : elle n'allait plus à la felle : fa figure était rouge : elle avait un violent mal de tête et était oppreffée : fon nez commença à faigner. Vers les fix heures dû foir fon pouls devint concentré : je lui fis donner du vin fucré : à neuf heures du foir elle devint froide : je lui fis mettre des ferviettes chaudes aux extré- mités , et vers minuit je lui fis avaler quelques cuille. rëes d'une potion cordiale qu'elle continua jufqu'au jour. Le lendemain , fon huitième jour, fut três-mauvaisg La malade était prefque fans pouls : j'étais obligé d'ap- puyer fortement pour en fentir les battemens : ils étaient intermittens : des mouvemens convulfifs fe fai- faient appercevoir dans les tendons : elle n'avait pas recouvré la chaleur : fa refpiration était très-laborieufe . l'hémoragie continuait avec force : la langue était hu- mide , et la faibleffe extrême. Je preferivis une décoction de quatre onces de quin. quina rouge , en poudre , dans une peinte d'eau : j'y C 122 ) fpirits of nitre. She took two table fpoonfuli of this remedy every hour, and in the intervais red wine with iugar, broth, and creamed rice, or barley. Towards eleven o'clock her pulfe raifed, refpiration was eafier ; the hemorrage continued as before. At four in the afternoon flie became weak as in the morn- ing, loft a great deal of blood, and breathed with diffï- culty ; her urine was thick and of the colour of ftrong béer, it was put in glaffes but did not fettle ; lier pulfe was fcarcely to be feit ; lier fenfes continued perfect though her weaknefs was fo great. When the blifters were dreft, they were dry, and covered with gangre- nous flough. I had unguent of ftorax applied. She con. tinued the décoction of bark, wine broth and creamed barley. The morning of the ninth I found her better, the opprefïïon had ceafed ; but fhe fainted at four o'clock ; the hemorrage was confidérable ail night, but entirely difappeared in the morning ; fhe had two fcetid évacu- ations in fubftance ; her urine was abundant, and had a cloud in it that did not fettle ; her fkin was humid and of an equal natural heat ; fhe feit eafy. The regimen apd remedy of the preceding day werç continued. The tenth flie was rather ftronger, and more eafy in bed, had flept during the night ; her pulfe was expanded, and fever ceafed, a natural heat fis ajouter vingt gouttes d'efprit de nitre. La malade prit toutes les heures deux cuillerées à bouche de ce remède , et dans l'interval je fis donner du vin rouge avec du fucre , du bouillon et quelques cuillerées de crème d'orge. Vers les onze heures fon pouls fe remonta : elle pa- raiffait refpirer avec moins de peine : l'hémoragie du nez continuait avec force. A quatre heures après-mid1 elle tomba dans un état de faibleffe pareille à celle qu'elle avait éprouvée le matin : elle perdait beaucoup de fang , refpirait avec difficulté ; , fes urines étaient troubles et refTemblaient par la couleur , à de la forte bière : je les fis garder dans des verres : elles ne dépo- fèrent point: le pouls était à peine fenfible ; -j&aj<, quoiqu'elle fut très-faible , elle avait une parfaite con- naiffance. Je fis panfer les véficatoires qui fe trouvèrent fecs et couverts d'une efcare gangréneufe : j'y fis mettre l'onguent ftirax ; j'infiftai fur.la décoction de quina , le vin , le bouillon et. les crèmes d'ûrge. Le neuvième , au matin, je la trouvai mieux : elle n'était point oppreffée : elle avait eu une faibleffe à quatre heures du matin ; l'hémoragie avait été confi- dérable toute la nuit ^. mais elle était entièrement dif- paroe : fon pouls fe remonta infenfiblement ; il'devint. ondulent : elle fut deux fois à la garde-robe et rendit des matières liées et puantes : fes urines furent abon- dantes ; elles contenaient un nubécule fufpendu , qui- ne tomba pas au fond dn verre : fa peau était humide , d'une chaleur naturelle et égale; elle ne fouffraitpoint». Je fis continuer les remèdes et le régime de^Ia veille. Le dix elle avait un peu plus de force et fe remuait aifément dans fon lit : elle avait dormi pendant la nuit ■•• ( H4 ) only remaining ; the urine was in quantity and thick, as was a white feditnent it depofited ; the flough began to detach itfelf from the blifters ; the remédies were continued the faine. The elevçnth her tongue was firred, and had a difagreeable tafte. She had no éva- cuation from the ninth. I gave her three drachms of glauber's faits, and two ounces of nianna, diffolved in two glaffes of water, which fhe took in thçee dofes ; the évacuation was great, and confifted of bilious» glairous matter of an infectious fmell. At night flie was without fever, audftronger nocwithftanding the great évacuation, The twelvth paffed without accident. She took her .food the thirteenth. On the fourteenth the flough waa entirely detached ; fuppuration was