1886, "T Xi NOTICE SUR LA RÉGÉNÉRATION DE LA VIRULENCE DES cultures atténuées du microbe de la- fièîre jaune PAR LE Btj. $trmmgos 1|n?irs, Professeur de Chimie organique et biologique à la Faculté de Hédecine de Rio de Janeiro, Extrait du journal 0 Pah. Traduction de L'Étoile du Sud. RIO DE JANEIRO L' ÉTOILE DXJ STJID 1886 e I D TSQThTDQ U~1N 3NDI03W jo Aavtian NLM001410510 NOTICE SUR LA RÉGÉNÉRATION DE LA VIRULENCE DES cultures atténuées du microbe de la ffêyre jaune PAR LE Professeur de Chimie organique et biologique à la Faculté de Médecine de Rio de Janeiro, Extrait du journal O Paiz. Traduction de L'Étoile du Sud. RIO DE JANEIRO " L' ÉTOILE DU SUD " 1886 WCK F86kh \88Ç> cA AHMED TORCES MEDICAL LlBRARY yYASHIWGTON, D. C, Un des points qui m1ont le plus impressionné dans l'étude étiologique de la fièvre jaune est la propriété que présentent les cultures du microbe xanthogénique, alors qu'atténuées en bouillons sté- rilisés elles conservent indéfiniment cette atténua- tion jusque et pendant les saisons épidèmiques durant lesquelles son activité augmente presque insensiblement. Je me suis demandé bien des fois s'il ne serait pas possible de réveiller par quelque moyen cette énergie perdue et j'ai tenté, dans le but de résou- dre le problème, diverses expériences dont les ré- sultats sont relatés dans le dernier livre que j'ai publié, expériences dans lesquelles j'ai fait agir isolément et simultanément comme agents, la cha- leur et l'électricité. Les résultats obtenus ne m'ont pas fourni la valeur de l'inconnue et cependant la nature garde le secret de faire renaitrc durant la saison chaude le pouvoir virulent du microbe à l'état inerte durant la saison froide. — 4 — J'ai poursuivi cette année des investigations dans le même sens afin de voir si j'arriverais à découvrir la condition expérimentale nécessaire pour restituer au microbe la propriété toxique an- nulée. Il me fallait préciser ce point,car en possession de cette condition, il me serait facile à toute épo- que de l'année d'obtenir des cultures très virulen- tes pour mes démonstrations et mes recherches. En effet je n'étais arrivé jusqu'ici qu'à conser- ver durant 4 ou 5 jours les cultures à l'état viru- lent. Passé ce temps elles s'atténuent elles-mêmes et il faut dès lors avoir à sa disposition de nou- veaux sujets pour l'obtention ou la récolte du virus mortifère. Procédant donc à de nouvelles expériences, j'ai pu heureusement faire disparaître cet incon- vénient et je puis maintenant à toute époque de l'année durant et en dehors de la période épidé- mique, perpétuer la virulence des cultures et les faire passer, à ma volonté, de l'état toxique à l'état atténué et vice versa, les soumettant graduelle- ment à l'énergie nécessaire à la vaccination jus- qu'à l'activité infailliblement mortelle. Voici comment j'ai procédé pour l'obtention de cet important desideratum. — 5 - i.° J'ai pratiqué l'inoculation par la méthode hypodermique, en faisant, sous l'aile de pigeons ou de poules, une injection d'un gramme de cul- ture atténuée qui m'a servi pour les inoculations sur l'espèce humaine; 2.0 Trois heures après, j'ai sacrifié les volatiles dans le sang desquels la culture avait été à l'état d'incubation ou de digestion, recueillant ce sang dans des ballons stérilisés; opération à laquelle j'ai procédé avec toutes les précautions techniques nécessaires pour empêcher l'introduction de ger- mes étrangers dans les ballons. 3.° Immédiatement après, j'ai inoculé ce sang à de petits oiseaux dans une proportion égale à o,3 de centimètre cube pour 3o grammes du poids des animaux. Tous ceux qui ont servi à cette expérience ont succombé dans un espace de un à sept jours. L'expérience répétée quinze fois sur des tiés et des sanhassûs (*) a fourni des résultats identiques. 4.0 L'autopsie pratiquée, j'ai trouve dans le corps des oiseaux des lésions semblables à celles produites par la fièvre jaune et entre ces signes, je citerai, comme étant d'une haute importance dia- (*) On donne ces noms à des oiseaux appartenant au genre tanwjra, et qui se nourrissent d'oranges, de bananes et d'autres fruits. — 6 — gnostique la matière noire couleur d'encre à écrire rencontrée dans le gésier et dans les intes- tins. Le sang de ces oiseaux, examiné au micros- cope montrait les microbes caractéristiques de la maladie. 5.° Le sang des poules et des pigeons sacrifiés, d'après ce que j'ai dit au paragraphe 2°, a conservé la virulence mortifère durant 16 jours après les- quels l'atténuation s'est déclarée. 6.° Le même sang inoculé à des cochons d'Inde (cobaye) (inoculation intra hépatique, dans le pé- ritoine ou simplement sous-cutanée) et ce dans la proportion de o,5 de centimètre cube pour 5oo grammes du poids de l'animal a manifesté également la propriété toxique,tuant les sujets dans un espace qui a varié entre 2, 3, 7 et 10 jours. Les lésions anatomiques confirmèrent le dia- gnostic de la fièvre jaune; le liquide rencontré dans l'estomac était très obscur et noir et les urines contenaient de l'albumine. 7.0 Si on injecte le sang du pigeon ou de la poule N.° 1 à un de leurs congénères N.os 2, 3, 4 ou 5, on remarque que l'énergie du virus diminue progressivement à mesure que s'élève le nombre es transplantations faites successivement d'un — 7 — animal à un autre. On peut donc ainsi se pro- curer constamment une série de cultures systéma- tiquement graduées. 8.° Les cultures atténuées inoculées à des ani- maux (oiseaux ou cochons d'Inde) leur confèrent l'immunité de la vaccination, les rendant réfrac- taires à l'action du virus mortifère. 9.0 On trouve dans tous les cas, dans les cul- tures graduées ainsi, le microbe spécifique avec les caractères ordinaires. io.° Me bornant, quant à présent, à la des- cription de ces faits que je démontrerai publique- ment en temps opportun, je n'entrerai pas, pour le moment, dans la question de la théorie inter- prétative applicable à cette réapparition de la vi- rulence des cultures par le fait de sa simple per- manence durant quelques heures dans l'intérieur d'un organisme animal réfractaire lui-même à la fièvre jaune et ce, d'accord avec ce que démon- trent mes observations décrites dans mon dernier ouvrage et répétées récemment, avec un résultat identique par le Dr. Rangé médecin de la marine française. Le fait d'un organisme se refusant à un état morbide déterminé et pouvant aider à la virulence de cet état morbide pourra,quelque extraordinaire — 8 — que cela paraisse, nous fournir l'explication d'un grand nombre de questions relatives à des parti- cularités de contagion durant les épidémies, com- me il se prêtera aussi à expliquer bien des circons- tances obscures concernant l'hérédité de diverses affections. Je m'empresserai de communiquer en temps ce que j'aurai fait de plus relativement à un sujet aussi difficile. ■5* W*«1 NLM 00141051 o NLM001410510