abundant, and completed the cure. The patient took an opening medicine after the blifters had dried up. She had no relapfe, and was perfectly re-eftablifhed. FIFTEENTH OBSERVATION. A man about fifty years of âge, entered the hofpital the 29th of September, with a tetanus ; hisjawwas fo very faft locked, it was very difficult to put a fmall fpoon between his teeth to give him drink. The dif- eafe became worfe, he was ftiff in every part, and bent backward. He refufed every remedy. I had him car- ried into the çhambers of the dying. As he faw num- bers expire on ail fides, victims to the épidémie, and their beds immediately re-occupied by others, the ter- rifying fncctacle no doubt fuggefted to him fome very ( H5 ) - ■ fon pouls s'était développé ; la fièvre avait difparue ; Ja chaleur était naturelle ; les urines furent abondante3 et très-troubles : elles dépofèrent un fédiment blanc , épais et abondant : les efcares des véficatoires commen- çaient à fe détacher. Je continuai les mêmes remèdes. Le onzième elle fe trouva bien , ayant dormi toute la nuit : fa langue était chargée ; elle avait la bouche mauvaife ; n'avait point été à la garde-robe depuis le neuvième jour. Je lui fis donner trois gros de fel de glober et deux onces de manne , fondus dans deux verres d'eau : elle prit ce remède en trois dofes i il l'évacua beaucoup et lui fis rendre des matières bilieufes, glaireufes et d'une odeur infecte. Le foir elle fut fans fièvre et fe trouva plus forte , malgré les abondantes évacuations que la médecine avait provoquée. Le douzième fe paffa fans aucun accident; elle ne prit que de la nourriture ; le treizième et lé quator- zième , les efcares des véficatoires fe détachèrent entiè* rement : la fupuration devint abondante et a terminée la guérifon. La malade a été purgée une fois feulement, après que les véficatoires ont été fèchc-3 ; elle n'a pas eu de rechuttes et s'eft parfaitement rétablie. QUINZIEME OBSERVATION. Un homme d'environ cinquante ans était entré à l'hôpital le 29 Septembre ; il avait le tétanos : fes ma'- choires étaient fi ferré as , qu'il étaic difficile d'intro- duire entre fes dents le bout d"une cuillier afin de le faire boire. Son état empira ; il devint entièrement roide et courbé en arrière. Il refufait conftammént toute efpêce de remèdes. Je le fis porter dans la cham- des agonifans. Comme il voyait psrir à fes côtés beau- C ia6 ) feri.'rus reflections ; and he immediately nfked for fome drink. As my vifits were as fréquent in that room as in the others, I perceived the change, and having fome hope from it, prefcribed remédies fuitable to the café. He found himfelf very foon refieved, the action of fwallowing became free, and by degrees the difeafe gave way. At the end of fwenty-five days he was well enough to fit upright, when he went into another apart- ment. His cure was not retarded though he was con< tinually with thofe that had the épidémie : he was per- fectly re-eftablifhed, and went out of the hofpital thé içth of November, in à better ftate of health than he had préviens to the difeafe. SIXTEENTH OBSERVATION. A young man,'twenty-five years of âge, had for the fpaçe of nine months a callous ulcer, about three biches iu diameter, upon the inner ancle bone. It was kept open by a mais of humours from excefs of every kind, in his manner of living ; and to that he added the application of an improper ungùent ; the fuppura- tion, which had been abundant, ftopped fuddenly, and the reflux of this humour produced a diforder, the fymptom of which was a high fever. In this ftate he was brought to the hofpital the 22d of October, and placed in the midft of perfons attacked with thisepide- demic. I prefcribed remédies fuitable to his fituation ; the fuppuration was quickly re-eftablifhed, when î applied remédies to eradicate the caufe of the ulcer, the only complaint that remained on the ioth of Janu- ary, when the hofpital at Bufh-hill wasreplacéd by tha ( 117 ) coup de malades, victimes de l'épidémie , et auffitôt remplacés par d'autres , il fit fans doute quelques ré. flexions que. lui fuggéra ce fpectacle effrayant ; il fe détermina dès ce moment à prendre quelques boiffons_ Comme mes vi.fi.tes étaient auf$ fréquentes dans cette. falle que dans les autres , je m'apperçus de ce change- ment , et prenant un peu d'efpoir , je lui preferivis les remèdes analogues à fon état ; il fe prêta à les prendre, et s'en trouva fi bien , qu'il ne tarda pas à fe fentir foulage : la déglutition devint libre , et peu à peu 3a maladie céda : au bout de quarante-cinq jours il fut eu état de fe tenir affi. Je le fis changer de falle , et quoi- qu'il fut toujours à côté des épidémiques , les progrès de fa guérifon n'en furent pas pour cela plus rallenti.r« Il s'eft parfaitement rétabli, et le 19 Novembre il for- tit de l'hôpital plus fort etplus frais qu'avant fa maladie, SEIZIEME OBSERVATION, Un jeune homme Ugé de vingt cinq ans avait, depuiç environ neuf mois , un ulcère calleux de près dp trois pouces de cjiamètre, fur la mqlléole interne , entretenu par un vice des humeurs : aux excès de tous genres, du côté du régime > il avait ajouté l'application imprudente d'un deffiçatif :Ja, fupuration qui était très-abondante, tarit tout-à-coup, et le reflux de cette humeur produiftt dans fon corps un défordre dont une forte fièvre éçait le fymptôme. C'eft dans cette état qu'on l'apporta à j'hôpital, le 22 Octobre. 11 fut placé dans une falle 211 milieu des perfonnes attaquées de l'épidémie. Je lai preferivis les remèdes propres à la fituation. La fupu- ration ne tarda pas à fe rétablir, et dès ce moment, cet homme n'a eu d'autre mal que l'ulcère : je m'attachai n en détruire la caufe. Le 10 Janvier l'hôpital Bush- hill ayant été remplacé par l'hôpital français, cet (I28 ) French hofpitaf. This man was feventy-two days fur- rounded by thofe attacked with the épidémie, many of >vhom died by his fuie, whofe places were imme- diately re-occupied by others infected with the famé difeafe ; and yet he never experienced any fymptom* that did not belong to his own complaint. SEVENTEETH OBSERVATION. A girl, about nineteen, was brought to the hofpital the 23d of September. She had a high fever, and complained of pain in the head ; her face was red, eyes watery, and breath fhort ; fhe was thirfty, and feit a gênerai uneafinefs, with pain in the reins, and vomited liquids in the ftate fhe toqk them ; her pulfe was waving, tongue red and moift ; fhe had had the fever about two days. I prefcribed lemonade with nitre, part of which fhe threw up till the 24th, when the vomiting ceafed, her pulfe became calm, the fever ltft her, and refpiration was natural, but fhe corn. plained of a fore throat ; her face and breaft were covered with red fpots, and affumed the appearance of the fmall-pox, of a fine fort. The difeafe was favour- able : and although the patient remarned in the famé room with thofe attacked by the épidémie, fhe went out of the hofpital perfcctly re-eftablifhed the fixth of November. Another girl about her âge, and many childreji were in the famé fituation, and ail recovered. I could relate many other inftancesof the famé kind, of difeafes cured with great fuccefs in the hofpital during the ( 110 ) homme y refta. Pendant foixante dix-neuf jours qu'il eft refté entouré de malades épidémiques, dont plufieurs font morts à fes côtés et ont été remplacés par d'autres attaqués de la même maladie , il n'a reffenti ni éprouvé aucun fymptôme fi ce n'eft ceux de la maladie qui lui était particulière. t) IX-SEPTIEME OBSERVATION. Une fille d'environ 19 ans fut apportée à l'hôpital lé 23 Septembre : elle avait une forte fièvre et fe plaignait d'un mal de tête : fa figure était rouge , fes yeux lar- moyans , fa refpiration haute : elle était altérée , avait des anxiétés générales , une douleur aux lombes : elle vomiffait les boiffons telles qu'elle les prenait ; fon pouls était ondulant , fa langue rouge ; affez humide : elle avait la fièvre depuis deux jours. Je lui preferivis de la limonade nitrée , dont elle vomit une partie jufqu'aU 24 , que les» vomiffemens cefférent : alors fon pouls de- vint calme, la fièvre ceffa,la refpiration devint naturelle mais elle fe plaignait de la gorge. Sa figure et fa poitrine fe couvrirent de petites taches rouges , qui prirent le caractère de la petite vérole diferète. Cette maladie a été des plus bénignes f et cependant la malade eft tou- jours reftée dans la même falle , environnée de per- fonnes attaquées de la fièvre épidémique. Elle eft fortie de l'hôpital le 6 Novembre très-bien rétablie. Une autre fille de fon âge et plufieurs enfans ont été dans le même cas : ils font tous fortis bien pertans. Je pourrais citer un grand nombre d'cbfervations du même genre, et de maladies différentes traitées à l'hôpital avec îe plus grand fuccès pendant le fort de l'épidémie ; mais je penfe que celles nue je viens de décrire , finît- ( »3° ) height of the épidémie, but think thofe already given* fufiieient to prove it not contàgious. I muft do homage to truth, and undeceive the public relative to a falfe report which increafed the public fear, and that fome people feemed to delight in gain- ing crédit to ; and hère déclare, not any perfon from St. Domingo died of the épidémie at Bufh-hill. One woman from the Cape died, but her complaint was a dropfy ; a negro alfo died, but not of the reigning dif" eafe. He came to the hofpital the 29th of October* with a mortification occafioned by cold. This unfortu- nate man had loft both feet ; the vital prineiple being deftroyed. As it had fixed below the calves, I ampu- tatedboth legs, and expected the happieft fuccefs from the opération ; when he eat to excefs of fome victuais brought by one of his friends, who thought to ferve him, but in reality put a period to his exiftence, I did not know one inhabitant refugee from St. Do- mingo that died of this épidémie. An European who refided fome time at Port au Prince may be reckoned as one victim to this fcourge, but he^ad been near a year in Philadelphia. EIGHTEENTH AND LAST OBSERVATION. Though I have already proved the malady not con- tàgious, another obfervation muft eftablifh my opinion without contradiction. C 131 ) ront pour prouver que l'épidémie n'était pas conta- gieufe. Je dois auffi , pour détromper le public fur un faux bruit qui tend à perpétuer les craintes que quelques perfonnes femblent prendre plaifirà accréditer; je dois, dis-je , rendre hommage à la vérité , et avancer ici qu'il eft faux qu'il foit mort à l'hôpital Bush-hill des perfonnes venues de St Domingue. Il y eft mort une femme venant du Cap , mais qui n'avait d'autre mala- die que d'être hydropique : il y eft mort aufii un nègre qui n'avait nullement l'épidémie : il vint à l'hôpital le 29 Octobre , avec la gangrène aux extrémités infé- rieures , et qui avait été occafipnnée par l'impreffion du froid. Ce malheureux avait perdu les deux pieds Par là gangrène qui avait détru't le principe vital. Comme elle s'était fixée au-deffous des molets , je lui fis l'amputation des deux jambes : j'attendais les plus heureux fuccès de ces opérations , lorfque ce nègre mangea avec excès des alimens que lui avait apportés un de fes amis qui crut lui rendre fervice , et qui lui donna la mort.. Je ne connais pas un feul habitant de St-Domingue, réfugié dans cette ville , qui foit péri de l'épidémie. Un européen qui était r.efté quelque temps au Port- au-Prince , peut être compté parmi les victimes de ce fléau , mais il était à Philadelphie depuis près d'un an. DIX-HUITIEME ET DERNIERE O B SER V ATI O NX Enfin quoique j'en aie dit affez pour prouver que cette maladie n'était point contagieufe ; une dernière obfervation achèvera de le déterminer d'une manière.- pefiïive et fans réplique» R- a. ( '3* ) After theceffation of the épidémie, when the patients were convalefcen-t and judged fit to return home, the çommittee gave up the place to the Minifter from the French republic ; fome French foldiers only remained, who had been there from the 20th of November. I purchafed for the republic the beds, blankets, pillows, and other appendages made ufe of by thofe difeafed with the épidémie. They were1 immediately, and are ftill occupied by new patients, though they have neither been walhed or fumigated. The French patients under my care at the time and fince the épidémie, were attacked, fome with fymptoma. tic fevers, diarrhées, dyfenteries, inflammations of the lungs, or other internai difeafes ; many had dangerous wounds, and other chirurgical complaints, which obliged me to perform the moft ferious opérations. and they were attended by the greateft fuccefs. There were alfo a great number of patients with difeafes both external and internai, who occupied the famé beds, blankets, pillows, and in fliort every thing made ufe of by the épidémie patients ; yet never knew any of them expérience the flighteft fymptom of the difeafe that made fuch ravages in the city of Philadelphia, in America. Faéts fo convincing muft furely diffipate every rer jçiaining terror, occafioned by the idea of the épidémie being contàgious, and that even at a future period the çlothes made ufe of by the difeafed might communicate \he malady. Some increduîous perfons may perhaps ( 133 ) Lorfqu'après la ceffation de l'épidémie , les malades qui fe trouvaient convalefcens à l'hôpital , furent jugés en état de retourner chez eux, le comité céda le local à l'adminiftration de la République Françaife. Il ne refta que des foldats français qui y éiaient déjà ; et depuis le 20 Novembre , j'achetai , pour le compte de la République , les lits, les couvertures de laine , les oreillers et autres chofes qui s'y trouvaient, tous objets qui avaient fervi aux épidémiques. Ils furent fur le champ employés et le font même encore pour les nou- veaux malades, fans avoir été lavés ni parfumés. Parmi tous les malades français, au nombre d'environ deux cens , que j'y ai traité pendant, et depuis la ma- ladie ; les uns étaient attaqués de fièvres fymtômatiques, d'autres de diarrhées et de diffenteries ; quelques-uns ont eu des fluxions de poitrine et autres maladies in- ternes ; beaucoup avaient des^plaies graves et autres maladies chirurgicales , qui m'ont forcé à pratiquer les opérations les plus importantes et qui ont été fuiviesda plus grand fuccès ; enfin j'ai traité un très-grand nom- bre de maladies différentes , tant internes qu'externes. Les malades ont été dans le même lieu, dans les mêmes lits ; ils fe font ferris des mêmes couvertures de laine , des mêmes oreillers , et enfin de tout ce qui aval.:: été à l'ufage des épidémiques, et je n'ai jamais reconnu chez aucun d'eux le plus léger fymptôme du fléau qui à fait tant de ravages parmi les américains de la ville de Philadelphie. D'après tous ces faits, qui pourrait ne pas fe tran- quillifer fur les craintes où l'on eft encore de la conta- gion de cette maladie , et ne fufTifent-elle pas pour raf- (urer et diffiper les vaines frayeurs qui portent à croire ( '34 ) fay, thefe are no proofs of its not being, contagions» fince thefe patients, as well as thofe perfons wh» efcaped the épidémie, might not at that time be difpofed to receive it. This objection might be eafily anfwered, but I will content myfelf with obferving, that among fo many fick of other complaints at the hofpital, and the great number of French who arrived hère from the hofpital at the Cape, where they were in want of every thing, and afterwards expofed to the greatefr. mifcry, it is more than morally impoffible not even on© fliould have been difpofed to receive the épidémie difeafe. After thefe obfervations, extracted from a number- of others which 1 made at Bufh-hill and in the city during the difeafe, a judgment may be eafily formed*. ift, of the nature of the malady ; 2dly, how far my remédies were efficacious; 3dly, the contrary effect of thofe made ufe of in the beginning ; and 4thly, that; it was not contàgious. This fact being proved, it can no longer be doubted the épidémie took its rife in thiscountry ; and it appears Jndifpenfibly neceffary to feek the caufe, and proper means to prevent its return, or render the effects lefs fatal. I fhould not think my intentions fufficiently anfwered if I did notoffer a few ideas upon this important fub- jed:, and the means likely to preferve the city from the dreadful confequençes of fuch a fcourge. Puérile anji, ( 135 ) que ce qui a fervi à un épidémique peut, dans un» temps même reculé , donner la maladie à ceux qui en feraient ufage ? Qjielques incrédules m'objecteront , peut-être , que ces malades, ainfi que ceux qui ont échappé à l'épidémie n'étaient pas difpofés à la gagner, et que ce n'eft pas une preuve qu'elle ne fut pas conta- gieufe. Qjioiqu'il me ferait facile de répondre à cette objection , je me contenterai d'obferver qu'il eft plus que moralement impoffibje que , dans le grand nombre des français arrivés ici , fortant de l'hôpital du Cap , où ils avaient manqué de tout , et après avoir été ex- pofés à toutes les mifères qu'ils ont éprouvées , et parmi tant de malades que j'ai traités à l'hôpital, il ne s'en foit pas trouvé un feul qui fut difpdfé à être atta- qué de la maladie épidémique. D'après ces obfervations , extraites d'un très-grand nombre que j'ai été à même de faire à l'hôpital Bush- hill et dans la ville , pendant le cours de l'épidémie , les hommes de l'art pourront juger, i°. du caractère de cette maladie. 2°. de l'efficacité des moyens et des remèdes que j'ai employés. 30. des effets des remèdes contraires qui ont été employés dans les commençe- mens. 40. enfin ils pourront fe convaincre qu'elle n'était point contagieufe. Si ce fait eft prouvé , il n'eft plus douteux que l'épi- démie a pris naifïance dans ce pays , et il me paraît ïndifpenfable d'en rechercher les caufes et les moyens propres à en éviter le retour, ou à en rendre les effets moins funeftes. Je croirais n'avoir pas entièrement rempli mon objet, fi je ne préfentais quelques idées fur cette matière bien importante, et fur les moyens qui me paraiffent fufcep.- tibles de préferver cette ville des fuites facheufes d'un ( '3« ) critical mincis will perhaps exclaim againft my obferva- tions, but flatter myfelf I fhall be made amends by the opinion of the philofophic and fenfible, to whom there is not any think extraordinary or fuperfluous when the object is the good of mankind. I only propofé gênerai means as preventatives, for if an épidémie again appears, it will moft probably aflume a différent form, and con. fequently require another mode of treatment. The methods requifite tobe obferved relate not only to fociety in gênerai, but includes each individual in particular. That which belongs to fociety in gênerai and publié order, feems particularly to require, firft, that the interior part of the city be cleared of tan-yards and ftarch manufactories ; fecondly, that the police parti- cularlyjattend to the cleanlinefs of the quays and ftreets, to prevent the water ftagnating in the ditches that are în the environs of the city, in cavities whére buildings are erecting, and ftreets not yet paved ; the famé attention fhould be paid to the markets; to prevent green and bad fruit being fold : laft fummer I ob- ferved peachés, melons, and other fruits fo far from their maturity, they could not fail proving very inju- rious. There is another caufe, which in my opinion acts infinitely more on the animal economy, the pro- digious number of burial places (i) in the heart of the (i) This trutk has been sensibly feit for some time in Europe. The ^oice of an enlightened body of men has induced the French «9 (m) pareil fléau. Des efprits, ou critiques ou puérils , s'éîè* veront, peut-être, fur quelques-unes de mes obferva- tions ; mais je me flatte d'être dédommagé par l'opinion des hommes vraiment philofophes, pour qui rien n'eft ni fuperflu ni extraordinaire , lorfqu'il eft queftion du plus grand bonheur de l'humanité. Je ne pTopofe que des moyens généraux, parce qu'il me paraît très-pofïi- ble que , fi une nouvelle épidémie venait à paraître , elle fe montrerait fous un afpect différent, et qui exige- rait d'autres procédés. Parmi ces moyens il en eft de deux fortes : ceUx qu| intéreffent et qui tiennent à la fociété en général , et ceux qui ne font relatifs qu'à chaque individu en par- ticulier» Les premiers, qui tiennent à l'ordre public, femblent exiger impérieufement, i °. que l'on purge l'intérieur de la ville , des tanneries et des fabriques d'amidon qui s'y trouvent. 2°. que la police veille à la plus grande propreté des quais et des rues ; à empêcher que l'eau ne croupiffe dans les foffes qui entourent la ville , dans les emplacemens bas et non bâtis, ainfi que dans les rues qui ne font pas encore pavées. La même attention devrait s'étendre fur les marchés; empêcher qu'on n'y vende des fruits verts et de mauvaife qualité. J'y ai va l'été dernier , des pêches, des melons et autres fruits qui étaient bien loin du terme de maturité, fi néceffaire pour les rendre aufji falutaires , qu'ils font pernicieux avant que de l'avoir acquife. Mais une caufe qui, à mon avis , ipflue plus puiffamment encore fur l'économie animale , eft le nombre prodigieux des cimetières ( \ ) (_\) Depuis long-temps cette vérité a été sentie en Europe' C'est d'aprcs lavis des' corps et d<., hommes les plus éelairés » ( '3*') city. The vapours continually attracled from thefe places of corruption by the fun, infect the air, whilfl the rain pénétrating, waflies in the graves the putrid remains of the bodies, and carries withit into the wells detached, infected particlés, from which it could not be difengaged by filtration, in the fliort fpace it bas to ao. o After this remark, which I can Only think of with pain, may not an individual fay before lie drinks a glafs of water, " I am about to feed upon a being like myfelf, to fwallow particlés from dead bodies, and per- haps thofe once dear to me, and whom I ftill regret." Independentof other inconvenienciesfrom burial places in the city, this reflexion alone is furely fufficient to détermine Upon following the example of almoft ail the cittes of Europe ; where, I repeat, expérience has nation tobanish burial grounds from their ci'ties." Many persons hère prétend, they conld not at ail affect the sâlubrity of the city, and advanced as a proof, the drsease not being so fréquent néar those réceptacles of the dead as ira other places. If this asser- tion was true, it could not ccnfuie my opinion ; however, I do not prétend to say, the cause of ihe épidémie proceeded i'rom the burial grounds alone, but I déclare and maintain, the putrid mias- mata which continually' exhale (however deep the graves might be) being mixed with nriasmata proceeding from other causes, must render the city less healthy, and corrupt the air through which it passes ; this air thus charged with vapours, mîghtbéspreadabroad and affect persons at a distance, whilst those near the cimeteries èscaped, from not having corne into immédiate contact with that air. To give fuîl explanation of this assertion is foreign to my purpose ; those already acquainted with ilie nature and properties* bf • air, vvitl not fa.ïl to"Bdd to,'ànd feel ihe force of my reasoning. ( '3? } que cette ville renferme dans son enceinte. Les vapeurs que la pompe aspirante du soleil élève sans cessée de ces lieux de corruption , en infectent l'air , tandis que le? eaux pluviales y pénétrant, vont laver dans les tom- beaux les reftes pourris des cadavres qui y reposent , entraînent dans les puits des particules infectes qu'elles en détachent, et dont elles n'ont pas eu le tems de se dégager par la filtrat ion dans le court efpace qu'elles mettent à s'y rendre. D'après cette vérité fur laquelle je ne m'appesantis qu'avec douleur, mais qui n'est que trop réelle , cha. que individu, ne pourrait-il pas fe dire , avec raifcn , avant de boire un verre d'eau ? je vais me nourrir de mon ferablab'e ; je vais mettre dans mon eftomac des particules détachées des cadavres , et peut-être de ceux que la France s'est déterminée à écarter de toutes les villes les cimetières. Plusieurs personnes prétendent ici, qu'ils ne peuvent: apporter aucun obstacle à la salubrité de la ville , et ils ej^ donnent pour preuve, que la.maladie a été .moins fréquenta dans les environs des- cimetières, que par-tout allieurs- Ouant ce fait serait vrai, il ne contrarie point mon opinion. En effet, je ne prétend pas dire que la cause de. l'épidémie provienne uni- quement des cimetières , mais je dis et je soutiens , que les miasmes putrides- qui s'exalent continuellement ( quelque soie fa profondeur des fosses ) de ces lieux -, funèbres , venant, à 6e mêler avec d'autres miasmes, produits par d'autrescauses , con- tribuent à rendre la ville moins sakibre , et corrompent d'autant l'air qui la traverse , que cet air , ainsi chargé de vapeurs pmrdes, et porté au loin , agit sur des individus éloignés des cimetières, pendant que ceux qui les avoi^inent et qui n'ont pas respiré cet air n'en sont point atteints. Cette idée,, pour être bien. sentie, demanderait un développement très-étsndu et étranger.k mon objet ; mais les personnes déjà instruites y suppléront et sen%_ liront la force de ce raisonnement que je.ne fai*; que présenter ici*- ( Mo ) induced them to banifh fuch places, as they are capable of injuring the healthieft conftitution, and affecting them with the moft fatal difeafes. I have not dif- fembled, and am fenfible how few will think with me. I expert the farcaftic laugh of the half-learned critic,, and perfons much attaçhed to their own opinion ; but as I have already faid, philofophers will know how to value my reafons, and defire of being ufeful to fociety. I think among other means proper to prevent this înconvenience, a fire-pump might bè placed on the river DeJaware, to raife water into the city* which fhould be conveyed into fountains properly fituated, fôr the convenience of the neceffaries of life. A quan- tity of heaîthy water might eafily in future be prôqired from the Schuylkill, by means bf the canal upon which they are now at work ; whilft that from the pumps would be only ufed for donaeftic purpofe* and in cafés of fire. Before fuch eftablifhments can be formed, or any good arife from them, I would advife thofe to whom it is convenient, to have the water they drink fetched from t.he river when the tide is down, and put in earthen veffels to fettle, or, which would be better, let it pafs through a fikering floue. Such are the gêne- rai means that appear to me moft neceffary for the ^eahhinefs of the city. ( Mi ) qui m'ont appartenus et que je regrette journellement. Outre ces inconvéniens, de la pofition des cimetières dans les villes, cette réflection feul'e ne fuffit-elle pas pour déterminer à fuivre à ce fujet l'exemple de pref- que toutes les villes de l'Europe , où, je le repète, l'ex- périence a déterminé à écarter ces lieux de leur en- ceinte , comme étant capables de porter dans les corps les plus fains et les mieux conftitués , le germe des maladies les plus graves. Je ne me fuis point diffimulé combien elle aurait peu de partifans ; je m'attends même au rire cauftique de quelques demi favans, ou de gens attachés à leur opinion ; mais , comme je l'ai déjà dit , les vrais philofophes fauront apprécier et mes* raifons et mes motifs d'être utile à l'humanité. Entre autres moyens propres à écarter ces inconvé- niens , je penfe qu'on pourrait placer une pompe à feu fur la rivière de la Delaware. Cette machine monte- rait l'eau dans la ville où des fontaines placées à propos „• la diftribuerait pour Jes befoins de la vie animale : le canal du Schuylkill, auquel on travaille ) pourra facile- ment , par la fuite , y répandre l'abondance d'une eau falutaire , et celle des puits ou des pompes , ne (ervu rait plus alors que pour les befoins domeftiques et dans les cas d'incendie. Mais en attendant que cesétablifTemens, que l'huma- nité réclame , puiffent opérer le bien qu'on doit s'en promettre , je confeille aux perfonnes à portés de la rpière , de ne boire que de fon eau , prife à mer baffe, épurée par le repos dans des vafes de terre , ou ce qui ferait préférable, après l'avoir faite paffer par des pierres à filtrer. Tels font les moyens généraux qui me paraiffent indifpenfablcs pour la plus grande falu- brité de la ville* ( M* ) The parpcujar means which regard individuaîs dnly, confift in fome précautions. The moft neceffary is to fortify the mind, and refift as much as poffible the fear s naturally infpired by épidémies. This emotioK of th«, foui diforders the mind, effaces reafon, and occaflons in the whole machine fuch a commotion as to influence the animal economy, and injure the health. It is there- fore highly neceffary to refift this childifh fear, which cannot cure, but may render the body more liable ta difeafe. Excefs of every kind muft alfo be avoided ; the air of houfes and apartments continually dianged^ and every thing kept in the greateft ftate of cleanlinefs. This neatnefs confifts in the fréquent change of linen,, bathing often in furnmer, wafhing the mouth every. morning and after each meal with water and vinegar. I cannot finifli thefe reflexions, and pifs unnotice& thofe little bags of camphire, and fpunges filled with vinegar, that were fo generally made ufe of laft autumn ; and do not prétend the means were not falu. tary, but the manner they were ufed in was pernicious : • the mouth and nofe were fo clofely preffed, as totally to interrupt refpiration for a time, which muft naturally produce the moft fatal fymptoms, The air, that humid and fluid fubftance, that ferres for refpiration, lofes itg elafticity, and is eafily corrupted by the acrid humours drawn from the lungs; this humour mixed with it produces a ftimulating quality, which excites in the bronchiae, and other aerial veffels, a contraction that prevents a free dilation of the lungs; and circulation f 143 ) -Quant aux moyens particuliers et qui ne regardent que chaque individu, ils confiftent uniquement dans l'ufage de quelques précautions à obferver : le plus effentiel ferait, s'il était poffible de réfifter à ce mouve- ment involontaire, de fe roidir contre la crainte et la frayeur qu'infpirent au premier moment les maladies épidémiques : cette émotion de l'ame trouble l'efprit et offufque la raifon de ceux qu'elle faifit, et elle occa- fionne , dans toute la machine , une forte de commotion qui influe fur l'économie animale et altère la fanté. Il faut donc , autant que faire fe peut, réfifter à ces terreurs paniques et puériles, qui ne peuvent guérir le mal et qui , au contraire , mettent le corps dans une fituation plus apte à être atteint de la maladie. Il faut auffi éviter les excès en tous genres ; renouveller Pair des maifons et des appartemens ; fe tenir dans l'état de la plus ftricte propreté, qu'il ne faut pas confondre avec le luxe de la parure extérieure : cette propreté contri- bue au maintien de la-fan té ; elle confifte à renouveller le plus fouvent poffible le linge de corps ; à fe baigner de temps-en-temps en été, et à f e laver la bouche tous les matins et à l'iffue de chaque repas, avec de l'eau et du vinaigre. Je ne puis me déterminer à finir ces réflexions fans dire un mot de ces fachets camphrés et de ces éponges humectées de vinaigre, et dont on faifait, l'été et l'automne dernier , un ufage fi peu réfléchi ; je ne pré„ tends pas dire que ces deux moyens ne puffent être falutaire , mais la manière dont on s'en fervait ne pou- vait être que pernicieufe. On s'en bouchait fi fortement le nez, que la refpiration demeurait long-temps comme entièrement interrompue , ce qui ne pouvait produire ( i'44 ) of the blood, front whence the worft difbrders itizf proceed. TÏiofe who place confidence in this meansy fhould ufe it with modération, to avoid finding a fource of difeafe in the real prineiple of life. Such are the reflexions I think a duty to Jay before the public. From what I have feen, obferved, and ftudied, I have acted agTeeable to my knbwledge and carpacity. If tny efforts and zeal have been crowned with fome fuccefs—if the refult of the obfervations I nôw prefent to the public isufeful, my end is attained, and fliall be happy in any opportunity I may have of being uffeuî to my fellow-creatures. frlNIS, • i BEGJSTJ7.RED AcCORUlKG TO ACT OF CQHGi{£S:z t M5 ) que l'effet le plus funefte. L'air, cette fubftance fluidt et humide , qui fert à la refpiration > perd fon élafticité dès qu'elle eft infpirée, et fe corrortipt aifcment par les humeurs acres qui fe dégagent des poulmons. Ces hu» meurs , venant à fe mêler avec lui , lui donnent une tqualité ftimulante, laquelle excite dans les bronches et dans les autres vaiffeaux aériens, un retféciffement qui nuit à la libre dilatation des poulmons , et gêne la cir» ^ culation du fang dans tous fes vifcères , d'où peuvent réfnlter les plus grands défordres. Il faut donc que ceux qui mettent de la confiance dans ces topiques, n'en ufent qu'avec modération , afin de ne pas trouver une foUrce de maladie dans ce qui fait le principe de la vie» Telles font les réflexions que je me crois obligé de donner au public ; j'ai vu , j'ai obfervé , j'ai étudié par moi même ; j'ai agi d'après mes connaiffances et mes faibles lumières ; mes efforts et mon zèle ont été cou- ronnés de quelques fuccès; file fruit que j'en ai recueilli et que je foumets aujourd'hui au public peut être utile à l'humanité , j'aurai atteint mon but , et je me trou- verai heureux du bien même que j'aurai pu procurer à mes femblablese 3F IN» i Enregiftre au défir de l'Acte du Congrès* M^L-Hiafc. WZ. r* 1 1 ' ivi.v- if t.- ':% >■ i ,' 'i 4 "5 [J ■ 131 ■